Des forêts qui sentent bon le pin et l’épinette. Des lacs aux eaux cristallines. Des sommets immaculés. Les entreprises et organismes de plein air dépendent d’un environnement en santé pour offrir des expériences inoubliables. Il n’est donc pas étonnant que certains s’engagent dans une démarche pour réduire leur propre empreinte écologique.

C’est ainsi qu’un premier groupe de 17 entreprises, originaires de pratiquement toutes les régions du Québec, ont entrepris un parcours pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d’un projet piloté par Aventure Écotourisme Québec, Transition bas carbone.

Ces entreprises, comme Noryak Aventures sur la Côte-Nord, Rafting Nouveau Monde dans les Laurentides ou Aventure Rose-des-Vents au Saguenay, devront d’abord établir leur bilan carbone.

« On se lance dans un inventaire, un calcul précis de nos GES [gaz à effet de serre], indique Ariane Grenier, adjointe de direction à Sentiers Québec Charlevoix/La Traversée de Charlevoix. Ils nous ont fourni un outil qu’on doit remplir. C’est assez précis, par exemple : combien de litres on a consommés dans tel outil, dans tel véhicule, quels achats on a faits, combien de chaises on a achetées, ont-elles été fabriquées au Québec, etc. »

Il s’agira ensuite de se donner un plan pour réduire son empreinte. « Quelles sont les actions qu’on peut faire ? Qu’est-ce qu’on ne peut pas faire ? Parce qu’on n’a peut-être pas les moyens, matériels ou financiers. Mais au moins, c’est bon de le savoir », ajoute-t-elle.

Un organisme proactif

Comme beaucoup d’entreprises du secteur, Sentiers Québec-Charlevoix avait déjà lancé une série d’initiatives pour protéger l’environnement qui ne touchent pas uniquement l’émission de gaz à effet de serre.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La végétation des sommets est particulièrement fragile.

Par exemple, l’organisation collabore avec GUEPE (Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement) pour former ses employés et sensibiliser la clientèle au sujet de la végétation alpine caractéristique des hauts plateaux de Charlevoix.

Les partenaires vont notamment installer des cordages et des panneaux de sensibilisation sur des sommets qui ont été dégradés par certaines pratiques, comme le camping sauvage.

Beaucoup de gens font du camping sur les sommets, ce qui est une pratique assez dommageable.

Ariane Grenier, adjointe de direction à Sentiers Québec Charlevoix/La Traversée de Charlevoix

Sentiers Québec-Charlevoix a entrepris d’aménager des emplacements de camping désignés pour y rediriger les randonneurs et ainsi protéger les sommets. « C’est une action qui n’a pas un impact direct sur les GES, mais c’est important », poursuit Ariane Grenier.

Avec la coopérative Enclume, Sentiers Québec-Charlevoix a lancé une étude de faisabilité sur la création d’un parc linéaire qui suivrait le tracé de la Traversée de Charlevoix.

« Ça ne veut pas dire que ça va se faire, précise Mme Grenier. Il faut concerter beaucoup de gens, parce qu’on traverse beaucoup de territoires déjà organisés, des ZEC. Mais pour nous, ça nous donnerait des leviers pour pouvoir protéger les lieux naturels de façon un peu plus stricte parce qu’à l’heure actuelle, on a les mains liées, on n’a pas de levier à part la sensibilisation. »

En attendant, Sentiers Québec-Charlevoix a entrepris de réduire la consommation d’énergie dans ses chalets, notamment en installant des panneaux solaires et des poêles à bois plus efficaces.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DES PALISSADES DE CHARLEVOIX

Comme d’autres entreprises de plein air, Aventurex, qui gère notamment la via ferrata des Palissades de Charlevoix, a entrepris de réduire son empreinte environnementale.

Des efforts louables

Aventurex, une entreprise qui offre notamment des activités d’escalade et des parcours de via ferrata, participe aussi au parcours Transition bas carbone pour améliorer un bilan qu’elle estime déjà peu élevé.

« Dans notre secteur, l’aventure en montagne, nous ne consommons pas trop d’énergie », affirme le grand patron d’Aventurex, François-Guy Thivierge.

Nous avons actuellement des voitures 100 % électriques, nous avons changé toutes les ampoules pour des modèles plus écoénergétiques, nos outils qui étaient à gaz, comme les scies mécaniques, les coupe-bordures et les tondeuses, sont rendus à batterie. Et nous favorisons le covoiturage et le transport à vélo pour nos employés.

François-Guy Thivierge, grand patron d’Aventurex

Le parc régional Montagne du Diable a aussi fait un bon bout de chemin : il favorise l’achat local, qu’il s’agisse de nourriture, de bois ou d’équipement. Il encourage le covoiturage pour ses employés et leur permet même de dormir sur place lorsqu’ils ont des journées de travail consécutives.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Le parc régional Montagne du Diable tient à offrir un environnement sain à ses visiteurs.

« Transition bas carbone est la continuité de la prise de conscience que nous avions depuis des années et des pratiques écoresponsables que nous avons déjà mises en place », indique la directrice du parc, Isabelle Legault.

Ariane Grenier, de Sentiers Québec-Charlevoix, se réjouit de l’accompagnement professionnel dont bénéficieront les entreprises, mais aussi de la possibilité d’échanger entre elles.

« Nous aurons une rencontre de groupe en octobre pour faire le bilan et pour voir, collectivement, quels seront les efforts qu’il faudra faire. »

Suggestion de vidéo

Vol éphémère

Des amis construisent une rampe de vélo dans un décor fantastique, en Colombie-Britannique, avant que le terrain ne devienne le lieu d’un lotissement résidentiel.

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Chiffre de la semaine

4550

C’est le nombre d’employés du secteur du tourisme d’aventure et de l’écotourisme au Québec.