Le rêve d’une Route bleue est sur le point de devenir réalité, sous une forme un peu différente du concept initial.

« La Route bleue, c’est un sentier national comme la Route verte de Vélo Québec et le Sentier national de randonnée, géré par Rando Québec », indique Chahaya Saleha, agente de projet de la Route bleue chez Canot Kayak Québec. « On parle en fait de plusieurs parcours navigables, tant sur le fleuve que sur les lacs et les rivières. »

Dans une première version, la Route bleue avait pris la forme d’un chemin navigable tout le long du fleuve, qui visait essentiellement les kayakistes aguerris.

« C’était un super beau projet, les gens ont pu l’utiliser, mais ce n’était pas pour des débutants, même pas pour des intermédiaires, précise Mme Saleha. Ça ne visait qu’une petite partie des Québécois. »

Ce sont des groupes de bénévoles qui géraient tout cela avec des comités régionaux de concertation, mais le projet a fini par être abandonné.

« Nous avons encore toute la base de données, mais il y a plein de choses qui ne sont plus à jour, comme des ententes de mise à l’eau qui ne tiennent plus parce qu’il s’agissait de terrains privés qui n’appartiennent plus à la même personne, explique Chahaya Saleha. Nous avons retiré toute l’information qui était en ligne. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Crépuscule en kayak de mer

Une Route bleue pour tous

Canot Kayak Québec a changé de cap et a décidé de travailler sur des trajets de différents niveaux de difficulté pour différents types d’embarcations.

« Ce qu’on a réalisé avec les sports nautiques, c’est que les gens n’ont pas vraiment accès aux plans d’eau, explique Mme Saleha. Pour la mise à l’eau, c’est super difficile de comprendre ce qui est public, ce qui est privé. »

Le but de la Route bleue, c’est d’offrir un produit écotouristique, sécuritaire, et de permettre aux gens d’aller pagayer, d’avoir accès à leur plan d’eau.

Chahaya Saleha, agente de projet de la Route bleue chez Canot Kayak Québec

La Route bleue sera lancée officiellement le 29 juin prochain à Saint-Raymond de Portneuf. Cette année, ce sont une quinzaine de trajets qui verront le jour dans différentes régions.

« Ça vient des régions elles-mêmes, dit Chahaya Saleha. Souvent, ce sont des gens qui vont déjà sur une rivière et qui nous demandent de la caractériser. Nous prenons les points GPS, nous nous assurons de la sécurité, nous leur présentons un rapport de préfaisabilité. Nous faisons des suggestions de mise à niveau. »

Il s’agit essentiellement de poser une pancarte à la mise à l’eau et de prévoir un stationnement assez grand. « Après, c’est à eux de voir s’ils veulent créer des infrastructures, installer des tables à pique-nique. Ce que nous essayons d’implanter de plus en plus, c’est un endroit de lavage pour les embarcations, pour ne pas contaminer les différents plans d’eau. »

Les régions peuvent vouloir créer une Route bleue chez elles pour différentes raisons. « La MRC de la Matapédia avait un problème entre les différents usagers, dont les embarcations motorisées, raconte Mme Saleha. Il y avait une autre question de sécurité parce qu’il y a de grands vents sur le lac Matapédia. Donc eux, ils avaient besoin d’un outil sécuritaire. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La Route bleue comprendra aussi des trajets sur le fleuve.

De son côté, la MRC de Yamaska voulait créer un produit écotouristique pour compléter la Route verte qui passait déjà chez elle. « Il ne s’agit pas juste d’attirer des touristes, mais de permettre d’être touriste dans sa propre région. Je donne l’exemple de la rivière Nicolet Sud-Ouest entre Kingsey Falls et Danville : c’est une super belle rivière pour la planche à pagaie, mais les gens ne le savaient pas. »

Projet en développement

La création d’un parcours qui suit les normes de la Route bleue peut prendre deux ans. Les premiers trajets lancés cette année sont essentiellement des sorties journalières, des parcours d’une dizaine de kilomètres.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

De longs trajets se joindront à la Route bleue à partir de 2024.

« Cet été, on va caractériser de nouveaux trajets, on va prendre des points GPS sur différentes rivières pour créer de longues expéditions en 2024 ou 2025, indique Chayana Saleha. On va aussi aller faire de la caractérisation à la baie des Chaleurs, aux Îles-de-la-Madeleine. »

Un tout nouveau site internet offrira des cartes et donnera toute l’information nécessaire sur les différents trajets, y compris la présence de services de location ou de guide. Pour l’instant, les parcours visent les embarcations à pagaie, comme le canot, le kayak et la planche à pagaie. « On commence à signer des ententes avec Voile Québec et Kite Québec pour, un jour, les intégrer aussi. »

Consultez le site de la Route bleue

Suggestion de vidéo

Dune

Quand l’un veut skier et que l’autre veut faire du vélo.

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Chiffre de la semaine

83

C’est le nombre de lacs au Québec qui servent de source d’approvisionnement en eau potable.

Source : ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs