Absolument aucun endroit au monde ne peut se comparer à Santorin. Une géologie volcanique, quasi désertique, des falaises vertigineuses surmontées de villages blancs à coupoles bleues, le tout enrobé par le bleu profond de la mer. Du soleil partout, des sourires sur les visages des insulaires et un calme régénérateur font de Santorin un lieu complètement à part.

Santorin, en grec Santoríni, aussi appelée Thíra, est une île de l'archipel des Cyclades située dans la mer Égée, au sud-est de la Grèce continentale. Elle est l'île la plus grande et la plus peuplée d'un petit archipel volcanique comprenant quatre autres îles. Haut lieu du tourisme en Grèce, Santorin est un endroit étonnamment calme et reposant, si on évite la ville principale, Fira, en haute saison. Après la bruyante et chaotique Athènes, c'est un contraste salutaire.

 

Le village d'Oia

Pour notre séjour, nous avons opté pour le très pittoresque village d'Oia, à la pointe sud de l'île. Notre gîte, Aris Caves (traduction : les grottes d'Aris), est situé quelque peu en contrebas du village, accroché à la falaise. Les petits studios et les chambres produisent un effet «grotte» assez réussi. Dans le village d'Oia, les maisons à flanc de falaise sont traditionnellement creusées dans la pierre, mais de nos jours, elles sont faites de blocs de béton.

Une grande partie du village est coupée de la circulation automobile. La mer est très loin en contrebas. On est comme suspendus entre le ciel et la mer, dans un cocon d'une blancheur immaculée, tacheté du bleu des coupoles et des couleurs vives des portes des maisons. Très rarement, pendant la journée, on entend un avion décoller ou atterrir au petit aéroport de l'île. Pour le reste, tout n'est que murmure. Le murmure des vacanciers, des locaux, des chiens et des chats, des ânes qui servent souvent de moyen de transport. On adore fouiner dans les boutiques et explorer le dédale des petites rues piétonnières et des nombreux escaliers. Une joie pour qui aime se perdre et découvrir un point de vue toujours plus charmant que le précédent. En prime à chaque détour, une vue époustouflante sur la mer Égée et les îles environnantes.

La température rend grâce au dieu Hélios. Soleil permanent sur ciel bleu, légère brise. Une mer aussi calme que l'île, un curieux contraste quand on pense qu'on est sur un volcan.

Mais le monstre est endormi depuis environ 1500 ans. Il ne va pas nous déranger. Il y a toujours une activité volcanique sur les îlots plus récents, au centre de la caldeira (la partie centrale effondrée du volcan). La dernière éruption a eu lieu en 1950 sur Néa Kameni, un îlot volcanique que l'on peut visiter en bateau.

Explorer

Après un moment de repos, on loue une petite moto, un quatre-roues ou une petite voiture et on part explorer l'île. C'est vite fait : 73 kilomètres carrés - l'île d'Orléans fait 195 kilomètres carrés - et 13 petits villages. Dans la campagne, c'est un paysage plus lunaire que terrestre qui nous attend, du fait que Santorin est un immense rocher volcanique. Les maisons sont blanches ou beiges avec des toits en forme de coupoles. Ceux qui ont vu Star Wars à plusieurs reprises croiront voir la maison de Luke Skywalker sur la planète Tatooine. Dans les vallées et aux abords des villages, la végétation reprend du service et on retrouve de nombreuses cultures de vignes, d'olives, de tomates et de nombreux fruits. Le climat méditerranéen s'y prête bien.

Le but de la balade peut être d'aller se prélasser sur une plage de sable noir, et de se baigner dans la mer Égée, très salée. La température de l'eau, même tard en octobre, était parfaite, environ 24 °C.

Pour le volet culturel, nous ne sommes pas en reste. Nous sommes en Grèce, après tout. La principale attraction de l'île est le site archéologique de la ville antique d'Akrotiri. On surnomme Akrotiri la «Pompéi de l'âge du bronze». Les travaux des archéologues, dans les années 60, ont mis au jour toute une cité antique datant de l'âge du bronze avec ses immeubles de deux ou trois étages, ses rues, ses magasins, ses fresques et de nombreux objets. Mais le site est fermé temporairement. On peut alors se rabattre sur le Museum of Prehistoric Thera, à Fira, et le site Ancient Thera, à Mesa Vouno.

Hommage à Hélios

Finalement, à ne surtout pas manquer tous les soirs, entre 18h et 19h : le coucher du soleil. À Santorin, il constitue un spectacle quotidien que les gens prennent le temps de regarder. On voit, à l'heure où la boule jaune s'apprête à s'enfoncer dans les flots derrière la ligne d'horizon, des gens juchés sur les rochers, les remparts, les terrasses et les toits, des gens arrêtés le long des routes pour ne rien manquer de ce merveilleux moment. Le culte du Soleil était répandu dans la Grèce antique, et il semble être encore bien vivant aujourd'hui pour les habitants de Santorin. Et pour les visiteurs, qui en redemandent tous les jours.

Le correspondant de guerre du New York Times, Chris Hedges, décrivait joliment l'endroit. Venu se reposer ici après avoir terminé son livre sur ses 15 ans comme reporter de guerre, il décrivait Santorin comme «un arc lumineux dans la mer Égée».

Cela dit tout.