Le simulateur de chute libre SkyVenture vient d'ouvrir ses portes à Laval. La soufflerie reproduit presque parfaitement la sensation qu'éprouvent les parachutistes après avoir sauté d'un avion. Ne manque que le paysage.

Grâce à de puissants moteurs, l'appareil crache des vents jusqu'à 300 km/h. À l'intérieur d'un tunnel de 14 pieds de diamètre, les visiteurs s'élancent au-dessus d'un filet grillagé. Grâce à l'aide d'un entraîneur et au bout de quelques minutes de pratique, ils parviennent à demeurer en suspension.

 

Ils «volent», comme ils le feraient en chute libre, dans les secondes précédant l'ouverture du parachute.

Ce type de simulateur n'existe qu'en de rares endroits dans le monde. Jusqu'à l'ouverture de la soufflerie de Laval, les parachutistes amateurs devaient entre autres se rendre au New Hampshire, en Floride et en Californie pour s'exercer.

Jeunes et moins jeunes

Pour le groupe de mordus propriétaires du SkyVenture de Laval, il n'était toutefois pas question de réserver l'expérience aux parachutistes. Le public en bonne santé y est bienvenu aussi.

«On demande à nos clients de remplir un document pour nous assurer qu'ils n'ont pas de problème comme une blessure à l'épaule ou que les femmes ne sont pas enceintes, mais la majorité peut faire l'essai d'un vol. Souvent, les enfants sont les meilleurs car ils sont les plus détendus», explique Mélanie Guérin, directrice du marketing et des communications pour la soufflerie de Laval.

J'y suis allée en compagnie de mes fils de 7 et 4 ans. SkyVenture accepte de faire voler les enfants dès cet âge, sous réserve qu'ils soient suffisamment grands pour porter l'équipement de sécurité: des lunettes, un casque, un survêtement matelassé et de bonnes espadrilles.

Le plus jeune des garçons a toutefois décliné l'invitation, effrayé par le grondement sourd de la soufflerie. Il s'est toutefois plu à voir les plus grands flotter les uns après les autres derrière la parois transparente.

Enthousiasme

Le spectacle est effectivement plutôt amusant.

«Wow! Quelle sensation! J'ai bien compris la technique, mais une fois à l'intérieur, je n'arrivais pas à me concentrer! Une chance qu'il y a quelqu'un là-dedans avec nous!» s'est exclamée Sophie Fontanari, débordant d'enthousiasme après son premier vol.

Brusquement, j'ai toutefois cessé de l'écouter. Mon fils, bras dessus bras dessous avec un instructeur d'expérience, volait, à plusieurs mètres du sol. Même le visage tendu par des vents d'environ 200 km/h, il souriait à pleines dents.

Puis, l'instructeur m'a fait signe. J'ai beau moi aussi avoir écouté les consignes de mon instructeur avant le vol, j'ai eu du mal à répondre à ses signes. Surtout au hochement du pouce et de l'auriculaire qui signifie «relaxe» ! Il me faudra trois essais pour enfin me détendre, étendre correctement les bras et les jambes et apprécier pleinement l'expérience.

Formation spéciale

Nous avons tous eu droit à quatre vols d'une minute chaque fois. Au bout de trois minutes, la plupart d'entre nous sont demeurés stables, sans aide, à environ deux mètres du sol. Quand ça dérapait, l'instructeur nous rattrapait.

«Tous les instructeurs à Laval ont eu une formation spéciale en soufflerie, explique Mario Prévost, l'un des cinq associés propriétaires du simulateur. Nous pouvons venir en aide aux plus casse-cou qui voudraient faire des figures très haut dans le tunnel. C'est donc très facile pour nous d'aider les débutants et les risques de blessures sont minimes.»

L'instructeur possède aussi le centre de parachutisme Nouvelair, à Farnham, dans les Cantons-de-l'Est. Il croit d'ailleurs qu'avant de se lancer dans une formation de parachutisme plus poussée, les débutants ont avantage à s'exercer en soufflerie. C'est l'occasion d'apprendre à maîtriser la chute libre à moindre coût, précise-t-il.

Une fois dans le tunnel, mieux vaut savourer l'expérience: le forfait de base pour deux envolées d'une minute coûte environ 50$ par personne.

www.skyventuremontreal.com