Il y a environ 700 spas au Québec. Afin de se distinguer les uns des autres, plusieurs tentent une spécialisation de leurs services. La Presse vous présente trois exemples de ces spas qui croient avoir trouvé leur créneau dans un univers en constante évolution.

C'est un nouveau mode de vie de plus en plus populaire: la détente. Depuis quelques années, les spas et les hôtels offrant des soins se multiplient pour offrir à leurs clients avides de relaxation un endroit où se détendre.

En 2006, le Québec comptait 390 établissements voués à la détente, générant des revenus de 219 millions de dollars. Selon Lucie Brosseau, directrice générale de l'alliance Spa relais santé, il y aurait aujourd'hui environ 700 spas dans la province.

Le nombre d'établissements est si important que l'alliance Spas relais santé a lancé une consultation publique afin d'établir des barèmes de base pour l'industrie. La consultation a été réalisée avec le Bureau des normes du Québec et Tourisme Québec.

Le projet devrait être publié le mois prochain. Il souhaite notamment établir la réelle définition de «spa», imposer des règles de propreté et une loi sur la qualité de l'eau ainsi qu'établir une formation minimale pour les thérapeutes. À partir de sa publication, les établissements intéressés pourront obtenir une certification, ce qui aidera les consommateurs à faire un choix éclairé.

Spécialisation de la pratique

Auparavant, la majorité des entreprises voulaient tout offrir. Aujourd'hui, chaque établissement offre un service et un type de détente de plus en plus spécialisés.

«Le marché a triplé au cours des dernières années. Mais doucement, les gens ont acquis une expertise en la matière, il y a un savoir qui s'est créé et c'est une industrie qui a pris en maturité et en qualité», soutient Jocelyna Dubuc, propriétaire du Spa Eastman depuis 1977 et fondatrice de l'association Spa relais santé.

Si plusieurs hôtels et salons de beauté ont tenté de profiter de l'engouement pour les spas, les véritables institutions en la matière continuent néanmoins de leur damer le pion.

«Le monde de la détente se raffine de plus en plus et les propriétaires de spa n'hésitent pas à investir plusieurs millions de dollars dans leurs installations. Les consommateurs sont de plus en plus critiques et exigent la perfection sur le plan du service et de la propreté, ce qui fait qu'en général, les institutions les moins intéressantes finissent par disparaître», note Patrick Boie, rédacteur en chef du site de référence spasnordiques.ca.

Pour survivre, les nouveaux propriétaires doivent donc trouver le moyen de sortir de l'ordinaire et de réinventer l'art du mieux vivre. «Le monde du spa est en effervescence et même si plusieurs établissements continuent d'ouvrir leurs portes, on ne sait pas combien vont réussir à survivre. L'important, c'est de pouvoir offrir une qualité exceptionnelle tout en ayant une signature propre, une petite touche qui fait toute la différence», croit Patrice Lalancette, directeur général et fondateur de La source, bains nordiques, à Rawdon.

De luxe à habitude

Le domaine de la relaxation a évolué rapidement et prend aujourd'hui une ampleur importante dans la vie quotidienne des consommateurs. «Nous vivons dans un monde où tout va trop vite. On veut avoir de bonnes performances, mais il y a une autre partie de nous qui souhaite prendre une pause. Et avec les nombreux établissements de détente, c'est devenu beaucoup plus facile de s'accorder un moment de détente, c'est même devenu un besoin», affirme Jocelyna Dubuc.

«Aller au spa ou faire appel à un massothérapeute, ce n'est plus considéré comme un luxe, ça fait partie du quotidien», ajoute Lucie Brosseau.

Différentes tendances se dessinent dans l'industrie et les centres spécialisés ne peuvent faire autrement que de s'adapter aux demandes des clients. Alors que certains établissements proposent de prendre soin des clients à deux pas de leur travail en plein coeur de la ville, d'autres préfèrent offrir une détente en pleine nature.

Photo: fournie par La Source

Détente à proximité du boulot

Véritable institution au Québec, le Spa Eastman de Montréal a dû se reconstruire et littéralement abattre des murs afin de satisfaire une nouvelle clientèle de plus en plus présente: les gens d'affaires.

«Le spa, c'est devenu beaucoup plus jet-set qu'avant! On avait envie de défoncer les murs pour offrir des partys de pédicure ou de manucure en groupe, des soins à plusieurs dans le cadre d'importantes réunions d'affaires, tout en gardant un coin silencieux pour les plus solitaires», explique Jocelyna Dubuc.

Installé au 16e étage d'une haute tour de bureaux en plein centre-ville de Montréal, le Spa Eastman est l'endroit de prédilection des travailleurs qui recherchent une détente rapide. «Les clients viennent prendre une pause de leur quotidien pour se faire soigner par nos thérapeutes. Pour plusieurs, c'est devenu essentiel», maintient Jackie Levasseur, directrice de la franchise dans la métropole.

Décoré de façon sobre et moderne, le spa se spécialise dans les soins de massothérapie, mais offre également certains soins d'esthétique, seul ou en groupe.

www.spa-eastman.com/fr/Montreal

Photo: fournie par Spa Eastman

Installé au 16e étage d'une haute tour de bureaux en plein centre-ville de Montréal, le Spa Eastman est l'endroit de prédilection des travailleurs qui recherchent une détente rapide.

Isolé en pleine nature

Nouvellement rénové, La source, à Rawdon, permet une véritable immersion en forêt. «En arrivant ici, les gens se sentent ailleurs. La nature n'entoure pas le spa, nous sommes plutôt en plein coeur de la nature. Nous voulions donner l'impression que le spa a poussé entre les arbres», explique Patrice Lalancette, directeur et fondateur de l'établissement.

Situé dans la région de Lanaudière, le spa est planté sur un terrain enchanteur. Isolés du reste du monde et respirant le doux parfum de la nature, les clients peuvent naviguer entre les différents bains, les saunas, les impressionnants endroits de détente et les salles de massothérapie.

Les murs en pierre ajoutent de la douceur à l'endroit, qui offre aux intéressés de plonger dans un havre de tranquillité. Et pour ceux qui n'aiment pas le silence, une «salle de bavardage», située un peu en retrait, vous permet de papoter en toute quiétude, bien installés dans de confortables coussins Fatboy.

Aucun soin d'esthétique n'est cependant offert. «Moi, quand j'allais dans des spas où il y avait des soins de manucure, je ne me sentais pas du tout à ma place! Et au lieu de la quantité de services, on a plutôt choisi la qualité», soutient M. Lalancette.

www.lasourcespa.com

Photo: fournie par le spa La source

Nouvellement rénové, La source, à Rawdon, permet une véritable immersion en forêt.

Flotter entre urbanité et calme

Une des grandes nouveautés dans le domaine des spas, le Bota Bota, dont l'ouverture est prévue au cours des prochaines semaines, propose à ses clients de se faire dorloter sur le Saint-Laurent.

Si vous avez récemment fait une promenade dans le Vieux-Montréal, vous avez probablement remarqué cet imposant bateau aux couleurs sombres, amarré près du Café des Éclusiers.

Ce tout nouveau concept, en construction depuis mai 2008, offrira sous peu aux clients des soins de beauté, de la massothérapie, des bains vapeur, des bains d'eau froide et des saunas à l'intérieur de l'embarcation de 2500 m2.

Les vestiaires se trouvent dans la cale du bateau, alors que les soins se donnent à quatre étages différents. Les clients pourront donc faire trempette et boire un verre de mousseux en admirant Montréal sur le toit du bateau, ou encore se reposer, étendus dans l'un des six hublots géants, qui font également office de coussins.

«Nous voulions faire quelque chose de très différent. Ici, c'est comme si nous étions dans la ville, mais juste à côté», explique Natalie Émond, propriétaire de l'endroit.

Le Bota Bota pourra accueillir 250 invités qui auront assez de place pour profiter du paysage à travers les 678 hublots du bateau.

www.botabota.ca

Photo: Mathieu Labelle, fournie par Bota Bota

Le Bota Bota propose à ses clients de se faire dorloter sur le Saint-Laurent.