Admirer les étoiles un moment puis sentir ses paupières se fermer. Se réveiller au petit matin avec un rayon de soleil qui nous chatouille le nez. Dormir à la belle étoile peut être une expérience des plus agréables lorsque les conditions s’y prêtent.

« Tu choisis un mois où il y a moins de moustiques, note Hugo Drouin. J’aurais aussi mon plan B pas loin, soit une tente ou une toile que je mettrais dans mon sac à dos. »

Hugo Drouin est un expert en la matière. En 2022, il a parcouru en autonomie les 1300 kilomètres de l’Arizona Trail. Sur une cinquantaine de nuits, il en a passé une quarantaine à dormir à la belle étoile, ce qu’on appelle là-bas du « cowboy camping ».

« Tout ce que je faisais, c’était de déposer mon tapis de sol sur le plancher du désert ou de la montagne. J’ai gagné beaucoup de temps en faisant ça parce que je n’avais pas à monter ou démonter une tente. C’est une belle façon aussi de connecter encore plus avec la nature. Le fait de sentir la brise, la fraîcheur sur notre visage pendant qu’on dort, c’est super agréable. »

La contemplation des étoiles dans le confort de son sac de couchage peut cependant comporter certains inconvénients.

« La meilleure expérience que j’ai eue, c’était dans les montagnes du Maroc, indique Géraldine Trouillard, une randonneuse d’expérience. C’est un ciel étoilé magnifique, il n’y avait aucune pollution lumineuse. Le seul inconvénient, c’est que c’était tellement beau que je n’ai presque pas dormi parce que je ne pouvais pas m’empêcher de regarder le ciel. »

Elle a connu une autre nuit difficile en Corse parce qu’elle avait l’impression d’être entourée d’animaux. « Je voyais des masses sombres tout autour. Au réveil, notre “campement” était entouré de trous creusés par des cochons sauvages. »

En Arizona, on se préoccupe plutôt des serpents, des scorpions et des coyotes. Les rumeurs abondent au sujet de reptiles qui se retrouvent dans les sacs de couchage parce qu’ils recherchent la chaleur.

PHOTO FOURNIE PAR HUGO DROUIN

Hugo Drouin apporte une petite bâche de secours lorsque la météo ne se prête pas au dodo à la belle étoile.

« En 40 nuits, je n’ai eu aucune rencontre désagréable avec la faune, raconte Hugo Drouin. La première chose que je faisais chaque matin, c’était de secouer mes bottes pour m’assurer qu’il n’y ait pas d’insecte dedans. Un genre de réflexe de cowboy. »

Il ne perdait également pas son sac de couchage de vue lorsqu’il devait se lever la nuit. Seul désagrément, une petite bestiole, probablement un lièvre, a grugé un bout de bâton de marche. « À partir de cette journée-là, j’ai pris l’habitude de les appuyer sur un buisson ou de les accrocher en hauteur sur une petite branche. »

Hugo Drouin gère la nourriture comme il le ferait s’il était en tente. « J’ai les mêmes gestes de prévention. S’il fallait que j’accroche ma nourriture pour les ours, je le ferais. »

Lorsqu’il est question de bêtes sauvages, Joëlle Dupont estime qu’il est plus rassurant de voir ce qui se passe autour de soi. « Quand il y a des bruits, je peux voir d’où ça vient », s’exclame-t-elle.

Bien choisir son site

PHOTO FOURNIE PAR MICHEL CAREAU

Un petit coin tranquille, loin du sentier et des sommets

Le choix d’un site est évidemment important. « Je veux quelque chose de gazonné ou de rocheux, sinon c’est trop sale, tu finis par avoir plein de terre sur tout, sur ton stock et dans ton sac de couchage », commente Joëlle Dupont.

Il faut aussi éviter les sommets : c’est un milieu fragile et on risque d’endommager une végétation délicate soit en couchant dessus, soit en se déplaçant pour vaquer à des besoins naturels.

Michel Careau recommande de se placer à l’écart du sentier et de vérifier ce qui se trouve au-dessus de soi. « On ne veut surtout pas qu’une branche nous tombe dessus », note-t-il.

Janusz Augustyniak n’a pas eu ce problème lorsqu’il a dû coucher à la belle étoile lors d’une longue ascension au Pérou, sur un étroit rebord à 5050 mètres d’altitude.

« Il ventait à 80 km/h et il faisait assez froid en altitude, mais le sac bivouac en goretex que j’avais me protégeait très bien des intempéries. On se faisait juste brasser un peu dans les sacs de couchage. J’ai passé là une de mes meilleures nuits de sommeil. »

Le sac bivouac peut effectivement rendre très confortable le coucher à la belle étoile. Certains sont très simples, d’autres sont plus élaborés, avec moustiquaires et arceaux pour permettre une meilleure aération. Mais cela commence à ressembler à une tente minimaliste. Pour coucher à la belle étoile, un bon sac de couchage peut très bien faire l’affaire, surtout l’automne. « Les insectes piqueurs n’y sont plus, les nuits sont plus fraîches », note Michel Careau.

La météo a évidemment son importance. On sait qu’au Québec, il pleut un peu plus que dans le désert de l’Arizona.

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Rêveur

Blessé, un adepte de vélo de montagne rêve à sa passion.

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