Véritable emblème de Montréal, le mont Royal attire autant les Montréalais que les touristes. Difficile de se lasser de marcher sur le chemin Olmsted, de flâner les dimanches aux tam-tam ou d'observer la vue des gratte-ciel de Montréal du belvédère Kondiaronk.

Mais il y a plus: les Amis de la montagne proposent des randonnées thématiques. On peut aussi télécharger deux balados à partir de leur site (www.lemontroyal.qc.ca) ou, plus simplement, les écouter sur des lecteurs loués à la maison Smith, la porte d'accueil du mont Royal, accessible par le chemin Camillien-Houde. Il est aussi possible de faire le plein d'information sur les bornes interactives de la Maison. «Il y en a pour tous les goûts. Certains préfèrent voir, puis apprendre. D'autres aiment mieux se promener avec l'information en main», dit Jean-Michel Villanove, éducateur à l'environnement pour Les Amis.

Voici quelques façons de voir, autrement, le mont Royal.

Photo: David Boily, La Presse

Une balade... des trois sommets

Le mont Royal possède trois sommets. Le plus fréquenté est évidemment celui du mont Royal qui culmine à 233 m. Au parc Summit, qui se trouve à Westmount, le sommet Westmount culmine à 201 m. Ses 20 hectares de territoire protégé attirent quelque 180 espèces d'oiseaux. Le dernier sommet est celui de la colline d'Outremont (211 m), près de l'Université de Montréal.

Les dimanches 10, 17 et 24 octobre, les Amis de la montagne proposent une randonnée guidée d'une douzaine de kilomètres qui fait le tour des sommets. «Les gens ne s'imaginent pas qu'ils peuvent marcher une journée entière sur le mont Royal. Même ceux qui connaissent bien la montagne sont surpris par la diversité du patrimoine et des environnements naturels des trois sommets», dit Jean-Michel Villanove. C'est une chance unique, car aucun sentier ne permet de faire cette randonnée de façon autonome. Rendez-vous à 9h30, au monument Sir-George-Étienne-Cartier à l'angle de la rue Rachel et de l'avenue du Parc (réservations: 514-843-8240 poste 0, 15$/adulte).

Photo: David Boily, La Presse

Une balade... géologique

Le mont Royal est-il un volcan? «Ç'a longtemps été ainsi enseigné à l'école, mais ce n'est pas vrai», dit Jean-Michel Villenove, des Amis de la montagne. La présence de roche magmatique prouve plutôt qu'il s'agit d'une montérégienne. La montagne est apparue à la suite de l'importante érosion causée par le retrait de la mer de Champlain. Elle a laissé plus intacte la roche très dure du mont que ses environs. En quittant le chemin Olmsted pour les sentiers, du côté du lac aux Castors, on peut voir un bloc erratique. Cette roche a été transportée ici lors de la fonte de la glace, malgré ses 7000 kg. Près du monument McTavish, il faut prêter une attention toute particulière à la paroi rocheuse: on peut observer ici des fossiles. Pas question de dinosaures, mais plutôt des crinoïdes, invertébrés marins qui vivaient il y a 500 millions d'années.

Photo: David Boily, La Presse

Balade... à saveur autochtone

Plutôt que de continuer sa route après un arrêt au belvédère Kondiaronk, du nom d'un grand chef des artisans de la Grande Paix, on entre dans le chalet. Il est vide? Pas lorsqu'on lève la tête pour admirer la dizaine de toiles à caractère historique exposées. Parmi elles, une peinture de Jacques Cartier, guidé au sommet du mont Royal par les autochtones lors de son deuxième voyage. Ces derniers ont beaucoup fréquenté le mont Royal pendant des milliers d'années, comme l'ont documenté les fouilles archéologiques. C'était un lieu de sépulture. Il servait à l'approvisionnement de plantes médicinales. Le thuya, par exemple, était utilisé pour combattre le scorbut. Pour voir quelques objets amérindiens, rendez-vous à la maison Smith.

Photo: David Boily, La Presse

Balade... dans les sentiers

Pour échapper aux joggeurs, marcheurs et cyclistes du chemin Olmsted, on s'aventure dans les sentiers non balisés. «On peut faire semblant de s'y perdre, mais un quart d'heure au plus est nécessaire avant de se retrouver», dit M. Villanove. Il suffit de tenter l'expérience une fois ou deux pour disperser toute crainte. Et surtout sentir à quel point, sur le mont Royal, on peut avoir la réelle impression d'être loin de la civilisation, dont on entend toutefois une faible rumeur. Pour préserver l'environnement naturel, il faut s'assurer d'être dans un sentier. Ceux qui veulent un sentier plus balisé peuvent choisir celui de l'Escarpement, à la frontière entre la nature et la ville.

Balade... au cimetière

Depuis sa création en 1854, plus d'un million de personnes ont été enterrées dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, le plus grand du pays. Ce lieu calme et verdoyant possède un important patrimoine artistique. «Ce sont des sculptures, frontons et médaillons fabriqués par de grands artistes qui ont marqué leur époque», note Yoland Tremblay, directeur général du cimetière.

On peut penser à Alfred Laliberté et à l'Ange à l'aile brisée, un bronze qui se trouve dans le secteur Olier. L'oeil du profane appréciera tout autant les anges ou personnages parfaitement exécutés par des sculpteurs anonymes, croisés un peu partout dans le cimetière.

Pour se diriger à l'intérieur du réseau de 55 km de routes, on se munit du Répertoire de personnalités notoires, célèbres et historiques au pavillon administratif. Il indique l'emplacement des tombes de 500 personnalités. On y trouve autant celle d'Émile Nelligan, dont le visage orne la sépulture fort simple. Il y a celle de Maurice Richard, autrement plus imposante, où il est immortalisé avec son épouse. Sous l'empreinte de sa main, on lit «ne jamais abandonner». «Elles sont dispersées dans le cimetière, note M. Tremblay. En visiter une vingtaine permet un bon tour d'horizon du patrimoine.»

Il est également intéressant de voir les sections réservées à certaines communautés culturelles. Certains étant gardés par des lions sculptés, les monuments chinois sont particulièrement intéressants.

À noter: quelque 10 000 arbres d'une cinquantaine d'espèces parsèment le gigantesque terrain, dont certains ont quelque 150 ans.

Infos: www.cimetierenotredamedesneiges.ca

Photo: David Boily, La Presse