De passage à Boston et New York, il faut aller faire un saut du côté des quartiers italiens. Pour l'ambiance, la tradition, mais aussi pour les nouveautés qui poussent toujours dans ces petites bulles d'Italie.

Il y a longtemps que le centre de la vie italienne à New York n'est plus dans une seule Little Italy, mais plutôt éparpillée dans de multiples petites Italie parsemées dans toute la région, du New Jersey de Tony Soprano, au Brooklyn de Goodfellas, en passant par le Bronx, Queens et, surtout, Staten Island.

Reste toutefois à Manhattan un petit quartier rempli surtout de restaurants, mais aussi de quelques épiceries et de vendeurs de souvenirs, où l'on parle peu l'italien, mais qui continue d'attirer les foules et d'incarner, symboliquement à tout le moins, l'identité italienne de la métropole.

S'il y en a qui en doutent, allez faire un tour dans le quartier, surtout le long de la rue Mulberry, au nord et au sud de Canal Street, entre le 15 et le 25 septembre prochains. Ce sera alors le temps des célébrations de la San Gennaro - Saint-Janvier - une fête religieuse pour honorer le saint patron de Naples qui a lieu depuis 1926 et qui transforme le quartier en vaste festival célébrant l'Amérique italienne.

Comme à San Francisco, la Petite Italie new-yorkaise, située dans la partie sud de Manhattan, est juste à côté du quartier chinois, qui prend de l'expansion alors que la zone italienne, elle, diminue, même si le quartier a été déclaré officiellement lieu historique par les autorités.

Lorsqu'on pense à ces rues, on pense évidemment à la mafia et aux multiples films qui ont porté sur cet univers été tournés à New York. On se rappelle aussi le meurtre du gangster Joe Gallo, commis en plein Umberto's Clam House en 1972 et qui a transformé le restaurant, bien malgré lui, en curiosité touristique.

L'établissement n'est plus au même endroit. Il a déménagé un petit peu plus loin, toujours dans Little Italy, dans Mulberry près de Grand, mais il existe encore. Et les touristes continuent d'y retourner, toujours intrigués par le célèbre fait divers «et ils s'attendent à voir arriver les personnages des Soprano», remarquait-on encore récemment dans le guide-restaurant Zagat.

Si l'on cherche bien le long des rues Mott ou Mulberry, les deux seules artères nord-sud de ce qu'il reste du quartier, où en allant vers le nord du côté de North Little Italy - Nolita - on peut trouver des petits endroits intéressants, moins touristiques que les nombreux restaurants où des serveurs harcèlent les touristes directement dans la rue.

Il y a, par exemple, sur Grand près de Mott, l'épicerie italienne DiPalo's, remplie de denrées importées, de fromages et de charcuteries typiques, toujours pleine de clients faisaient la queue pour goûter aux produits offerts en dégustation. Ce n'est pas aussi grand et spectaculaire que Eataly, le nouveau supermarché italien géant et multifonctionnel ouvert pas mal plus au nord de Manhattan, en face de l'édifice Flatiron, sous la houlette du chef d'origine italienne Mario Battalli. Mais ceux qui pilotent les achats de DiPalo's demeurent une référence dans les médias américains quand vient le temps de parler de produits de la table italiens.

Difficile aussi d'aller dans la Petite Italie new-yorkaise sans arrêter prendre une bouchée chez Lombardi, rue Spring, première pizzeria du quartier, fondée en 1905 et point de départ de la pizza à l'américaine si l'on en croit un arbre généalogique des pizzerias new-yorkaises publié en 1995 par le New York Times.

Autre idée: le café Epistrophy, rue Mott, un nouveau venu dans le quartier, mais qui propose un menu italien et une carte de vin pour l'accompagner. Là, on oublie les touristes et l'histoire. On y retrouve les hipsters et autres foodies du coin qui apprécient la cuisine italienne pour ce qu'elle a toujours été, mais qui est très à la mode actuellement: une cuisine simple préparée à partir d'ingrédients saisonniers, régionaux et bien frais.

En terminant, Italie oblige, une recommandation «gelato»: La Cremeria, angle Mulberry et Broome, nouveau coup de coeur de la célèbre critique de restaurant new-yorkaise Gael Green qui adore ces glaces artisanales et leur goût de vraie fraise fraîche et de pistache véritable.