Air Canada veut consolider sa présence à Montréal en lançant de nouvelles liaisons transatlantiques. Dans la ligne de mire du transporteur: Beyrouth et «quelques destinations d'Afrique du Nord».

«Nous avons exploité quatre nouvelles routes transatlantiques au cours de l'été et les résultats ont dépassé nos attentes, observe Claude Morin, vice-président ventes mondiales d'Air Canada.Montréal reprend graduellement sa place de plaque tournante, grâce au rapatriement de tous les vols à Dorval. Ainsi, nous avons constaté que sur certains vols de Barcelone, il y avait plus d'Américains que de Canadiens à bord.»

Pendant longtemps, Air Canada ne desservait que trois destinations européennes au départ de la métropole québécoise: Paris, Londres et Francfort. Aujourd'hui, on peut y ajouter Genève et Bruxelles et, sur une base saisonnière, Rome, Barcelone et Athènes. «Nous faisons beaucoup de progrès à Montréal et nous avons l'intention de poursuivre sur cette lancée», promet Claude Morin.

Destination Beyrouth

La prochaine liaison que le transporteur inaugurera au départ de Montréal-Trudeau pourrait bien être Beyrouth. «La capitale libanaise demeure un sujet très sensible dans le cours des discussions que nous avons avec le gouvernement canadien, indique Claude Morin. Au cours de l'été, nous avons exploité la route en code partagé avec Middle East Airways, via Genève. Certains jours, la majorité des passagers à bord de notre vol Montréal-Genève poursuivaient leur route jusqu'à Beyrouth.»

Le transporteur avait annoncé la mise en place d'une liaison Montréal-Beyrouth au printemps 2003. Les premiers vols devaient décoller en juin de cette année-là. Or, le 2 juin, quelques jours avant le vol inaugural, le gouvernement canadien a retiré la licence d'exploitation de la route en invoquant des raisons de «sécurité nationale». Selon les experts consultés à l'époque, les autorités canadiennes avaient alors l'obligation morale de coordonner les mesures de sécurité avec le gouvernement américain. Or, l'aéroport de Beyrouth est entouré de quartiers chiites où le Hezbollah exerce une grande influence. «Mais tous les grands transporteurs européens, à commencer par Air France et British Airways, desservent Beyrouth sans éprouver aucun problème», remarque Claude Morin.

D'excellents résultats

Le vice-président d'Air Canada se déclare agréablement surpris par les résultats obtenus avec les liaisons trans atlantiques lancées au début de l'été, soit les vols au départ de Montréal vers Barcelone, Athènes et Bruxelles. «En ce qui concerne Barcelone et Athènes, il s'agissait de dessertes saisonnières, dit-il. Les taux d'occupation se sont situés aux alentours de 90%, ce qui est très élevé pour de nouvelles routes, malgré les manifestations à Athènes et les grèves en Grèce. Dans les deux cas, nous sommes tellement satisfaits que nous avons décidé d'allonger la saison, l'an prochain. Quant à Bruxelles, nous pouvions compter sur un partenaire de poids, SN Brussels Airlines, avec qui nous exploitons le vol en code partage. Il était prévu que, à l'hiver, la desserte passe d'un vol quotidien à quatre liaisons par semaine. Mais vu le succès, nous envisageons déjà de maintenir un vol par jour 12 mois par année, dès l'an prochain.»

Le vice-président d'Air Canada fait état de plusieurs autres routes que convoite le transporteur, mentionnant notamment «plusieurs destinations d'Afrique du Nord au départ de Montréal». S'agit-il de Casablanca, de Tunis, du Caire? Claude Morin ne veut pas s'engager plus avant. D'autres grandes destinations internationales figurent également dans la ligne de mire du transporteur, notamment Johannesburg et Guangzhou. Mais s'ils se concrétisent, ces vols décolleront d'autres aéroports canadiens.