Negril, c'est l'image qu'on se fait de la Jamaïque avant de prendre l'avion: une plage d'une dizaine de kilomètres, du reggae plein les oreilles et une senteur d'herbe qui chatouille les narines... de même que les poumons de ceux qui l'inhalent.

La première chose qui frappe lorsqu'on arrive sur la plage, c'est, étrangement, ce qu'on ne voit pas. Negril a eu la bonne idée d'interdire toute construction plus haute qu'un palmier. La ville a donc beau recevoir 300 000 touristes par année, ce n'est pas ici que l'on trouvera une tour pouvant loger le plus grand nombre de visiteurs possible dans un minimum de pieds carrés.

 

Il faut dire que la ville se positionne, à juste titre, comme la «capitale du relax», «The Capital of Casual», comme ils disent dans l'île. «Tout est simple, ici», explique Nathalie Jackson, qui loue ses motomarines le long de la plage. «C'est très sécuritaire, poursuit-elle. Le taux de criminalité est bas.»

Son ami, Chris Holborn, Américain débarqué du Michigan en octobre, opine du bonnet. Et ajoute cet argument supplémentaire que les Québécois comprendront: «Il y a 21 pouces de neige actuellement, chez moi...»

Des Américains comme Chris, c'est un peu ce qui a fait la réputation de Negril il y a une quarantaine d'années. Débarqués d'abord par petits groupes, les hippies de l'époque sont tombés amoureux de ce petit village de pêcheurs, de sa longue plage, de son rythme de vie. Comme les hôtels étaient, disons, plutôt rares à l'époque, les jeunes du flower power sont allés vivre chez l'habitant.

Aujourd'hui, les hippies ne sont plus les seuls à visiter Negril. Les yuppies sont là aussi et s'offrent des résidences à 2000 $US la nuit, comme les villas Moondance.

Bref, l'industrie touristique s'est développée, même s'il reste assurément dans le fond de l'air un petit côté hippie, baba cool.

Un exemple concret de cette croissance saute aux yeux... dans le stationnement du Rick's Café. Il est plein de minibus touristiques. Il faut dire que le restaurant, ouvert en 1974, est une institution. En 1996, le guide Moon Travel Handbooks écrivait déjà: «c'est l'endroit où tout le monde va voir le coucher de soleil.»

Outre les couchers de soleil, les touristes viennent aussi admirer les plongeurs qui sautent d'une falaise. Des touristes les imitent, à leurs risques et périls. (Si vous faites une recherche sur le Net à propos du Rick's Café, vous avez des chances de trouver le témoignage d'une Montréalaise qui s'y est blessée en plongeant et qui met les gens en garde contre les dangers de le faire.)

Une autre plage

Ceux qui veulent poursuivre leur route le long de la côte trouveront une autre très belle plage, celle de Whitehouse. Les hôtels sont encore rares dans la région. Un très intéressant Sandals vient d'ouvrir ses portes.

Le complexe haut de gamme, qui n'accueille que des couples, propose tartelettes et profiteroles à volonté au petit Café de Paris et un service de majordome pour ceux qui veulent goûter au luxe ultime.

Même si l'hôtel adopte la formule «tout inclus», rien ne vous empêche d'en sortir pour aller déguster au coin d'une rue un poulet à la jerk bien épicé, comme on les fait cuire ici: dans un vieux baril transformé en barbecue. Une façon comme une autre de mettre un peu de piquant dans un voyage!

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Les frais de ce voyage ont été payés par Nolitours et Vacances Transat.