Baptisée Nous, les insectes, la nouvelle exposition réussit là où l'ancienne, vieille de plus de 20 ans, échouait: capter l'attention des jeunes visiteurs. Sitôt les tourniquets franchis, on fait la rencontre de Prosco, un Proscopidae à la bouille sympathique, dessiné par le bédéiste québécois Jean-Paul Eid. C'est lui qui sert de guide pendant tout le voyage dans l'univers des insectes, araignées et autres bestioles mal connues (et souvent mal aimées).

«Des 1,8 million d'espèces connues sur Terre, 1 million sont des insectes, explique la directrice de l'Insectarium, Anne Charpentier. En quantité, les insectes surpassent tous les êtres vivants. Pourquoi? C'est la question à laquelle on répond avec la nouvelle exposition.»

Dans la vaste salle peinte d'un vert vif, chacun des six modules de l'exposition apporte un bout de réponse: reproduction massive, adaptabilité à l'environnement, système de défense à tout casser. Épinglés sur la cinquantaine de murales et modules d'exposition, ou encore bien vivants dans la trentaine de vivariums, les spécimens exposés étonnent, fascinent. On voit notamment des phasmes qui ressemblent à s'y méprendre à des feuilles, des papillons aux ailes ornées d'ocelles comme des yeux de hibou, une guêpe géante tueuse de mygales, un papillon (le Chrysirida ripheus) couronné comme le plus beau du monde, un grillon pouvant atteindre 10 cm de long et une cigale de Thaïlande aux ailes rouge orangé, une rareté qui ne se produit qu'une fois sur 10 000 naissances...

Mon coup de coeur: la vitrine où l'on présente des espèces non toxiques qui, pour se défendre, imitent à la perfection une autre espèce, venimeuse celle-là. La ressemblance est à s'y méprendre...

Il a fallu près de deux ans de travail aux gens de l'Insectarium pour mettre sur pied cette nouvelle exposition, notamment grâce à de nouvelles techniques de conservation. Après 20 ans en vitrine, les anciens spécimens avaient perdu de leurs couleurs. Aujourd'hui, sous l'éclairage repensé du musée, les insectes brillent comme des bijoux dans un écrin. Ou comme un papillon fraîchement sorti du cocon.

Autre nouvelle qui ravira les familles: l'Insectarium nouveau propose désormais une vingtaine d'animations chaque jour. C'est deux fois plus qu'auparavant. Sur l'écran géant de la nouvelle salle d'animation, de jeunes comédiens viennent raconter, à la manière du stand-up comique, des blagues impliquant des insectes. C'est dans cette salle que le public pourra assister, à heures précises, à des animations mettant en vedette des insectes vivants, comme le phasme Cool Camo, spécialiste du camouflage.

«Nous présentons de plus des animations spontanées, dit Anne Charpentier. À tous moments, un animateur costumé va arriver dans la salle pour présenter une courte capsule sur un aspect précis.» Une animation extérieure est aussi offerte chaque jour dans l'étang de la Cour des insectes. Les participants sont invités à mettre les mains à l'eau pour cueillir les insectes d'eau qui y vivent.

La conception de la nouvelle exposition et l'ajout de nombreuses animations ne sont qu'une étape dans les projets de l'Insectarium. Avec 350 000 visiteurs par année (plus 150 000 pour l'exposition Papillons en liberté présentée au Jardin botanique), le musée est à l'étroit, dans son cocon. D'ici à 2015, une serre permanente viendra se greffer au bâtiment principal pour permettre de présenter des expériences d'immersion au milieu de spécimens vivants, et ce, 12 mois par année.

Pour l'été, l'Insectarium est ouvert tous les jours de 9 h à 18 h.

www.espacepourlavie.ca

Photo Marco Campanozzi, La Presse

De nouvelles animations permettent de voir de près, voire de toucher certaines espèces, dont des phasmes.