La réunion au boulot s'éternise, envie d'un bon ciné ou besoin d'une escapade en amoureux pour le week-end ? Pas de souci, le Baby Hotel, crèche ouverte 24 heures sur 24 à Johannesburg, dépanne les parents surbookés ou qui veulent souffler sans leur progéniture.

L'«hôtel», situé dans dans le quartier huppé de Morningside, compte cinquante petits lits pour les enfants de 0 à 3 ans et emploie une dizaine de personnes. Compter 545 rands (68 dollars, 48 euros) la nuit, dîner et bain compris. Le personnel fournit gratuitement les câlins en cas de cauchemar.Sur la tête de chaque lit en bois blanc, est scotché le prénom du bébé, histoire de ne pas confondre les bambins.

Pour Sherrie Galjaard, mère de Emma, 8 mois, et séparée de son mari, le Baby Hotel est une bénédiction. Elle peut accepter des invitations impromptues ou rester, si nécessaire, au bureau plus tard que prévu.

Elle peut aussi faire le plein du frigo tranquillement pendant le week-end. «Amener une petite fille de quelques mois au supermarché, ce n'est pas une bonne idée, alors je l'ai laissée au Baby Hotel» un samedi, le temps de faire les courses, raconte Sherrie Galjaard, 31 ans.

A l'inverse des crèches traditionnelles en Afrique du Sud, le Baby Hotel est en effet ouvert jour et nuit mais aussi sept jours sur sept.

«Les crèches ne sont pas flexibles. Elles ont des horaires très stricts. Il faut être inscrit pour déposer son enfant», explique Esme Zwennis, à l'origine du concept du Baby Hotel.

A cause du travail, les familles sont aussi souvent éclatées. Il devient de plus en plus rare de pouvoir compter sur une grand-mère ou une tante pour garder le petit dernier.

Devant ce constat, Esme Zwennis, qui connaît bien le problème en tant que mère divorcée de trois enfants, a ouvert en 2004 le Baby Hotel dans le nord de Johannesburg, la capitale économique de l'Afrique du Sud.

La famille Sayed a souvent recours à cette crèche d'un genre nouveau. Fin juillet, elle devait déménager. Mais avec des jumeaux de 21 mois, bonjour l'angoisse ! Tasleem et son mari ont donc confié leurs garçons tout un samedi, pour les récupérer dans la soirée une fois leur nouvelle chambre prête.

Dans un pays où de nombreuses familles emploient du personnel à la maison, les Sayed et Sherrie Galjaard font exception.

A la maison, «les nounous peuvent regarder la télé et ne pas s'occuper des enfants», se méfie Tasleem Sayed, 28 ans. A l'inverse d'autres parents, «je n'ai pas de caméras à la maison pour surveiller ce qui se passe» en mon absence, explique Sherrie Galjaard.

Autre avantage du Baby Hotel par rapport à la nourrice, c'est un lieu de socialisation, estiment les parents.

Enfin, il accueille les nouveaux-nés, alors que les crèches en Afrique du Sud n'acceptent les enfants qu'à partir de trois mois, au mieux.

Emma a commencé à fréquenter le Baby Hotel à six semaines, le jour où sa maman a commencé son nouvel emploi. Elle partageait alors sa chambre avec un nouveau-né de cinq semaines, dont la mère faisait une dépression post-natale.

Depuis, le Baby Hotel a fait des petits, avec le lancement cette année d'une deuxième crèche ouverte jour et nuit, à Port Elizabeth, dans le sud-est de l'Afrique du Sud.