Il y a 100 ans, un somptueux navire prétendument insubmersible heurtait un iceberg au large des côtes de Terre-Neuve et coulait à pic, tuant plus de 1500 personnes. Une tragédie évoquée de maintes façons dans la province.

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«Cette épave continue d'exercer une incroyable fascination. C'est comme un mythe classique: la science et la technologie contre la nature», note Mark Ferguson, responsable des expositions et des collections pour The Rooms, un musée qui reçoit régulièrement des appels de gens désireux de savoir ce qu'il possède sur le naufrage. Son principal artefact est une veste de flottaison repêchée avec le corps d'un barman du Titanic.

Mais le responsable des archives, Larry Dohey, a fait preuve de beaucoup d'ingéniosité pour mettre en valeur le rôle joué par les gens de la province.

L'intervention des télégraphistes de Cape Race, à 350 milles marins du naufrage, a été déterminante. Ce sont eux qui ont relayé l'information aux navires proches, permettant au Carpathia de secourir rapidement les occupants des canots de sauvetage. La reconstitution des échanges est d'autant plus poignante que l'un d'eux était ami avec un télégraphiste du Titanic. On imagine ce qu'il a dû ressentir en recevant ses derniers messages.

L'exposition explore d'autres aspects de l'histoire, dont une rumeur persistante voulant que le premier signal de détresse ait été capté par un gamin de 14 ans.

On voit aussi l'affront fait aux autorités de la province, éconduites par les télégraphistes locaux sur ordre de leur employeur, Marconi, qui leur avait interdit de partager quelque information que ce soit. «Prière de vous adresser à notre bureau de Montréal», s'est fait répondre le gouverneur le lendemain du drame.

Une autre exposition, celle du Johnson Geocentre, traite des aspects techniques et scientifiques du naufrage. Des agences offrent aussi des excursions privées. Wildland Tours propose un symposium avec des conférenciers, une expérience de navigation «comme sur le Titanic» à l'aide du puissant simulateur de l'Institut maritime, et une reconstitution en temps réel des échanges télégraphiques à Cape Race.





Voir le Titanic

Plus luxueux, le programme de Titanic Expeditions Newfoundland amènera notamment les visiteurs en hélicoptère voir les icebergs, en avion à Halifax où sont enterrées 150 victimes du naufrage, et à un souper gastronomique reconstituant un repas servi sur le navire. Une aventure à 19 000$ par personne.

Vous en voulez davantage? Moyennant 60 000$, vous pourrez allez voir l'épave de près à bord d'un des véhicules submersibles Mir - ceux utilisés par le réalisateur James Cameron pour filmer son documentaire Les fantômes du Titanic. «D'après ce que je comprends, c'est la dernière fois qu'ils iront là», indique le propriétaire de Titanic Expeditions. Les Mir et le navire russe qui les transporte sont destinés à des expéditions scientifiques et il est difficile de les obtenir pour des projets touristiques.

Affilié à l'entreprise qui organise ces visites (Deep Ocean Expeditions), Larry Daley a travaillé avec Cameron et est lui-même descendu à 13 000 pieds de profondeur pour voir ce qui reste du luxueux paquebot. Cette expérience unique, qui a été proposée aux touristes pendant quelques étés seulement depuis la fin des années 90, sera accessible de juin à septembre. Avis aux claustrophobes: la plongée dure entre 10 et 12 heures dans un habitacle minuscule où l'on peut à peine bouger.

Finalement, la luxueuse auberge Ryan Mansion offre des forfaits Titanic, dans lesquels le menu et la vaisselle du souper sont identiques à ceux du paquebot. Cette expérience est réservée aux groupes d'au moins six personnes séjournant à l'établissement. Une occasion d'emprunter le majestueux escalier principal, construit par le même chantier que celui du Titanic.

> Sur le web:

The Rooms

Johnson Geocentre

Wildland Tours

Titanic Expeditions Newfoundland

Ryan Mansion

Photo PC

Postes Canada commémore le centenaire du naufrage avec cinq timbres.