Quinze nouveaux sites, dont le réseau des canaux d'Amsterdam, ont été ajoutés à la liste du Patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco, a annoncé dimanche l'Organisation mondiale des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture sur son site internet.

Le comité du patrimoine mondial de l'Unesco a pris ces décisions de vendredi à dimanche à Brasilia, au cours de ses travaux visant à réviser la liste des sites classés.

Il s'agit du quartier des canaux construite à la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle à Amsterdam (Pays-Bas), de la cité impériale de Thang Long-Hanoi (Vietnam), des monuments historiques de Dengfeng (Chine), du site archéologique de Sarazm (Tadjikistan), de la cité épiscopale d'Albi (France), du bazar historique de Tabriz (Iran), d'At-Turaif à ad-Dir'iyah (Arabie saoudite), de sites de bagnes en Australie, du site d'observation astronomique Jantar Mantar de Jaipur (Inde), de l'ensemble du Khanegah et du sanctuaire soufi de Cheikh Safi al-Din à Ardabil (Iran), de l'atoll de Bikini, théâtre d'essais nucléaires américains (Iles Marshall), des villages claniques historiques de Hahoe et Yangdong (Corée), de la zone de conservation de Ngorongoro (Tanzanie), de la région montagneuse de forêts du Sri Lanka et de l'archipel isolé des Papahanaumokuakea des îles Hawaï (États-Unis).

Les sites ajoutés portent à 904 le nombre de sites classés que ce soit pour des raisons environnementales ou culturelles. Ces sites sont considérés comme uniques et ayant un intérêt majeur pour la planète et la civilisation humaine.

Par ailleurs, deux extensions de site déjà inscrits ont été décidées, le système hydraulique du Haut-Harz (Allemagne) et les environs de la ville minière de Roros (Norvège).

La 34e session du comité du patrimoine mondial, ouverte le 25 juillet, se poursuit jusqu'au 3 août. Au total, 39 sites sont candidats à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial.

L'inscription sur cette liste représente un important enjeu économique, notamment pour les pays en développement, car elle entraîne généralement une hausse de la fréquentation touristique et facilite le déblocage d'aides pour l'entretien du site.

Mais cette reconnaissance implique aussi des contraintes en matière d'urbanisme qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent conduire l'Unesco à retirer un site de sa liste.

La ceinture de canaux d'Amsterdam, héritage du Siècle d'or néerlandais

La ceinture de canaux d'Amsterdam est un héritage du XVIIe siècle, le Siècle d'or des Pays-Bas, lorsque l'influence artistique, commerciale et architecturale de la ville dans le monde était à son apogée.

La zone retenue, qui recouvre 160 hectares et mesure 3,5 km d'est en ouest, comprend quatre canaux parallèles avec lesquels la ville ressemble vue du ciel à une toile d'araignée: le Singel, le Herengracht, le Keizergracht et le Prinsengracht.

Ces canaux, enjambés par 80 ponts et d'une longueur totale de 14 km, forment une demi-lune entourant à l'ouest et au sud le centre-ville d'Amsterdam et son célèbre quartier rouge, qui ne font pas partie du secteur protégé.

Au bord du Prinsengracht se trouvent notamment la maison d'Anne Frank et l'église de Westerkerk dont l'adolescente juive avait décrit la cloche dans son journal, lorsqu'elle vivait cachée avec sa famille pour échapper aux nazis.

«La ceinture de canaux d'Amsterdam est une oeuvre d'art architecturale et urbaine unique au monde», selon la mairie d'Amsterdam.

«La ceinture de canaux est de plus un symbole de l'essor politique, culturel et économique de la société néerlandaise lors du Siècle d'or», estime la mairie, selon laquelle la ville était à l'époque le «grand magasin du monde».

«Le centre-ville d'Amsterdam est l'exemple le plus réussi d'urbanisme du début de l'ère moderne en Europe», ajoute la municipalité, évoquant un «chef d'oeuvre d'ingénierie hydraulique».

«Un système ingénieux de ponts fixes et levants et d'écluses, qui sont toujours utilisés aujourd'hui, permettait de réguler le niveau de l'eau et la circulation», souligne la ville, selon laquelle la zone protégée comprend quelque 8000 monuments.

Selon l'office du tourisme d'Amsterdam (ATCB), 38% des touristes viennent à Amsterdam, dont le centre-ville est un secteur protégé depuis 1999, pour voir cette ceinture de canaux.

Les Pays-Bas comptent dorénavant neuf sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco, dont un ensemble de moulins de pompage de l'eau du XVIIIe siècle à Kinderdijk (ouest), et la mer des Wadden, qui a intégré la prestigieuse liste en 2009.