De la Gaspésie aux Laurentides, des Appalaches aux confins de l'Ungava en passant par les basses terres du Saint-Laurent, les 24 parcs nationaux du Québec protègent les plus beaux territoires sauvages de la province, là où orignaux, caribous et cerfs de Virginie règnent encore en rois et maîtres. L'été venu, ces zones protégées se transforment en véritable terrain de jeux pour les amants de la nature.

Pour leur beauté, leur quiétude et leurs innombrables attraits, les parcs nationaux du Québec sont des destinations touristiques de plus en plus prisées. De 2001 à 2011, le nombre de visiteurs dans les parcs a bondi de 72%, passant de 2,8 millions à près de 4,5 millions de personnes. Certains parcs ont même connu des augmentations plus vertigineuses, comme le parc national du Mont-Saint-Bruno, dont la fréquentation a crû de 261% pendant la même période.

Comment expliquer cet amour grandissant des Québécois pour leurs aires protégées? C'est qu'en l'espace d'une décennie, le visage des parcs a radicalement changé. Le gouvernement du Québec, par l'entremise de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), qui gère tous les parcs nationaux du Québec à l'exception des parcs du Nunavik, a investi plus de 100 millions de dollars pour mettre à niveau son offre de services.

Restauration de sites historiques, aménagement de circuits familiaux pour le canot-camping, nouveaux sentiers de randonnée, ouverture de nouveaux secteurs, construction de pistes cyclables, mise aux normes d'installations sanitaires, les parcs ont subi en quelques années une transformation extrême. Et ce n'est pas fini.

«Il y a encore 42 millions de dollars de projets en cours, comprenant la construction de petits chalets à l'intention des familles et des couples, l'ajout de nouveaux sites de camping et l'érection de nouveaux bâtiments d'accueil dans plusieurs parcs, dont Jacques-Cartier et Frontenac», explique Martin Soucy, vice-président Parcs Québec, la division parcs nationaux de la SEPAQ.

À cette somme, il faut ajouter les 30 millions de dollars injectés pour permettre l'ouverture, en 2012, d'un tout nouveau parc national dans la région du Bas-Saint-Laurent, le parc national du Lac-Témiscouata. «Avec ses installations ultramoderne, Lac-Témiscouata représentera notre vision du parc du XXIe siècle», avance M. Soucy. Les nouvelles technologies, comme les iPhone et les iPad, seront ainsi mises à contribution pour attirer un public plus jeune.

Diversification de l'offre

Si les parcs mettent toujours de l'avant les activités traditionnelles, comme le canot-camping, la randonnée pédestre et les activités d'interprétation (plus de 500 au programme), on assiste à une diversification de l'offre. Par exemple, la via ferrata, une activité combinant la randonnée en montagne et l'escalade, a fait son apparition au parc du Mont-Tremblant. «Ce parcours ferré nous a permis d'attirer des gens qui ne seraient pas venus autrement dans un territoire protégé. D'autres activités, comme le ski hors-piste en Gaspésie, connaissent également un grand succès», dit M. Soucy.

L'installation, dans l'ensemble du réseau, de tentes Huttopia, pour du camping «tout inclus», facilite l'accès aux territoires sauvages. Cet été, 188 tentes Huttopia seront déployées, 44 de plus que l'an dernier.

Après les yourtes, les tentes Huttopia et les futurs petits chalets, Martin Soucy souhaite diversifier encore les modes d'hébergement dans les parcs nationaux. «On étudie actuellement l'implantation d'igloos vitrés permettant l'observation des étoiles et d'habitations sur l'eau. On veut que les gens vivent des expériences intenses avec la nature», dit-il.

La SEPAQ veut aussi ramener au bercail les aventuriers québécois, dont beaucoup mettent le cap sur les États-Unis pour vivre leur expérience extrême. À leur intention, Parcs Québec rendra l'arrière-pays plus accessible, en permettant entre autres le camping sauvage. «Nous commençons à le faire cet été avec la construction de notre premier «lean-to» dans le parc national du Fjord-du-Saguenay. Ces abris trois faces sont très appréciés des adeptes de longue randonnée», dit-il.