Pendant des siècles, Londres a été au cœur d’une puissance maritime mondiale. On retrouve des signes de ce passé ici et là dans la capitale britannique. Pourquoi ne pas en faire le thème d’une visite de quelques jours, histoire d’explorer un côté différent de l’immense métropole ?

La visite peut commencer à Greenwich, siège d’un célèbre observatoire construit sur l’exact méridien qui sépare la planète en deux moitiés. Pour s’y rendre à partir du centre de Londres, on peut plonger immédiatement dans le thème maritime en empruntant la navette fluviale Uber Boat. C’est un peu plus long que le métro et le Docklands Light Rail, mais c’est à peine plus cher et beaucoup plus plaisant. En embarquant au quai de Westminster, on peut voir la ville et ses sites touristiques d’un œil différent, passer sous des ponts emblématiques et contempler l’architecture moderne de la City et de Canary Wharf.

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Le site du Cutty Sark comprend une collection de figures de proue.

Du quai de Greenwich, nous sommes à quelques mètres du Cutty Sark, un voilier de 1869 parfaitement restauré. On peut le visiter de haut en bas après avoir payé des droits d’entrée de 18 livres, ce qui permet d’admirer sa structure d’acier et son revêtement de bois d’origine. Le Cutty Sark était le navire le plus rapide de son époque et servait essentiellement à transporter des cargaisons de thé à partir de la Chine. On y présente d’ailleurs une très intéressante exposition sur le commerce du thé. Cette boisson était évidemment très importante dans la société britannique : on a trouvé une première publicité dans un journal de 1658.

Avec l’apparition des navires à vapeur, le Cutty Sark a perdu son rôle de navire-commerçant et a entrepris une deuxième carrière comme bateau-école. On a fini par le mettre en cale sèche pour le préserver.

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Le National Maritime Museum est situé à Greenwich.

Des musées incontournables

Le National Maritime Museum est tout près, dans un beau bâtiment patrimonial comprenant quatre ailes réunies par des passages de verre, ce qui en fait un ensemble très lumineux. Le rapport qualité-prix est imbattable : l’entrée est gratuite.

Les ailes portent toutes sur des aspects différents de la marine britannique. On parle de la marine marchande à partir du XVe siècle, bien sûr, mais aussi des grandes explorations et du rôle de la Grande-Bretagne dans les guerres navales.

On met ainsi en vedette de grands explorateurs arctiques comme Ernest Shackleton, Robert Falcon Scott et James Cook. On ne craint pas cependant de reconnaître les aspects négatifs de l’arrivée des Européens sur les autres continents, notamment dans le Pacifique Sud.

Évidemment, le musée donne la vedette à certains grands noms de la marine royale, comme l’amiral Horatio Nelson. On expose notamment les vêtements que portait l’amiral lors de sa mort durant la bataille de Trafalgar. On attire l’attention sur tel et tel détail de la tunique, à commencer par des déchirures fatidiques.

Des instruments médicaux sont également de nature à tuer toute nostalgie qu’on pourrait ressentir quant à cette époque (la scie d’amputation et la trousse de trépanation ont de quoi faire frémir).

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Le Museum of London Docklands est situé dans un ancien entrepôt.

L’autre musée incontournable, si on s’intéresse à l’histoire maritime de Londres, se trouve de l’autre côté de la Tamise, à Canary Wharf. Il s’agit du Museum of London Docks, également gratuit, et encore plus fascinant. Le musée se trouve justement dans un ancien entrepôt du quai des Indes occidentales. On y entreposait les biens qui passaient par ce quai important du début du XIXe siècle, mais certains quais datent du XVIIe siècle. Le musée consacre d’ailleurs une grande section au commerce du sucre et à un commerce parallèle, celui des esclaves. Il fallait trouver de la main-d’œuvre pour exploiter les plantations des Caraïbes. C’est ainsi qu’une grande partie de la richesse de la capitale britannique découle directement de ce triste commerce.

Le musée présente aussi une reconstitution grandeur nature d’un village de marins du XIXe siècle, une section particulièrement ludique qui permet de vivre l’atmosphère de l’époque (il y a de petites allées coupe-gorge qui siéraient parfaitement à de tristes personnages).

L’une des sections les plus émouvantes porte sur le blitz pendant la Seconde Guerre mondiale : plus de 25 000 bombes sont tombées sur les quais, mais le trafic vital n’a jamais été interrompu.

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Les quais de Londres ont été transformés pour accueillir des tours de bureaux, des boutiques, des restaurants… et un gros canard.

La dernière section porte sur le réaménagement des quais à partir des années 1970 : on a transformé des entrepôts en édifices résidentiels, on a construit d’immenses tours de bureaux, on a gardé des bassins pour y établir des marinas entourées de restaurants et de cafés.

Il suffit de sortir du musée pour constater la vie de quartier qui anime les quais, surtout les jours de semaine, alors qu’ils sont envahis par les travailleurs.

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Les requins sont les vedettes incontestées de l’aquarium Sea Life.

Pour boucler cette tournée maritime, il ne reste qu’à faire un dernier arrêt à l’aquarium de Londres, le Sea Life. Ses requins sont impressionnants, ses méduses sont d’une beauté particulièrement poétique. Mais avec un coût d’entrée de 40 livres, le rapport qualité-prix n’est pas particulièrement étincelant.

Consultez le site du Cutty Sark (en anglais) Consultez le site du National Maritime Museum (en anglais) Consultez le site du Musem of London Docklands (en anglais) Consultez le site du Sea Life (en anglais)