Après avoir envahi les rues de Montréal en octobre, les zombies feront un retour en force dans la métropole l'été prochain dans le cadre d'un très sérieux colloque international à l'UQAM, une initiative de trois professeurs, dont l'auteur Samuel Archibald. Une preuve de plus de la vitalité des morts-vivants...

L'auteur québécois Samuel Archibald risque de provoquer une nouvelle invasion de zombies dans les rues de Montréal l'été prochain. L'homme derrière le recueil d'histoires Arvida met la dernière touche au tout premier Colloque international sur les zombies, qui aura lieu à l'UQAM au mois de juillet. Le menu, conçu spécialement pour les «vrais geeks», prévoit des incursions dans le monde des morts-vivants dans le cinéma, la littérature, la bande dessinée et le jeu vidéo. Probablement, aussi, la projection de classiques du cinéma d'horreur, dont le célèbre Night of the Living Dead de George A. Romero, puis un bal des damnés.

«Avec toutes les téléséries sur le sujet, ça intéresse de plus en plus de gens», estime Samuel Archibald, véritable passionné de ces sordides personnages.

«Et ceux qui tripent là-dessus souhaitent en connaître les origines et l'histoire», croit l'auteur à succès, qui enseigne justement la littérature fantastique d'horreur et de science-fiction à l'UQAM.

L'événement, qui aura lieu en même temps que le festival de films Fantasia, accueillera quelques vedettes de l'univers de plus en plus populaire des zombies ainsi qu'une imposante brochette d'universitaires de partout dans le monde. Le but: décortiquer le monstre sous toutes ses facettes.

«Le zombie est l'esclave absolu. On le force à travailler même au-delà de la mort, dit-il. Son histoire fait partie de la culture populaire et est éminemment politique», dit l'écrivain pour expliquer son étrange penchant pour ces cadavres putrides ramenés à la vie. Un penchant qui va jusque sur le message de son répondeur de téléphone résidentiel. «C'est la maison des zombies», souffle une voix féminine lorsque sa boîte vocale est pleine.

Zombie-manie

Samuel Archibald n'est pas le seul à être fan. Que ce soit pour son côté populaire ou politique, le mort-vivant est à la mode ces temps-ci. Pensons seulement à la série Walking Dead, plusieurs fois finaliste aux Gloden Globes, ou à la marche des zombies, qui a réuni des centaines de fanatiques costumés dans les rues de Montréal en octobre dernier. Sans oublier les jeux vidéo The House of the Dead ou Resident Evil, qui ont pratiquement ressuscité le monstre à l'écran.

Une étrange littérature zombie a aussi fait émergence au cours des dernières années. Il y a eu le Guide de survie en territoire zombie, de Max Brooks en 2003, puis Orgueil et préjugés et zombies, de Seth Grahame-Smith, macabre remake de l'oeuvre de Jane Austen en 2009. Pour ne nommer que ceux-là.

Pourquoi cet engouement? C'est ce que tenteront de découvrir les participants du colloque, dont Samuel Archibald a eu l'idée avec deux autres professeurs d'université aussi geeks que lui.

Ils comptent attirer à leur conférence morbide des gens de tous âges. Des intellos aux amateurs de films d'horreur, en passant par les mordus de jeux vidéo et les adeptes des nouvelles téléséries à succès du type Walking Dead.

Le Colloque international sur les zombies aura lieu du 2 au 4 juillet. Une dizaine de conférences sont au programme chaque jour.