La ville d’Oaxaca brille de tous ses feux en juillet avec les festivités de la Guelaguetza.

Si de nombreux voyageurs québécois connaissent l’État d’Oaxaca grâce à la ville de Puerto Escondido, on gagne aussi à découvrir la capitale. Au mois de juillet, le festival de la Guelaguetza offre une occasion en or de visiter la ville d’Oaxaca de Juárez.

Un évènement culturel aux origines préhispaniques et qui devient un festival d’envergure internationale. Durant l’ensemble du mois de juillet, la capitale de l’État d’Oaxaca devient l’hôte de la Guelaguetza. Fenêtre ouverte sur un patrimoine bien vivant, il s’agit de la plus grande fête folklorique au monde. On y met à l’honneur l’échange entre les cultures à l’origine de l’État du sud du Mexique.

« La Guelaguetza, c’est un nom qui vient de la langue zapotèque et qui désigne l’échange ou la solidarité entre les cultures, dit l’organisateur culturel et chorégraphe Rolando Herrera. Cela comporte un sens historique pour Oaxaca. »

PHOTO ALEXIS LAPOINTE, COLLABORATION SPÉCIALE

La Guelaguetza, occasion de célébrer la richesse culturelle de l’État d’Oaxaca

Ce dernier évoque une tradition de soutien entre les cultures qui existait avant l’arrivée des colons européens et qui constitue l’inspiration première de ces festivités. Apparues à la suite de la révolution mexicaine, celles-ci prennent aujourd’hui une dimension touristique.

La Guelaguetza célèbre les différentes cultures qui coexistent dans l’État d’Oaxaca, où sont parlées plus de 15 langues, en plus de l’espagnol.

À elle seule, la langue zapotèque constitue la langue maternelle de plus de 500 000 locuteurs et locutrices. Il s’agit de la principale langue d’une culture issue d’une civilisation millénaire, tout comme la civilisation mixtèque. D’ailleurs, on trouve dans la ville de nombreux circuits touristiques pour visiter les zones archéologiques comme les pyramides de Mitla et de Monte Alban.

PHOTO DENIS WONG, ARCHIVES LA PRESSE

La rue Alcala, dans le centre-ville d’Oaxaca. Cette rue piétonne s’anime très souvent et mène au Zócalo, la place centrale de la ville.

Essor culturel

Les deux principaux spectacles de ce mois de festivités et d’activités culturelles attirent chaque année des dizaines de milliers de personnes, dans le stade qui surplombe aujourd’hui la ville d’Oaxaca de Juárez.

« Ces festivités avaient déjà lieu sur la montagne avant l’apparition du stade et constituaient initialement un moment de partage entre les différentes cultures d’Oaxaca, raconte M. Herrera. C’est leur développement qui a conduit à l’essor actuel de la Guelaguetza. »

Lors de ces spectacles, on assiste à des chorégraphies interprétées par des délégations d’artistes de la scène qui arborent chacune les couleurs de l’une des huit régions de l’État d’Oaxaca.

Il en va de même lors des traditionnelles calendas, des défilés où des artistes représentant chaque région parcourent la ville avec des costumes traditionnels. « Je crois qu’il nous appartient de développer une culture touristique du respect, note le chorégraphe. C’est bien davantage qu’une fête commerciale qui se trouve dans la Guelaguetza. »

D’ailleurs, M. Herrera dirige une de ces délégations. « Ces défilés comportent une origine catholique, soulève celui qui vient de terminer une thèse à l’UNAM (Université nationale autonome du Mexique) au sujet du patrimoine culturel d’Oaxaca. On y exprime aussi avec le temps une certaine forme de subversion et de satire en ce qui a trait au colonialisme européen. »

PHOTO TYLER TOMASEK, GETTY IMAGES

Vue sur la ville d’Oaxaca

Voyage de choix

Au-delà de ces évènements incontournables, la ville propose en juillet un vaste éventail d’activités pour tous les goûts. Musique, danse ou arts visuels : on peut découvrir une multitude d’activités culturelles durant la Guelaguetza.

Sur le plan international, Oaxaca se distingue par l’art contemporain.

On gagne notamment à visiter des musées comme l’Institut d’art graphique d’Oaxaca ou le Centre photographique Manuel Álvarez Bravo, qui présentent des expositions d’artistes d’avant-garde du pays et d’ailleurs. D’ailleurs, on y trouvait récemment une exposition du duo de photographes québécois Miki Gingras et Patrick Dionne.

PHOTO DENIS WONG, ARCHIVES LA PRESSE

Un étal de bouteilles de mezcal, au marché Benito Juárez

Au Palais des congrès, la Foire du mezcal invite à découvrir cette boisson typique et, de manière plus générale, la gastronomie d’Oaxaca. Issu du maguey, le mezcal devient un emblème de la région, et l’évènement fait place à une multitude de productions en provenance des alentours de la ville.

Il y a 20 ans, le mezcal avait mauvaise réputation. Il s’agit maintenant d’un des alcools considérés comme les plus raffinés et on le vend comme un produit de luxe en Europe comme en Chine.

Rolando Herrera, organisateur culturel et chorégraphe

Comme la capitale se trouve au centre des régions qui composent l’État d’Oaxaca, elle offre aussi de précieux accès à celles-ci. Les alentours de la capitale, les montagnes de la Sierra Norte, la zone mixtèque (dont la faune et la flore font étrangement un peu penser à celles du Québec), la région tropicale qui se trouve près de l’Atlantique, ou encore les denses forêts de San José del Pacifico : il s’agit de quelques exemples de lieux fascinants et accessibles à Oaxaca.

Grâce à l’inauguration d’une toute nouvelle autoroute, il devient notamment possible de rejoindre en moins de trois heures la côte Pacifique et la célèbre ville de Puerto Escondido. Celle-ci constitue une belle destination de rechange pour les voyageurs à la recherche d’une magnifique station balnéaire. Mais avec la capitale de l’État d’Oaxaca, on découvre toutefois une connexion authentique aux cultures qui se trouvent à l’origine du Mexique.