Le projet d'un tunnel du TGV italien sous le centre historique de Florence mettrait en péril le David de Michel-Ange, sculpture-symbole de la ville, notamment à cause de vibrations, a indiqué jeudi le quotidien Il Corriere della Sera.

«Le plan actuel prévoit des tunnels passant à environ 600 mètres de l'emplacement actuel du David. Si on ne déplace pas la statue avant les travaux d'excavation, elle risque de s'écrouler sous l'effet des vibrations», met en garde Fernando de Simone, un architecte de Padoue (nord) expert en constructions souterraines et cité par le journal sur son site.

Le David, réalisé par Michel-Ange entre 1501 et 1504 et qui mesure 4,34 mètres de hauteur (5,14 mètres avec le socle), est depuis 1873 exposé à la Galerie de l'Académie de Florence pour le protéger des intempéries et de la pollution.



L'architecte fonde ses prévisions sur les microfissures déjà existantes et minant la stabilité de la statue au niveau des chevilles: «Le risque d'écroulement sera très élevé, surtout si aux vibrations causées par les excavatrices viennent s'ajouter les vibrations causées par le martèlement des pas des groupes de touristes et le trafic automobile dans le quartier».



Conservatrice au Pôle muséal de Florence, Cristina Acidini reconnaît la nécessité d'étudier ce problème, mais se refuse à tout alarmisme, soulignant qu'une étude est en cours pour vérifier la résistance de la Galerie de l'Académie en cas de séisme.

«L'objet de cette étude est de comprendre avec exactitude quelle protection l'Académie offre aux oeuvres qu'elle abrite. À l'avenir, nous pourrons alors, en meilleure connaissance de cause, évaluer les éventuels problèmes causés par le TGV», explique-t-elle.

Le David avait déjà eu les honneurs de la presse en août dernier: la Ville de Florence et le ministère italien de la Culture s'étaient disputé publiquement sa propriété et surtout les huit millions d'euros de recettes que déboursent chaque année des touristes du monde entier pour l'admirer.



Bien avant l'arrivée du TGV, la statue avait subi un premier outrage en 1527, lorsque le peuple florentin s'empara du Palazzo Vecchio en plein centre-ville: pour se défendre contre les soldats des Médicis, les assiégés se défendirent en lançant divers projectiles, dont l'un atteignit le David, alors exposé en plein air, brisant en trois morceaux son bras gauche.

Mais en 1543, sur ordre de Cosme de Médicis, le bras fut restauré.