Comme beaucoup d'autres fumeurs distraits David Harris fumait lundi sa cigarette sur un banc de Madison Square à New York, sans savoir qu'il risquait une amende de 50 dollars depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle législation anti-tabac dans la grande pomme.

Selon la nouvelle législation votée en février à l'instigation du maire Michael Bloomberg, ancien fumeur devenu un pourfendeur implacable de la cigarette, les 1700 parcs et les 22,5 kilomètres de plage de la ville sont protégés de la nicotine depuis lundi.

Des panneaux ont été placardés dans les lieux publics, mais comme David, beaucoup ne les voient pas. «Je ne savais pas. J'ai vu plein de gens fumer. C'est ridicule», assure cet architecte de 40 ans. «Je comprends qu'on interdise de fumer dans un lieu fermé, mais en plein air cela n'a pas de sens», dit-il avant d'aspirer une dernière bouffée.

À New York, l'interdiction de fumer dans les bars et les restaurants remonte à 2003, et la cigarette était alors déjà bannie sur les lieux de travail.

Si certains fumeurs se rebellent, d'autres, comme Chen Michel, un agent immobilier de 29 ans, réagissent plus calmement. «C'est bon. C'est New York. Je vais respecter l'interdiction, en tous cas je vais essayer de m'en souvenir», dit le jeune homme, qui considère malgré tout que les fumeurs sont persécutés.

Pour sensibiliser l'opinion publique, le département de santé et d'hygiène mentale a annoncé cette semaine le lancement d'une campagne à la télévision, le métro et dans la presse écrite.

En tête du mouvement, le maire de New York Michael Bloomberg a assuré que les espaces publics seraient dès lundi «plus agréables, plus sains, plus propres».

«Les fumeurs passifs courent un grand danger, et diminuer l'exposition des New-yorkais à la fumée est un pas important pour faire de notre ville une ville en meilleure santé», a-t-il poursuivi.

De son côté, le directeur des services de santé, Thomas Farley, a affirmé que les enfants pourraient «jouer sans qu'on leur apprennent comment devenir un fumeur».

La cigarette est responsable d'un tiers des décès évitables dans la ville, selon la mairie.

Au problème sanitaire s'ajoute celui des ordures. D'après les chiffres officiels, les filtres de cigarettes représentent 75% des ordures sur les plages, et mettent plus de 18 mois à se décomposer.