Si le quartier historique du Panier demeure un incontournable pour les voyageurs adeptes d’excursions à pied, un autre secteur de la ville mérite le détour : le Cours Julien (ou Cours Ju pour les intimes).

Ce secteur vibrant de jour comme de nuit est le théâtre d’une visite guidée fort instructive sur le thème de l’art urbain (le street art, comme on dit par ici). Il faut savoir que le Cours Julien est considéré comme le plus grand quartier consacré à l’art de rue en France. Plusieurs artistes de renom y ont apposé leur griffe à coups de peinture aérosol, de mosaïque, de papier collé ou même de blocs Lego judicieusement disposés.

PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

Kevin Ciccarelli offre des visites guidées sur la thématique de l’art urbain au Cours Julien.

Kevin Ciccarelli fait partie de l’équipe de guides embauchés par l’Office de tourisme, des loisirs et des congrès de Marseille (OTLCM), qui chapeaute les visites commentées de ce quartier à la fibre résolument artistique.

« Le Cours Ju est un quartier où la mixité sociale est très présente. Les gens de toutes les classes se côtoient au quotidien. Les touristes ne sont pas aussi nombreux qu’ailleurs. »

Ici, l’art de rue ne s’exprime pas par de vastes œuvres murales, comme c’est le cas à Montréal ou à Buenos Aires. Les artistes adoptent plutôt des démarches spontanées, mêlant les styles et les techniques, ce qui provoque un perpétuel changement du décor.

C’est tout l’intérêt de ce quartier. Il y a moins d’œuvres monumentales, mais on y gagne peut-être en authenticité.

Kevin Ciccarelli, guide touristique

À Marseille, les artistes sont pour plusieurs friands de tags ou de graffitis, à la mode américaine du milieu des années 1980. Les références au rap abondent, notamment au groupe Fonky Family et à son leader, Le Rat Luciano. Les œuvres éphémères se multiplient et se répandent partout sur les murs et jusque dans les stationnements souterrains.

Cette approche moins institutionnalisée (qui est aussi illégale, mais tolérée) n’empêche pas certains grands noms du genre de venir s’exprimer sur les murs du Cours Julien.

PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

L’artiste Invader a créé cette mosaïque à la gloire du pastis !

Pensez à Invader, artiste de rue français qui ajoute une touche d’humour partout où il passe avec ses mosaïques souvent inspirées du jeu vidéo qui lui a donné son nom, Space Invaders. « Il a créé des œuvres dans plus de 170 villes, dit Kevin Ciccarelli. Marseille en compte pas moins de 200, partout à travers la ville. » Comme cadeau pour la cité phocéenne, l’artiste a collé sur un mur un hommage à la boisson locale : le pastis !

Des œuvres signées Obey, l’organisation qui a peint la célèbre affiche Hope de Barack Obama, peuvent aussi être vues ici. Idem pour la très respectée Manyoly (une artiste de la région) ou encore Mahn Kloix, qui verse davantage dans les grandes œuvres murales.

PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

Une œuvre murale signée Mahn Kloix qu’arbore ce bâtiment du Cours Julien.

« Le Cours Ju est un vaste musée gratuit où on peut venir en tout temps pour se laisser inspirer… », lance Kevin Ciccarelli. « Les escaliers qui mènent au Cours Ju portent toujours des œuvres d’art sur les contremarches, œuvres qui changent aussi souvent. » C’est la porte d’entrée vers cet art qui n’en finit plus de se métamorphoser au gré des inspirations de ces artistes ayant choisi les murs pour s’exprimer.

Consultez le site de l’OTLCM

Les frais de voyage de ce reportage ont été en partie payés par l’Office de tourisme, des loisirs et des congrès de Marseille. Le billet d’avion a été offert par Air Transat. Ni l’un ni l’autre n’a eu droit de regard sur le contenu de ce reportage.