Les bonnes nouvelles, ça fait du bien. En voici donc une : la réserve naturelle des Montagnes-Vertes s’agrandit de près de 200 hectares grâce à la générosité de propriétaires fonciers et à la participation de Conservation de la nature du Canada (CNC) et de la station de montagne Au Diable Vert.

Cette initiative va permettre de protéger ces terres, situées sur le versant sud du mont Sutton, contre le lotissement ou l’exploitation forestière, en plus de sécuriser l’accès à des sentiers de randonnée pédestre.

« Nous avons ajouté huit kilomètres à notre réseau de sentiers, se réjouit Jeremy Fontana, copropriétaire d’Au Diable Vert. Nous avons maintenant un nouveau sentier de connexion avec les Sentiers de l’Estrie, ce qui va permettre aux randonneurs de faire une belle grande boucle pour passer par les Trois Frères. »

Il fait valoir que la végétation qui caractérise ces trois sommets ressemble à celle de la zone alpine : les arbres y sont plus petits, la végétation est différente et les points de vue sont magnifiques.

« L’autre bénéfice, c’est que nous n’aurons pas à fermer les sentiers pendant la saison de la chasse, une des plus belles périodes de l’année pour la randonnée, et nous pourrons protéger leur accès contre les VTT », ajoute M. Fontana.

La réserve naturelle des Montagnes-Vertes appartient à Conservation de la nature Canada (CNC), un organisme sans but lucratif qui se spécialise dans la protection de territoires naturels. CNC a établi un partenariat avec les Sentiers de l’Estrie, le Parc d’environnement naturel de Sutton et Corridor appalachien pour la mise en valeur de la réserve, d’une superficie de plus de 78 km⁠2. Celle-ci abrite des écosystèmes forestiers exceptionnels, comme une érablière de 210 ans. On y trouve aussi des sentiers de randonnée populaires comme ceux qui visitent le mont Echo ou le mont Singer.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La réserve naturelle des Montagnes-Vertes renferme des écosystèmes forestiers d’exception.

Don vert

CNC a annoncé récemment que trois propriétaires fonciers, soit Ewa Dorynek Scheer, Bill Triolet et la famille Anderson, lui avaient fait don d’une partie de leurs terres.

Le gouvernement canadien offre certains avantages fiscaux aux personnes et aux entreprises qui font don de terres écosensibles. Il n’en reste pas moins que donner une terre, c’est généralement moins payant que la vendre.

Dans une petite vidéo réalisée pour CNC, Ewa Dorynek Scheer parle d’un devoir moral.

Je pense que c’est notre devoir moral de donner un terrain si nous pouvons nous le permettre, si nous en avons la chance. Est-ce important de dire qu’un terrain nous appartient ? Pour moi, ce ne l’est pas, pourvu qu’il soit protégé. C’est alors mon terrain, c’est le vôtre, c’est le leur.

Ewa Dorynek Scheer, propriétaire foncier

En plus de recevoir le don de ces terrains, CNC s’est allié avec Au Diable Vert pour acheter une grande portion de territoire que la famille Anderson mettait en vente.

« C’était trop grand et trop cher pour nous, c’était trop grand et trop cher pour CNC, nous avons donc acheté environ 50 % du terrain chacun de notre côté », explique Jeremy Fontana.

Un enjeu majeur

Il précise qu’Au Diable Vert n’avait pas besoin d’agrandir ses terres. « Mais lorsque de grandes portions de territoire sont mises en vente, il faut penser à la fois écologiquement et stratégiquement, dit-il. Ce territoire n’est pas protégé. En théorie, il peut être subdivisé, on peut y couper les arbres et y bâtir des maisons, on peut fermer l’accès aux sentiers. »

Il rappelle qu’il est fréquent que de nouveaux propriétaires retirent les droits d’accès à leur territoire. « Ils ne veulent pas que quelqu’un se promène sur leurs terres. C’est un problème qu’on voit de plus en plus au Québec. »

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Des terres additionnelles seront protégées dans les montagnes Vertes, en Estrie.

C’est un enjeu majeur pour les Sentiers de l’Estrie, qui gère et entretient plus de 200 kilomètres de sentiers pédestres. « La pérennisation des sentiers est au cœur de la mission des Sentiers de l’Estrie », rappelle l'ancienne directrice générale de cet organisme, Nadia Fredette, dans la vidéo fournie par CNC. « Cette collaboration permet de rouvrir une portion importante de notre réseau. »

Pour sa part, Cynthia Patry, biologiste et chargée de projet à CNC, insiste sur la préservation d’un corridor écologique tout le long de la vallée de la rivière Missisquoi.

« C’est important de maintenir des corridors écologiques pour que les espèces puissent se déplacer, dit-elle dans la vidéo de CNC. L’objectif est de maintenir cette connectivité et aussi de s’adapter aux changements climatiques. »

À terme, le corridor écologique permettra à la faune de se déplacer entre le mont Orford et les montagnes qui sont situées au cœur du Vermont.

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