Ajout de pavillons d'hébergement et de chalets, rénovation complète de toutes les chambres, aménagement d'une ferme écologique et développement d'un nouveau territoire vaste de 100 km2, l'auberge Le Baluchon, en Mauricie, amorce une nouvelle ère, avec la mise en oeuvre d'un ambitieux plan de développement de 40 millions de dollars.

«On veut élever le Baluchon à un autre standard, affirme Louis Lessard, président et actionnaire majoritaire de cette auberge de Saint-Paulin. Quand on a ouvert avec 12 chambres en 1990, on était les seuls à offrir une formule nuitée avec repas champêtre. Aujourd'hui, tout le monde le fait. On doit maintenant aller ailleurs pour se distinguer.»

Mais où aller? Telle est la question. Après cinq ans de réflexion, l'équipe du Baluchon a pondu un volumineux plan de développement. Dans ce vaste programme, il a été décidé que le centre de villégiature s'articulera désormais autour de trois pôles d'activités: le Baluchon de la rivière, le Baluchon des lacs et le parcours du randonneur. Voici un tour d'horizon de ce qui deviendra un immense chantier récréotouristique.

Le Baluchon 2.0

Le Baluchon de la rivière, c'est le nom que prendra l'actuel emplacement du Baluchon, situé en bordure des chutes de la rivière du Loup. Grâce à l'acquisition de fermes avoisinantes, le domaine s'agrandit et sera développé à son plein potentiel. En plus de la randonnée, de l'équitation, du canot et du vélo, d'autres activités y seront offertes, comme du tourisme rural. Une ferme verra le jour, où seront mis en valeur les animaux de notre patrimoine, comme la vache canadienne et la poule Chanteclerc.

«Contrairement aux pratiques de l'élevage industriel, on va sortir les animaux dehors», explique M. Lessard, biologiste de formation. Les lieux serviront de laboratoire pour étudier des techniques d'élevage écologique, en collaboration avec des chercheurs universitaires. «Ça sera plus qu'un spectacle pour touristes. On va faire de l'élevage qui va se rentabiliser», dit-il.

Quant aux 80 chambres actuelles, elles subiront une cure de jouvence. Leur nouveau décor rustique-contemporain fera référence à l'histoire de la région. Dans l'optique du «slow design», les rénovations ont été confiées à des artisans du coin. Les travaux sont déjà entamés - une vingtaine de chambres affichent déjà leur nouvelle apparence - et se poursuivront jusqu'à la fin de 2013.

De nouveaux pavillons et des chalets sur pilotis, qui seront déployés sur des étangs d'élevage de tortues des bois et de truites brunes, s'ajouteront à l'offre existante, tandis qu'un spa nordique émergera au bord de la rivière. De plus, le manoir des Volant, décor qui avait servi au tournage de la série Marguerite Volant, sera reconstruit et abritera des condos. Au total, 172 chambres accommoderont la clientèle.

En mode «Grande nature»

Ce qui est entièrement nouveau, c'est le développement d'un second pôle d'activités, le Baluchon des lacs, sur un vaste territoire sauvage, comprenant 16 lacs, enclavé entre la réserve faunique Mastigouche et le parc national de la Mauricie. Là-bas, sur les anciens terrains de jeu du Club Shawinigan, le Baluchon proposera une expérience nature, avec écolodge et écochalets. «On accédera aux chambres - une centaine au total - en voiturette électrique, afin de minimiser l'impact environnemental», dit M. Lessard.

Entre les deux pôles, un parcours du randonneur de 46 km longeant la rivière du Loup, connectera le Baluchon de la rivière au Baluchon des lacs. De la randonnée sous toutes ses formes (pied, vélo, raquette, etc.) permettra d'explorer ce corridor vert parsemé de relais. «Le tracé s'ouvre sur des paysages d'une splendeur incroyable», soutient M. Lessard, un passionné de plein air.

Il reste encore quelques ficelles à attacher pour concrétiser, dans sa totalité, ce vaste projet, dont l'appui des deux paliers de gouvernement et la signature officielle d'une entente sur l'utilisation des terres de la Couronne pour le Baluchon des lacs. Mais M. Lessard est très optimiste. «On a déjà signé une entente de principe et on trouve peu d'opposants au projet», dit-il.

Si tout va pour le mieux, la métamorphose sera achevée en 2019.