À l'heure où l'on parle beaucoup du protectionnisme américain et de ses ravages dans notre économie, quelques politiciens et économistes canadiens affirment que nous devrions commencer par abattre les barrières sur notre propre territoire, entre les provinces, qui imposent aussi un frein aux échanges commerciaux.

Bonne idée, en effet. Il est tout de même paradoxal pour un pays aussi résolument libre-échangiste que le nôtre que d'ériger des murs dans le marché interne.

Ces barrières expliquent, entre autres, pourquoi vous n'avez pas le droit (du moins en principe) d'acheter du vin dans une autre province et de l'«importer» au Québec. Les provinces sont tolérantes mais, légalement, un consommateur qui en rapporte au Québec en provenance de Colombie-Britannique devrait payer des droits ici puisque la vente d'alcool est sous contrôle monopolistique de l'État.

Des pourparlers entre provinces sont en cours et les choses pourraient changer, avance-t-on prudemment dans l'industrie canadienne du vin. Ce n'est pas pour demain, mais le débat est bien engagé, un débat qui vise beaucoup plus large que le seul marché du vin.

En attendant le jour où vous pourrez légalement faire vos emplettes en Ontario ou commander en ligne une caisse de pinot noir de Colombie-Britannique, si ce jour finit par arriver, voici ce que vous manquez ces temps-ci à la LCBO, la cousine ontarienne de la SAQ: des soldes, des soldes, encore des soldes.

Depuis quelques mois, le LCBO a revampé son site internet, elle a amélioré ses communications par courriel avec ses clients et elle multiplie les ventes de plusieurs façons. Cette approche de vente «agressive» (pardonnez l'anglicisme) fait rêver bien des consommateurs de ce côté-ci de la rivière des Outaouais.

D'abord, la société d'État ontarienne informe régulièrement (une fois aux deux mois environ depuis six mois) ses clients du relâchement de produits dits de fin de stock) à commander exclusivement par internet (non, la LCBO n'a pas le droit de livrer au Québec...).

Même chose pour les soldes appelés «Bin ends», soit des fins de boîtes ou de casiers, vendus en ligne ou, le plus souvent, dans certaines succursales jusqu'à épuisement des stocks.

Il y a aussi les soldes «surprises», ceux que vous découvrez lorsque vous entrez dans la section Vintages des succursales LCBO, selon l'inventaire.

Enfin, la LCBO lance un nouveau solde mensuel - une dizaine de produits par mois selon la disponibilité en succursale - qu'elle annonce d'ailleurs dans son magazine mensuel Vintages. Ce mois-ci, par exemple, la LCBO vend le Brunello di Montalcino (2003) de la maison Barbi à 39,95$ au lieu de 48,95$, un rabais de 9$, ou le Châteauneuf-du-Pape de Beaucastel à 79,95$ au lieu de 89,95$.

Quant aux ventes de fin de stock sur internet, elles oscillent entre 5% et 30%, dépendant des produits.

La SAQ fait aussi des soldes à l'occasion. SAQ.com, par exemple, informe ses abonnés par courriel lorsqu'elle lance une opération 15% sur les achats de 300$ et plus. Certains vins sont aussi soldés, mais bonne chance si vous voulez les trouver sur le site de la SAQ parmi les 10 400 produits car aucun signet ne vous guide vers les réductions.

Vous n'avez pas le droit d'acheter en Ontario, mais rien ne vous empêche de faire du lèche-écran: www.vintages.com.

MOINS DE 20$

Bronzinelle Coteaux du Languedoc 2006 (Code SAQ: 10268588), 18,45$

Ne le dites pas trop fort, mais ce vin est une véritable aubaine (même au plein prix), année après année. Il me restait un 2005, que j'ai comparé au 2006 récemment. Un modèle de fiabilité à redécouvrir en même temps que votre BBQ.