Dans la petite communauté des Québécois en Floride, le mot s'est répandu comme une véritable traînée de poudre depuis quelques temps : Costco offre, et de loin, les meilleurs prix sur le vin de ce côté-ci de l'Atlantique.

Je l'avais déjà constaté il y a un an ou deux, mais la baisse des prix n'a fait que se confirmer cette année, m'ont rapporté quelques «espions» amateurs de vin (et d'aubaines).

 

En plus, comme la météo a été plutôt moche fin décembre, début janvier, les snowbirds (ou les snowflakes, qui ne font que se poser quelques jours en Floride au lieu d'y rester tout l'hiver) ont eu largement le temps de faire du shopping dans les grandes surfaces.

Règle générale, le vin est moins cher en Floride qu'au Québec. Évidemment, Québec exerce un monopole sur la vente de vin et en tire une bonne source de revenus alors que le marché est privé en Floride (comme dans une majorité d'États).

Si on veut comparer les vertus du privé et du public, il faut donc prendre en considération les aspects fiscaux et sociaux. Le fait, par exemple, que les ventes d'alcool au Québec financent, notamment, les soins de santé, un programme public qui n'existe pas en Floride.

Mais ce n'est pas l'objet de la présente chronique (à vrai dire, le débat sur la privatisation de la SAQ me lasse).

L'idée est plutôt de parler de Costco, une entreprise bien connue des Québécois, qui a décidé de casser les prix du vin en Floride et ailleurs dans les autres États où il est permis aux grandes surfaces et aux supermarchés de vendre ce produit.

Le principe de base de Costco est simple : acheter directement chez les fournisseurs pour obtenir des prix de volume, ce que l'entreprise fait pour tous ses produits en magasin.

La direction de Costco y tient tellement qu'elle a entrepris il y a quelques années de longues et coûteuses poursuites contre l'État de Washington (d'où vient Costco, on en apprend tous les jours...) qui oblige les détaillants et les distributeurs à majorer d'au moins 10 % le prix des vins, qui interdit les prix sur le volume, qui ne permet pas aux revendeurs de stocker du vin ou de la bière dans un entrepôt central ni d'acheter des provisions d'alcool à crédit et d'autres mesures restrictives visant à maintenir les prix plus élevés pour modérer la consommation.

Costco a finalement perdu sa cause devant les tribunaux dans l'État de Washington, mais le détaillant se reprend avec fougue là où les lois sont plus favorables.

C'est le cas en Floride, comme vous pouvez le constater dans cet échantillon de prix compilés il y a trois semaines :

- Moët et Chandon Impérial : Costco : 30,87 $; SAQ : 62,50 $

- Veuve Clicquot Brut Champagne : Costco : 38,22 $; SAQ : 67,75 $

- Dom Pérignon 2000 : Costco : 127,68 $; SAQ : 227,50 $ (les champagnes sont exagérément chers au Québec, ça fait longtemps que je le dis!)

- Cousino-Macul Chardonnay 2008 : Costco : 13,83 $; SAQ : 17,75 $

- Tignanello 2006 : Costco : 84,12 $ : SAQ : 99 $

- La Crema Chardonnay : Costco : 16,92 $; SAQ : 26,15 $

- Perrin Réserve Côte du Rhône : Costco : 9,57 $; SAQ : 15,70 $

- Koonunga Hill Shiraz Cabernet Penfolds : Costco : 8,08 $; SAQ : 17,95 $

- Ruffino Reserva Ducale Oro : Costco : 35,13, $; SAQ : 45,25 $

Quelques aubaines sur des produits courants non disponibles à la SAQ au moment d'écrire cette chronique :

- Perrier-Jouet Grand Brut : 31,94 $

- Meurseault Louis Latour : 31,94 $

- Pinot Noir Louis Jadot : 17,67 $

- Pinot Noir Louis Latour : 10,64 $

Une exception, toutefois : Masi Costasera Amarone 2006: Costco : 53,24 $; SAQ : 39,75 $.

MOINS DE 20$

Château de Roquetaillade La Grange, Graves 2008 (Code SAQ : 00240374) 14,95 $

Les bordeaux blancs, surtout les grands, n'ont pas la cote au Québec. Méconnus, mésestimés, peut-être parce que leur personnalité est plus complexe que les populaires chardonnay. Voici une belle introduction, en Graves, pour apprivoiser ces fins assemblages minéraux et frais (sémillon, sauvignon, muscadelle), avec une touche d'acidité et d'agrumes.

Pour joindre notre chroniqueur: vincent.marissal@lapresse.ca