Le tourisme à Montréal a connu un excellent mois de juillet: comparativement à la même période l'an dernier, le taux d'occupation des chambres d'hôtel a bondi de 9% pour atteindre 80%.

C'est ce qu'a confirmé à La Presse William Brown, vice-président principal de l'Association des hôtels du Grand Montréal. Au cours des sept premiers mois de l'année, le taux d'occupation des hôtels, qui est jusqu'ici de 66%, est de 5% supérieur à celui de 2010.

«Au début de l'année, nous étions nerveux, on se demandait si les touristes seraient au rendez-vous malgré la force de notre dollar, poursuit M. Brown. Dans l'ensemble, Montréal se tire finalement très bien d'affaire. Bien sûr, le Grand Prix nous donne un bon coup de pouce.»

«Jusqu'ici, c'est une bonne année pour les congrès. L'économie de Montréal va bien, et la métropole, avec son animation urbaine, bénéficie d'une bonne publicité à l'étranger», confirme Pierre Bellerose, vice-président de Tourisme Montréal.

L'indicateur du taux d'occupation des chambres d'hôtel, aussi valable soit-il, sous-estime même un peu la vitalité réelle du tourisme à Montréal, fait observer M. Bellerose, puisque, depuis 10 ans, «17 ou 18 gros hôtels ont poussé à Montréal». Résultat: il y a désormais 5000 chambres de plus à remplir à Montréal.

M. Bellerose espère aussi que le mois d'août verra arriver bon nombre de Français qui, en raison des troubles en Égypte et en Tunisie, opteront peut-être pour le Québec cette année.

C'est d'autant plus à espérer, admet M. Bellerose, que 2012 pourrait être un peu plus difficile, car moins de congrès sont prévus.

Des touristes satisfaits malgré les travaux

En tout cas, Michèle Dehé, venue de France, est enchantée de son voyage. «Montréal est vraiment propre et tranquille. Comme c'est mon troisième séjour ici, cette fois, j'en ai profité pour explorer la ville plus à fond, par quartier. Le Plateau-Mont-Royal et le parc La Fontaine m'ont particulièrement séduite.»

«Je reviendrai sûrement une autre fois, mais j'attendrai peut-être que vous ayez des routes et des ponts neufs! J'ai trouvé que la circulation manquait de fluidité, avec tous ces travaux. C'est aussi un peu inquiétant, aux abords de l'aéroport, notamment, de voir toutes ces consolidations, ces piliers en ferraille placés un peu partout pour consolider des structures. On dirait que vous n'avez pas peur des accidents et des traumatisés, vous!»

Josette Campos, elle aussi française, s'est réjouie pour sa part d'avoir pu visiter la ville en transports en commun et à pied. «J'avoue que, sur les routes de Montréal, avec tous les travaux et les déviations, j'aurais eu un peu peur.»

Mme Campos recommande aux touristes qui viennent à Montréal de sortir des sentiers battus. L'Oratoire, le parc du Mont-Royal, c'est bien, il faut voir. «Mais il faut aussi aller au marché Atwater, un endroit très animé, très vivant. J'ai aussi bien aimé Lachine, au bord du Saint-Laurent.»

En revanche, ce que les touristes français abhorrent, ce sont les surprises sur les factures. Ces 15% de taxes ajoutées aux prix affichés, plus le pourboire, font en sorte que Mme Dehé, Mme Campos, tout comme Aude Lagardet et son conjoint, Ivan Bojko, ont l'impression que le Québec, ce n'est pas donné, bien que l'euro joue en leur faveur.

«Ce qui est sûr, c'est que le bon petit restaurant de province, en France, est moins cher qu'un restaurant comparable ici, à l'extérieur de Montréal», calcule Mme Lagardet. En revanche, elle a trouvé très avantageux le forfait musées, qu'elle a utilisé à plein.

Pour leur part, Peter et Holly, de Washington, auraient préféré aller en Europe cette année, mais c'était trop cher. Ils ont donc opté pour quelques jours à Montréal. «Nous travaillons en horticulture, et nous voulions voir le Jardin botanique. Nous visitons aussi la ville dans son ensemble, qui est très cordiale et propre.»

Mais, question propreté, tout dépend d'où l'on vient. Slava Fisher, qui habite à Toronto, s'attendait à mieux: «Les toilettes dans les restos... Ouf!»

Son compagnon et elle ont toutefois bien aimé les pistes cyclables. Pour ce qui est de la conduite automobile, ils ne jurent plus que par le GPS et sa fonction «déviations». «Nous roulions sur l'autoroute 20, il y avait un bouchon et des travaux, et le GPS nous a envoyés sur une route secondaire très agréable, raconte Rick Fisher. Sans le GPS, dans ce voyage, nous nous serions perdus à quelques reprises!»