Il fallait vraiment qu'ils aient du culot. Décider d'élever des chèvres dans un pays où l'on ne mange pas de chèvre. Tout de même...

Michel Nicole et Sophie Talbot se sont installés dans les collines de Saint-Hilarion. Une trentaine de chèvres, des boers et des kiko. Il n'y a pas de pancarte bleue pour guider les touristes. Le couple d'éleveurs est en marge de la route d'agrotourisme. Et en marge point.Les clients qui vont acheter de la viande de chèvre sont: 1- déjà assez renseignés pour savoir comment faire mijoter la bête; 2- au courant de cette adresse car on la leur a livrée, tel un secret. «La chèvre est une viande méconnue, explique Sophie. C'est moins gras que le boeuf et même que le poulet, et plus riche en protéines.»

La productrice compte sur cet argument santé dans un monde où les consommateurs veulent diversifier les types de viandes qu'ils mettent dans leur assiette. Les consommateurs avertis, du moins, qui savent comment braiser un collier de chevreau. Et qui savent que c'est absolument délicieux. Sophie compte les gagner un à un. Ce qui se passe plutôt bien, puisque au début du mois de mai, ses congélateurs étaient complètement vides. Fini les coupes de chèvres, les saucisses, les pâtés et même les abats. Pour mieux vivre de son élevage, le couple compte décupler le nombre de chèvres durant les cinq prochaines années.

Prochaine étape, les restaurants. Les gens qui goûtent à un plat au resto sont ensuite tentés de le cuisiner à la maison. Même de la chèvre. Alors n'hésitez surtout pas à commander ce mijoté de chevreau qui paraît si intrigant.

Ferme Caprivoix

17, rang 5

Saint-Hilarion

418-457-4009