Sur un boulevard fréquenté de Québec, la voiture dépasse un Jean Coutu, un Tim Hortons et un Ashton, restaurant populaire pour sa poutine. On s'engage dans un virage à droite pour emprunter un petit pont qui enjmabe la rivière Saint-Charles. Soudainement, les panneaux de signalisation changent. Sous le mot «ARRÊT», on peut aussi lire «SETEN». Ça y est! Nous sommes arrivés à Wendake pour une escale à l'hôtel-musée Premières Nations.

L'hôtel est situé à une quinzaine de minutes du Vieux-Québec dans la seule communauté wendate du Canada. Les Hurons sont installés dans ce secteur voisin de Loretteville depuis 300 ans. Ce n'est pourtant pas l'endroit pour voir des hommes vêtus de manteaux de fourrure et des femmes en robe de peau d'animal.

Même chose pour l'hôtel-musée: les chambres ne sont surtout pas en forme de tipi. Au contraire! Le décor de l'hôtel construit en 2008 est moderne. Le mobilier contemporain côtoie l'histoire et les traditions des Hurons, peuple proche de la nature. Par exemple, dans les chambres, les fourrures de renard, de castor et de raton laveur sont déposées sur le lit et les causeuses. Deux bûches vernies font office de tables de chevet. Rien n'est démesuré dans ce décor élégant.

Les espaces publics, comme le restaurant La traite ou la réception, sont chauffés par des feux de foyer. Hélas, on ne trouve pas de cheminée dans les chambres.

Sous le même toit, le Musée huron-wendat présente une exposition interactive intitulée Territoires, mémoires, savoirs qui retrace l'histoire de la communauté. C'est l'occasion d'entendre des anecdotes récitées par une guide. Elle nous raconte que le mot «Donnacona» signifie «pain biscuit» en iroquois et nous apprend que les Wendats ne se contentent plus de tresser de la babiche pour confectionner des raquettes. C'est ainsi qu'une entreprise locale, Raquettes GV, a su demeurer au sommet des ventes de raquettes dans le monde.

Se payer la traite au resto

Le musée offre également des activités. On peut se rendre à la cabane d'automne pour écouter des légendes autochtones. Les histoires sont racontées autour d'un feu et les participants, emmitouflés dans des couvertures, dégustent une tisane d'herbes wendates. Les plus sportifs peuvent découvrir la réserve tout en demeurant actifs. «Sur la piste du caribou» offre aux amateurs de raquette de simuler une expédition comme en 1850. Les randonneurs suivent les traces des chasseurs de l'époque en se promenant dans la réserve et en longeant la rivière Akiawenrahk (Saint-Charles). L'air frais de Wendake ouvre les appétits. On en profite pour déguster un repas traditionnel. Le menu du restaurant de l'hôtel-musée Premières nations, La traite, s'inspire de la chasse et de l'agriculture. Son chef Martin Gagné s'est d'ailleurs illustré lors du dernier gala de la restauration de Québec en remportant un prix dans les catégories «restaurant d'hôtel» et «produits du Québec».

En entrée, la sagamité, soupe traditionnelle huronne à base de maïs, de courgettes, de haricots rouges et de gibier, ressemble à un minestrone. Un os de gibier trempe pourtant dans le bouillon lors de la cuisson. On aurait aimé pouvoir goûter à quelques morceaux de viande. La nage de palourdes, quant à elle, manque de saveur. Pour commencer le repas, on opte plutôt pour les copeaux de canard fumés et séchés.

En plat de résistance, les viandes rouges sont toutes servies assez simplement: grillées avec jus de gibier au poivre. Pour faire preuve d'originalité, on choisit le phoque rôti au poêlon. On termine le repas avec une mousse au chocolat et au thé du Labrador... une petite touche sucrée qui finit bien la journée.

Quoi faire à Wendake:

- Manger au restaurant-terrasse Sagamité

- Visiter l'église Notre-Dame-de-Lorette, reconnue comme étant un monument historique par les gouvernements du Québec et du Canada

- Observer la chute Kabir Kouba d'une hauteur de 28 mètres

- Entrer dans la maison Tsawenhohi, construite en 1800 pour le grand chef Nicolas Tsawenhohi Vincent

- Emprunter le Corridor des Cheminots: en été, la piste est appréciée des piétons, cyclistes et amateurs de patins à roues alignées; en hiver, les raquetteurs y défilent dans la neige.