Une Canadienne de Calgary battue sauvagement à Mazatlan, un homme d'affaires québécois assassiné à une centaine de kilomètres d'Acapulco: les agressions à l'endroit des étrangers au Mexique font beaucoup parler d'elles. Le ministère fédéral des Affaires étrangères a même mis en garde les Canadiens qui visitent le pays de la tequila. Alors, le Mexique, ses stations balnéaires et sa capitale sont-ils sûrs?

Sable blanc, eau turquoise, odeur de porc grillé et d'ananas juteux: Cancún se classe en première position des destinations mexicaines fréquentées par les Québécois.

Mais avec les avertissements lancés par le gouvernement canadien et la violence qui sévit un peu partout dans le pays, les voyageurs d'ici devraient-ils désormais éviter d'aller s'étendre à l'ombre des palmiers mexicains ou encore se priver de déguster un taco al pastor dans une taqueria de la capitale?

S'ils suivent les règles de sécurité de base - qui devraient de toute façon s'appliquer à tous les voyages peu importe la destination -, rien ne devrait empêcher les Québécois de se rendre au Mexique.

«Si vous n'avez pas peur d'aller à La Nouvelle-Orléans, à New York ou à Chicago, il n'y a pas de raison d'avoir peur d'aller à Mexico ou ailleurs au Mexique», affirme Irvin Waller, professeur en criminologie à l'Université d'Ottawa. Il ajoute du même souffle que le pays est beaucoup moins dangereux que le Belize, le Honduras ou encore le Venezuela.

Évidemment, M.Waller recommande aux touristes de ne pas se rendre dans les villes frontalières du nord comme Ciudad Juárez, Tijuana ou Monterrey, là où sévissent les narcotrafiquants. L'État de Guerrero, où se trouve Acapulco, n'est peut-être pas non plus un endroit à privilégier. Le ministère des Affaires étrangères fait la même

mise en garde.

Toutefois, les destinations populaires auprès des touristes, comme Cancún, la Riviera Maya, Puerto Vallarta et même Mexico, représentent peu de risque pour les visiteurs, à condition de respecter certains principes. Par exemple, les touristes devraient toujours monter à bord de taxis autorisés par le gouvernement et se promener avec de petites sommes d'argent. Dans ces endroits fréquentés par les étrangers, la présence de la police touristique contribue aussi à renforcer ce sentiment de sécurité.

Minimum de précautions

«Quel que soit le voyage, ça prend toujours un minimum de précautions, souligne Michel Archambault, titulaire de la chaire de tourisme Transat ESG-UQAM. De plus en plus, le voyageur connaît virtuellement, avant le départ, l'endroit où il s'en va et il sait déjà où il ne doit pas aller.

«C'est certain que lorsque des gens d'ici sont la cible d'attaques, on est toujours un peu plus sensible, ajoute-t-il, mais en général, les narcotrafiquants ne s'attaquent pas aux touristes, ils s'agressent davantage entre eux.»

Un point de vue que partage Manuel Montelongo, directeur du Conseil de promotion touristique du Mexique à Montréal. Et s'il croit important que les touristes fassent preuve de prudence - notamment en tenant compte des recommandations formulées par Ottawa et également celles de leur agence de voyages -, il ne craint pas de voir les voyageurs d'ici bouder le pays au profit d'autres destinations. Il rappelle que l'an passé, 1 563 000 Canadiens se sont envolés vers le Mexique, une augmentation de 7% par rapport à 2010. De ce nombre, 280 000 étaient Québécois.

Sécurité: les règles à suivre

> En arrivant à l'aéroport, n'utilisez pas les services de ceux qui vous sautent littéralement dessus en vous offrant de porter vos valises.

> Montez uniquement à bord des taxis reconnus et certifiés par le gouvernement. Ceux-ci ont une plaque d'immatriculation dont le numéro commence par A ou B.

> Évitez de sortir de l'hôtel si vous n'avez pas de destination précise, surtout lorsque vous ne parlez pas espagnol.

> Portez des vêtements modestes, évitez d'avoir sur vous des bijoux de grande valeur et transportez de petites sommes d'argent.

Source: ministère des Affaires étrangères