Un «tout inclus» à 45$ par jour pour une famille de quatre personnes. Incroyable? Ça existe pourtant. Attention, il faut parcourir la moitié du globe pour s'y rendre (et vous payez vos billets d'avion!). Mais une fois sur place, vous serez presque seul sur la plage de sable blanc, à observer les pêcheurs dans leurs embarcations rustiques et à écouter les vagues de la mer de Chine méridionale.

C'est un petit paradis que ce Paradise Resort, une mini-station balnéaire située dans le sud du Vietnam, à la plage de Doc Let. Ce bijou est niché à une trentaine de kilomètres de la clinquante Nha Trang, qui attire des milliers de vacanciers dans ses hôtels de plusieurs étages, sur ses plages surpeuplées et dans ses rues bruyantes.

À Paradise Resort, les visiteurs logent dans des huttes rustiques disséminées dans un jardin fleuri caché sous les cocotiers. Quelques unités sont climatisées, mais la plupart sont rafraîchies par la brise du large, qui entre par-dessous les toits de palmes. Une bonne nuit de sommeil nécessite l'usage des moustiquaires installées autour des lits. L'endroit ne peut accueillir qu'une trentaine de personnes.

Ce qui fait la particularité des lieux, c'est que tous les pensionnaires prennent ensemble les trois repas quotidiens sur la grande terrasse couverte avec vue sur la mer. Pas de buffet ici; les vacanciers mangent ce qu'on leur sert. Mais les repas comportent plusieurs services et les portions sont copieuses. Les mets sont parfois vietnamiens, parfois plutôt occidentaux, et font une place généreuse aux produits de la mer et aux légumes locaux. «Le partage des repas pendant plusieurs jours offre une très belle occasion d'approfondir les discussions, au-delà des «D'où venez-vous?» et «J'aimerais un jour visiter votre pays»», note Martin Brouillard, de Montréal, qui a séjourné à Paradise Resort en novembre dernier avec sa conjointe et leurs deux jeunes fils.

La famille Brouillard a bien rigolé en entendant le propriétaire, Vladimir Chere, ordonner aux enfants de manger tous leurs légumes pour être en santé. Personnage haut en couleur d'origine croate, M.Chere, 83 ans, a vécu en France et parle parfaitement le français; il veille sur ses pensionnaires comme un père sur ses enfants. Il s'occupe volontiers de réserver hôtels, taxis et billets de train pour les visiteurs. Le personnel de l'établissement, par contre, ne parle ni français ni anglais.

Le calme

Il n'y a pas de G.O. qui vous fera faire de l'aérobie sur la plage ni de motomarines. Tant mieux pour ceux qui aspirent au calme. À part lire dans un hamac, plonger dans les vagues et faire des châteaux de sable, il est possible d'emprunter l'un des kayaks ou l'un des bodyboards de l'établissement.

Pas de boutiques de souvenirs non plus dans les environs, même pas au petit village de pêcheurs, que l'on atteint après 10 minutes de marche sur la plage. Le matin s'y tient un marché de fruits et légumes. On peut faire quelques achats dans les petits «dépanneurs» ou assister à la prière dans le temple bouddhique. Mais comme il n'y a pas ici de banque avec guichet automatique, il faut avoir prévu suffisamment de liquidités pour toute la période où cet endroit enchanteur nous retiendra.

On peut aussi passer le temps en observant les pêcheurs vaquer à leurs occupations: décharger le poisson, réparer les filets, peindre les embarcations. Leurs bateaux sont amarrés dans la baie. Pour les atteindre, ils utilisent de curieuses petites barques rondes, faites de bambou tressé. Les bateaux de pêche, peints en bleu, arborent à leur proue des yeux dont la forme change d'une région à l'autre du pays. Le soir, on peut distinguer au large les puissants projecteurs qu'ils braquent sur la mer pour pêcher.

Que faire, après une journée passée à se détendre ainsi? Pourquoi pas un massage? Une masseuse passe tous les jours à Paradise Resort pour offrir ses services, moyennant 10$ pour une heure. Après cette dernière touche de relaxation, il ne vous reste qu'à dormir bercé par le bruit des vagues.