Beaucoup d’amateurs de plein air ont un faible pour les parcs régionaux. Poisson-Blanc, Montagne du Diable, Vallée Bras-du-Nord, Forêt Ouareau, Montagne d’Argent, Appalaches… Il suffit de mentionner ces noms pour que les visages s’éclairent et que les anecdotes fusent au sujet de telle ou telle aventure.

Les parcs régionaux jouent un rôle important pour les amateurs de plein air, mais aussi pour les régions elles-mêmes. L’Association des parcs régionaux du Québec a voulu quantifier l’impact de ces institutions locales, à commencer par leur impact économique.

« Chaque année, nous faisons une enquête sur le profil des membres pour connaître leur chiffre d’affaires, la provenance de leur clientèle, les produits qu’ils offrent, indique Pierre Gaudreault, directeur général de l’association. Cette année, on a voulu connaître leurs impacts économiques. »

Le rapport, réalisé par Raymond Chabot Grant Thornton, fait état de retombées économiques de 91,5 millions pour 2022. On parle de 1342 emplois et de revenus de 19,3 millions pour les gouvernements.

« Ce sont des données qui servent beaucoup aux parcs régionaux, affirme M. Gaudreault. Ça leur permet de démontrer la valeur des retombées dans leur région. Ça peut donc les aider lorsqu’ils déposent des demandes de financement, par exemple au Programme d’aide à la relance de l’industrie touristique, ou encore auprès de leur MRC et d’autres bailleurs de fonds. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Camping au parc régional de la Montagne du Diable

Les impacts des parcs régionaux ne se limitent pas au seul aspect économique. Ils ont notamment des effets positifs sur la qualité de vie de la population locale.

« Ça amène de nouveaux résidants, ça permet à la population d’être active, d’être en santé », énumère Pierre Gaudreault, qui sait de quoi il parle.

« Moi, je suis à Val-David, à 200 mètres du parc régional, raconte-t-il. Je suis venu m’installer ici parce que je suis un amateur de ski de fond. Sur mon heure de dîner, je peux aller au sommet de la montagne puis revenir travailler par la suite. Ça apporte un équilibre. »

La présence d’un parc régional permet également d’attirer des visiteurs, qui voudront peut-être séjourner plus longtemps dans la région ou y revenir fréquemment.

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Randonnée d’automne au parc Éco Laurentides

« À Val-David, il y a beaucoup de Montréalais qui viennent passer la fin de semaine dans le coin pour marcher dans le parc ou y faire du ski de fond. Les visiteurs des parcs régionaux, ce n’est pas nécessairement une clientèle internationale, mais une clientèle touristique québécoise. »

Effectivement, les données colligées dans le rapport montrent qu’en 2022, la clientèle internationale ne constituait que 5 % des visiteurs des parcs régionaux, alors que la clientèle touristique québécoise en représentait 44 %. Les autres visiteurs provenaient de la localité (23 %) ou de la région (27 %).

Les parcs régionaux favorisent également la protection de territoires. « C’est vraiment une volonté citoyenne de protéger un petit lopin de terre pour les gens de proximité, affirme M. Gaudreault. Ce n’est pas protégé comme un parc national, mais pour la majorité d’entre eux, il y a quand même une protection contre le développement immobilier ou d’autres types d’exploitation. »

Des défis

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Les parcs régionaux abritent une faune colorée, comme ce canard branchu au parc de la Rivière-des-Mille-Îles.

Il parle bien d’une majorité de parcs, pas de la totalité : sur les 70 membres de l’association, 17 sont installés sur des terres publiques.

« Il y a alors une cohabitation avec d’autres industries. Il peut y avoir de la coupe forestière, des sentiers de motoneige, de la chasse. On peut aussi penser au Massif du Sud, où il y a des éoliennes. Parfois, ça fait des conflits d’usages. »

Plusieurs gestionnaires de parcs régionaux essaient de mettre en place des tables d’harmonisation. Par exemple, un parc peut essayer de s’entendre avec un exploitant forestier pour que le chemin qu’il construira serve éventuellement aux amateurs de plein air, notamment pour rejoindre des secteurs auparavant inaccessibles.

L’association espère également que le gouvernement du Québec considérera ces parcs pour pouvoir atteindre son objectif de transformer 30 % du territoire québécois en aires protégées.

Certains parcs régionaux débordent sur des terres agricoles, ce qui représente un autre défi.

« Ils ont des droits de passage pour cinq ans, ce qui signifie qu’ils doivent refaire des demandes au bout de cinq ans pour les renouveler, explique Pierre Gaudreault. On a des démarches avec un comité auprès de la Commission des terres agricoles pour avoir des reconnaissances à plus long terme. On parle d’aménagements très légers, comme des sentiers de randonnée pédestre ou de vélo de montagne. »

Après les records d’affluence pendant la pandémie, la situation est redevenue un peu plus normale dans les parcs régionaux en 2022. On parle de 6,8 millions de visites. Ça fait encore beaucoup d’amateurs de plein air.

Suggestion de vidéo

Grimper en Turquie

La musique de Mano Solo accompagne particulièrement bien cette virée d’escalade en Turquie.

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Chiffre de la semaine

15 %

C’est la proportion de chasseurs québécois qui sont des femmes.

Source : Ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs