Les voyageurs plus craintifs seront rassurés: dans presque toutes les artères principales de Copenhague, il est possible de circuler sur une piste cyclable protégée. Et toutes les intersections possèdent trois feux de circulation: un pour les voitures, un pour les piétons et un pour les vélos. Il est d'ailleurs fortement suggéré de respecter la signalisation sous peine de s'attirer le regard furieux des Danois!

Lors d'un récent passage à Copenhague, nous disposions d'une journée pour visiter les principales attractions. Nous nous sommes empressés de nous procurer des vélos. L'été, la ville de Copenhague offre 2500 bicyclettes gratuites. Le concept s'apparente au fameux BIXI montréalais. Mais à Copenhague, il faut débourser un peu moins de 4 dollars (20 couronnes) qui nous sont ensuite remboursés au retour de l'appareil.

Ce service est offert d'avril à novembre. Pendant l'hiver, il est tout de même possible de se procurer une bicyclette dans des boutiques de location ou dans la plupart des hôtels pour 25$ à 30$ par jour.

Avant de nous lancer à l'assaut des pistes cyclables de Copenhague, nous dégustons un succulent petit-déjeuner dans l'un des nombreux petits bistros du Quartier latin. Une fois l'oeuf à la coque, le pain chaud, le fromage et l'inévitable tranche de pain de seigle danois avalés, nous sommes prêts à rouler à travers la ville.

Premier arrêt: les Jardins du roi (Kongens have). Ce grand parc situé à deux minutes de la Stroget (artère piétonne du centre) est envahi à toute heure du jour par les amateurs de taï-chi, de jogging et par les promeneurs de chiens. Attention: il est interdit de rouler dans le parc.

La visite se poursuit au Jardin botanique (Botanisk have). Après une courte balade à pied dans les sentiers, on pédale un peu vers le nord, direction le Tuborg Sundpark, un vaste projet immobilier situé à environ 20 minutes de vélo du centre-ville. La balade pour s'y rendre est agréable, surtout si on longe les petits lacs artificiels de la Vester Sogade. Mais sur place, rien de spécial à signaler. Une version miniature du quartier DIX30 et une série de condos luxueux sont construits face à l'Oresund. On se promène un peu sur le chemin qui longe la mer, en regardant les nombreux yachts de millionnaires qui y ont jeté l'ancre.

De là, il est facile de revenir vers le centre-ville en s'arrêtant pour voir la Petite Sirène. Les dizaines de touristes qui accourent disent invariablement la même chose: «Qu'est-ce qu'elle est petite!»

De retour en scelle, direction le Kastellet, une forteresse en forme d'étoile située au coeur de Copenhague. Les bâtiments à l'intérieur du château sont aujourd'hui occupés par l'armée danoise. Mais il est possible de se promener entre les bâtisses en roulant sur de jolies rues pavées.

Sur la place royale (Amalienborg), vers midi, pendant la relève de la garde, un grand soldat au chapeau noir nous interpelle: interdit de rouler à vélo devant les quatre châteaux royaux. Oups!

Il est possible de visiter une portion de ces palais, qui servent de résidence d'hiver à la famille royale danoise. Il est également possible de visiter l'église de marbre (Marmokirken) à quelques mètres de là.

Mais nous poursuivons notre route vers le quartier de Christiania. Cet «État dans l'État» a déclaré son indépendance du Danemark en 1970. Il s'agit essentiellement d'un quadrilatère regroupant des immeubles décrépis et gérés par une communauté de «hippies».

Au coeur de Christiania se trouve Pusher Street (littéralement «rue des trafiquants de drogue»). Cette artère piétonnière est occupée par des individus louches qui semblent faire de bonnes affaires. Des commerçants exposent leur marchandise illicite aux côtés d'artisans vendant des tuques et d'autres vêtements tissés. Attention: les photographes ne sont pas les bienvenus ici.

Plusieurs attractions méritent d'être visitées dans les environs de Christiania, dont l'église Vor Frelsers et sa tour en or spiralée et le canal Christianshavn. Mais puisque notre temps est compté, on se dirige plutôt vers Nyhavn, l'un des canaux les plus photographiés de Copenhague.

Même si le prix des restaurants est légèrement plus élevé ici, un arrêt dans l'une des nombreuses brasseries qui bordent le canal pour casser la croûte vaut le coup. On déguste un Smorrebrod, des tranches de pain recouvertes de rôti de boeuf ou de poisson, et on sirote une Tuborg. Le temps est frais. Mais les terrasses ouvertes à l'année sont munies de couvertures et d'un système de chauffage.

On profite du reste de l'après-midi pour magasiner dans les rues piétonnières du centre-ville, une aire de 1,8 km. Il est possible d'y trimbaler son vélo, mais c'est plus pratique de s'y balader à pied, car la foule est parfois dense, surtout dans la fameuse Stroget.

L'été, on peut clore sa visite de Copenhague à vélo en se rendant en soirée au Tivoli, célèbre parc d'attractions de la capitale danoise.