Tout le monde à bord, direction le cap Trinité, là où se trouve la fameuse statue de Notre-Dame-du-Saguenay, qui veille sur la région depuis 1881. Me voici sur le pont du catamaran Bleu Marin, un bateau de 34 pieds qui part, sur réservation, du quai municipal de L'Anse-Saint-Jean pour offrir des croisières exclusives sur les eaux du fjord.
Le capitaine est Jean-Michel Hébert, de Croisière Mercator, une société fondée en 1981. Le Bleu Marin est un catamaran de rêve, construit en 2006, possédant trois cabines qui peuvent accommoder six passagers pour des excursions allant de la demi-journée à la semaine complète, avec nuitée à bord. L'objectif avec ce nouveau joujou: conquérir le marché des vacances familiales, mais aussi des voyages de noces, capitaine inclus.
«Depuis quelques années, les catamarans gagnent fortement en popularité partout dans le monde. Puisqu'ils ne gîtent pas, ils offrent plus de confort qu'un monocoque, en plus d'être plus spacieux», raconte M. Hébert. C'est également une façon de voyager de manière écologique.
À bord du Bleu Marin, on peut se la couler douce, admirer le fjord dans toute sa splendeur ou participer aux manoeuvres. «Quand les enfants réalisent qu'ils peuvent tenir la barre, ils capotent», raconte M. Hébert. Les adultes aussi. L'avantage de naviguer entre les falaises du Saguenay, c'est que les vents s'estompent très rarement. Louer le Bleu Marin coûte 800$ pour la journée. Le bateau peut transporter 10 passagers.
Vélo et randonnée en montagne
Début d'après-midi, je retourne sur le plancher des vaches pour découvrir le village de L'Anse-Saint-Jean, ancien fief de Denys 1er, roi de L'Anse, de 1997 à 2000; L'Anse-Saint-Jean est également membre de l'Association des plus beaux villages du Québec. Sur le quai, Fjord en kayak offre des vélos en location. De là, je me dirige vers le fameux pont couvert qui surplombe la rivière Saint-Jean, qu'on désigne ici comme le pont à «1000 dollars». Ça n'a rien à voir avec son coût de construction, mais plutôt avec le fait qu'il a figuré pendant 40 ans sur le billet de 1000$ canadien.
Sur la route, les maisons historiques de ce village fondé en 1838 défilent, et quelques panneaux explicatifs permettent d'en savoir plus. Juste en sortant du pont, je bifurque à gauche pour emprunter «Les ponts couverts à vélo», une piste cyclable en poussière de roche qui longe les courbes de la rivière Saint-Jean, au creux de cette vallée grandiose où est blotti le village. Le parcours est tout simplement fabuleux et peu fréquenté. Quelques bancs invitent à la contemplation.
Partout dans le village, nos yeux sont attirés par la grosse chute (elle n'a pas encore de nom officiel) qui se déverse d'une paroi montagneuse côté ouest. L'adepte de trekking en moi ne manquera pas de se rendre à son pied. Je cache alors mon vélo dans les buissons, puis j'emprunte le sentier de la montagne Blanche (dans le parc national du Saguenay) pour y accéder en une demi-heure. De là, on profite d'une brise humide et d'un panorama spectaculaire. Une randonnée accessible aux familles.
Relaxer chez Édouard
Prochaine étape: Édouard-les-Bains, un nouveau bain nordique niché sur le mont Édouard, situé au sud de la route 170, dans le secteur Périgny, aux limites de Charlevoix. Ce spa est petit, mais convivial et offre, en hiver, des vues splendides sur la vallée, que l'on ne perçoit pas beaucoup en été en raison du feuillage. Malgré la saison chaude, la thermothérapie fait son effet et je me détends si bien que je m'endors...
Mon amie m'ayant réveillé, la journée se termine au Bistro de l'Anse, doté d'une terrasse au panorama éblouissant. L'établissement saisonnier occupe un ancien chalet de pêche de la famille Price, construit en 1860 dans le style vernaculaire américain. Les riches barons du bois y amenaient les hauts dirigeants de l'entreprise, des amis ou des clients, pour pêcher le saumon dans la rivière Saint-Jean. Aujourd'hui, c'est le café «in» de la place, avec une programmation musicale éclatée. Bonne bouffe, service sympa et belle ambiance, l'endroit tout désigné pour terminer la soirée.