Admirer le Saint-Laurent, glisser sur sa surface miroir au coucher du soleil, y plonger sa pagaie, observer ce qui grouille sous ses vagues et, bien sûr, se gaver de ses richesses : tout ça est possible lorsqu’on fait le tour de la Gaspésie. Voici nos coups de cœur maritimes, dont plusieurs nouveautés, de Sainte-Anne-des-Monts à Miguasha en passant par Gaspé, Percé et Carleton.

Contempler le fleuve à Panora (Sainte-Anne-des-Monts)

  • Tel un cadre, la galerie de bois ajoute du cachet aux loges.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Tel un cadre, la galerie de bois ajoute du cachet aux loges.

  • Cédric Andrew, à gauche, est le créateur des loges et maître d’œuvre de leur construction. Hubert Parent s’occupe de l’expérience client et du marketing.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Cédric Andrew, à gauche, est le créateur des loges et maître d’œuvre de leur construction. Hubert Parent s’occupe de l’expérience client et du marketing.

  • On ne voit ses voisins que lorsqu’on sort de sa loge.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    On ne voit ses voisins que lorsqu’on sort de sa loge.

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Nous avons été les premiers « clients » de Panora, à la mi-juin, alors que le projet n’était pas tout à fait prêt, mais que le calendrier de réservations, lui, était presque complet pour les mois de juillet, août et septembre. C’est dire l’engouement qu’il y a à la fois pour les hébergements « insolites » et pour les splendeurs de la Gaspésie. Situé à l’entrée du Parc national de la Gaspésie, où les activités hivernales sont abondantes, Panora sera ouvert à l’année.

Pendant notre séjour, nous étions seuls au monde. Notre expérience n’était pas nécessairement celle que vivront les nombreux vacanciers de la haute saison, une fois les sept unités remplies et les sept bains à remous en marche. Il y a peu de distance entre les loges, mais celles-ci sont toutes décalées les unes des autres, si bien qu’on ne voit pas ses voisins. Les entendra-t-on ? Sûrement un peu, oui.

Lorsqu’on accède au site par une côte abrupte qui descend directement de la 132, la vue sur la série de rectangles blancs n’est pas encore très bucolique. Le paysagement suivra. Mais à l’intérieur, c’est une autre expérience complètement. Déjà, les « loges » sont exceptionnelles. Bien qu’un des fondateurs, Ghislain Rousseau, soit un peu le père du glamping au Québec, avec son entreprise Biome (tentes Otentik, yourtes, Goutte d’O, etc.), le projet Panora, lui, fait dans le confort supérieur, avec deux chambres à coucher, une cuisine complète, une salle de bains avec grande douche et l’incontournable « spa » d’où on observe les étoiles une fois la nuit tombée.

Le plus grand luxe de ce projet tout neuf, toutefois, c’est la vue. On est à une douzaine de mètres du littoral, face au fleuve. À marée haute, du lit, on peut avoir l’impression d’être carrément sur l’eau. À marée basse, la plage nous appelle pour aller marcher, faire des découvertes géologiques, admirer les petites maisons sur la falaise, trouver les plus beaux spécimens de bois de grève et, pourquoi pas, faire une immersion en eau froide.

Consultez le site de Panora

L’appel des phoques (parc Forillon, île Bonaventure)

  • Des petites têtes comme celle-là, on en aperçoit plusieurs pendant la sortie en kayak de fin de journée organisée par Cap Aventure.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Des petites têtes comme celle-là, on en aperçoit plusieurs pendant la sortie en kayak de fin de journée organisée par Cap Aventure.

  • À ce temps-ci de l’année, il faut être rapide pour réussir à capturer un phoque en photo sous-marine. La visibilité est très limitée et les bêtes, encore assez farouches.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    À ce temps-ci de l’année, il faut être rapide pour réussir à capturer un phoque en photo sous-marine. La visibilité est très limitée et les bêtes, encore assez farouches.

  • Les homards, eux, ne reculent pas devant l’appareil photo !

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Les homards, eux, ne reculent pas devant l’appareil photo !

  • Jaden étudie le tourisme d’aventure en Gaspésie. Il est amateur de kayak de mer et fait son stage à Cap Aventure cet été.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Jaden étudie le tourisme d’aventure en Gaspésie. Il est amateur de kayak de mer et fait son stage à Cap Aventure cet été.

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Voir les phoques était une des motivations initiales de ce voyage. C’est seulement sur place que nous avons appris que septembre est un bien meilleur mois pour profiter de leur côté joueur. Tant mieux pour vous, lecteurs et lectrices, qui pourrez voyager hors saison !

On ne pense peut-être pas à faire du snorkeling dans le fleuve et le golfe, mais les apnéistes et les plongeurs sous-marins, eux, savent que notre Saint-Laurent regorge de trésors. En néoprène d’au moins 5 mm de la tête aux pieds, on peut observer toutes sortes de bestioles, même de la surface.

Par un dimanche matin gris, froid et pluvieux, nous nous mettons à l’eau de la plage Petit-Gaspé, dans le parc national Forillon. Il suffit de payer le droit d’accès quotidien pour profiter d’un beau terrain de jeu.

Ce jour-là, la nature est hostile. Mais une fois le choc du froid et du vent passé, nous ne regrettons pas d’avoir mis nos longues palmes d’apnée à l’eau. La première chose que l’on aperçoit en regardant vers le fond, à un mètre à peine, c’est une forêt de laminaires dans laquelle se dissimule plus ou moins bien une foule de homards. Voir ces délicieuses créatures dans leur habitat naturel est source d’émerveillement absolu. En ouvrant bien les yeux dans son masque, on peut aussi apercevoir des crabes, des étoiles de mer et des oursins, entre autres. Il est naturellement interdit de se servir !

Plus près du cap, LE spectacle espéré commence : celui de petites têtes inquisitrices qui sortent de l’eau pour inspecter les intrus. Mais attention ! Il ne faut pas passer le cap et pénétrer dans la colonie de phoques. De plus, le règlement sur les mammifères marins interdit de s’en approcher. Cela dit, les phoques sont des bêtes curieuses qui aiment interagir avec les humains. À défaut de bien les voir sous l’eau, la visibilité étant quasi nulle, nous sentons leur présence. Ils nous suivent même jusqu’à la plage lorsque nous décidons de sortir de l’eau, deux heures plus tard.

Le lendemain matin, un lundi presque ensoleillé, nous partons à la découverte de la faune et de la flore exceptionnelles de la bande marine du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé. Le Club nautique de Percé s’y rend quotidiennement avec son zodiac neuf, pour une soixantaine de dollars par plongeur.

Le directeur général du club, Steven Melanson, et son capitaine en devenir nous amènent dans la baie des Marigots. En temps normal, on apercevrait des tonnes d’anémones et de framboises de mer, mais c’est toujours la soupe aux pois dans le fleuve après les forts vents et les pluies des journées précédentes.

Du reste, nous sommes partis dans la direction opposée de ce bel aquarium coloré. La raison : un gros phoque gris qui s’intéresse à nous. Chaque fois qu’il refait surface, il s’approche, si bien que nous finissons par l’entendre respirer, même sous notre cagoule. Mieux vaut ne pas le regarder directement, nous a prévenu Steven. Le « loup marin » est une bête curieuse, mais quand même timide.

Frileux ? Il n’est pas nécessaire de s’immerger pour apercevoir des phoques. Cap Aventure offre des excursions en kayak, dont une au coucher du soleil. C’est d’ailleurs la seule entreprise d’observation en mer qui a l’autorisation de traverser la colonie de phoques et de s’approcher (à distance réglementaire) de l’échouerie.

Notre jeune guide, Jaden, fait des études en tourisme d’aventure. Il nous confie que le kayak est une de ses « aventures » préférées, et il est bien renseigné sur les habitudes des « locaux », en majorité des petits phoques communs à tête de chiot, dans le parc Forillon. En début de soirée, on en aperçoit plusieurs dizaines, dans l’eau ou échoués sur une roche. Certains d’entre eux lèvent paresseusement la tête pour regarder les passants à pagaie. L’observation de phoques, c’est donnant-donnant !

Consultez la page du parc national Forillon Consultez le site du Club nautique de Percé Consultez le site de Cap Aventure

Camp de base et la pêche au bar rayé (Percé)

  • Le Lovenest, la plus petite des trois maisons, a la plus adorable des salles de bains avec vue sur mer.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Le Lovenest, la plus petite des trois maisons, a la plus adorable des salles de bains avec vue sur mer.

  • La chambre du Lovenest est en bois du plafond au plancher.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    La chambre du Lovenest est en bois du plafond au plancher.

  • Louis Mitch, notre guide de pêche, s’est établi en Gaspésie il y a quelques mois à peine.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Louis Mitch, notre guide de pêche, s’est établi en Gaspésie il y a quelques mois à peine.

  • Louis Mitch adore pêcher le combatif bar rayé.

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    Louis Mitch adore pêcher le combatif bar rayé.

  • Les fous de Bassan s’en donnent à cœur joie dans les bancs de capelans.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Les fous de Bassan s’en donnent à cœur joie dans les bancs de capelans.

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Jean-François Tapp et Pascale Deschamps ont racheté la mythique auberge Le Coin-du-Banc, à quelques kilomètres de Percé, en 2017. Ils ont retapé les vieux bâtiments en bardeaux de cèdre et ont fait des lieux un endroit particulièrement accueillant où il fait bon séjourner (en chambre privée, en dortoir ou en chalet), bouger et très bien manger.

L’offre d’« aventures estivales » du Camp de base est généreuse, entre la planche à pagaie, le kayak de mer, le fatbike et la course en sentier. Mais celle qui gagne en popularité par les temps qui courent, c’est la pêche au bar rayé. Quasi disparu des eaux du Golfe, le poisson y fait un retour, et on peut maintenant rapporter jusqu’à trois prises (entre 50 et 65 cm) à la « maison ».

À 6 h, notre guide, Louis Mitch, nous retrouve à l’auberge et nous amène à Barachois (Percé) pour pêcher depuis la grève. Le Montréalais déménagé tout récemment en Gaspésie pour taquiner le bar, justement, a affaire à deux néophytes. Il est bien patient. Et nous aussi. Car pendant deux heures, il n’y a que les petits capelans argentés qui mordent ! Les pêcheurs d’à côté n’ont guère plus de chance. Il semble que les bancs soient plus au sud, pour l’instant, autour de Chandler, Newport et Cap-d’Espoir.

On aurait bien aimé essayer la pêche (espèces diverses) sur planche à pagaie, une collaboration entre Taiga et Hooké, mais l’équipe n’avait pas encore eu l’occasion de tester les nouveaux SUP équipés d’un support de canne à pêche. Voilà une nouveauté qui promet quelques « plouf, à l’eau ! » bien rigolos cet été.

La pêche guidée au bar rayé est aussi possible avec Pêche sportive Baie-des-Chaleurs et Destination Haute-Mer, situé à Matane.

Consultez le site de Camp de base

La belle vie sur l’eau (Paspébiac)

  • Le catamaran est en Gaspésie l’été et dans les Caraïbes l’hiver.

    PHOTO FOURNIE PAR LA BELLE VIE SAILING

    Le catamaran est en Gaspésie l’été et dans les Caraïbes l’hiver.

  • Le luxueux multicoque a quatre cabines, deux salles de bains, une cuisine complète et des espaces extérieurs !

    PHOTO FOURNIE PAR LA BELLE VIE SAILING

    Le luxueux multicoque a quatre cabines, deux salles de bains, une cuisine complète et des espaces extérieurs !

  • On profite de l’extérieur autant que possible.

    PHOTO FOURNIE PAR LA BELLE VIE SAILING

    On profite de l’extérieur autant que possible.

  • Les clients de La Belle Vie Sailing sont bien nourris par Marie-Pier, qui adore cuisiner.

    PHOTO FOURNIE PAR LA BELLE VIE SAILING

    Les clients de La Belle Vie Sailing sont bien nourris par Marie-Pier, qui adore cuisiner.

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On aime toujours les histoires de changement de vie, surtout quand on peut soi-même profiter de cette quête du bonheur ! Marie-Pier Grenier, entrepreneure née, et Adrien Bernier Nadeau, diplômé en génie mécanique et passionné de voile, ont lancé La Belle Vie Sailing en 2019. L’été, leur catamaran est amarré à Paspébiac et on peut y passer une demi-journée ou une soirée, voire une période de 24 heures, avec repas et dégustation de rhum, selon le forfait. On peut aussi y suivre des cours de voile en initiation ou en version intermédiaire.

L’emploi du temps chargé du couple ne leur permettait pas de nous faire vivre l’expérience complète La Belle Vie, mais nous avons néanmoins eu droit à une visite à bord du luxueux multicoque avec quatre cabines, deux salles de bains, cuisine complète, barbecue, table et salon extérieurs, etc.

Passionnée de cuisine, Marie-Pier prépare et sert les repas à bord. Elle aime mettre en valeur les produits de la région, que ce soit ceux de la Gaspésie l’été ou ceux des Caraïbes, où le voilier est amarré l’hiver. Les membres du groupe de musique Qualité Motel ont d’ailleurs profité de son hospitalité pendant leur Virée du Saint-Laurent, réalisée l’été dernier à bord du voilier précédent du couple. La rumeur court qu’une nouvelle Virée se prépare…

Consultez le site de La Belle Vie Sailing

Il y a aussi les rivières… (Bonaventure)

PHOTO FOURNIE PAR ALEX C. OZ

La rivière Bonaventure était en crue lors de notre descente encadrée par Cime Aventures.

Lorsqu’on voyage au Québec, et à plus forte raison en Gaspésie, il faut accepter que les conditions ne soient pas nécessairement celles dont on rêvait. Notre intention de départ était de descendre la rivière Bonaventure en apnée pour profiter de sa limpidité légendaire. Mais la pluie abondante des jours précédents avait provoqué la crue des eaux et réduit la visibilité, nous obligeant à opter pour une plus traditionnelle descente en kayak. Cime Aventures est un incontournable pour qui veut s’amuser sur la Bonaventure en canot, en kayak, sur planche à pagaie ou sur tube. L’entreprise bien rodée s’occupe de la location d’équipement, des instructions et du transport jusqu’au point de mise à l’eau (ainsi que de la navette de retour lorsque celle-ci est nécessaire), mais le reste de l’activité se fait en autonomie.

Consultez le site de Cime Aventures

Glamping dans la forêt (Miguasha)

  • Les deux plus spacieuses [ublo] sont situées près de la falaise.

    PHOTO FOURNIE PAR [ÈST] ÉCO-CABINES

    Les deux plus spacieuses [ublo] sont situées près de la falaise.

  • Les cinq cabines [thuya] se trouvent dans la forêt, chacune au bout de son joli petit sentier.

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Les cinq cabines [thuya] se trouvent dans la forêt, chacune au bout de son joli petit sentier.

  • Face au spa nordique, le bloc sanitaire est particulièrement chic !

    PHOTO ÈVE DUMAS, LA PRESSE

    Face au spa nordique, le bloc sanitaire est particulièrement chic !

  • Dormir dans les arbres : voilà l’expérience proposée par les cabines [thuya],

    PHOTO FOURNIE PAR [ÈST] ÉCO-CABINES

    Dormir dans les arbres : voilà l’expérience proposée par les cabines [thuya],

  • L’intérieur est moderne et épuré.

    PHOTO FOURNIE PAR [ÈST] ÉCO-CABINES

    L’intérieur est moderne et épuré.

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C’est une histoire de pandémie qu’on a entendue maintes fois : jeune famille quitte la ville à la recherche d’une vie plus douce hors des grands centres. Originaire de Miguasha, Louise Landry a vu le potentiel d’un terrain boisé sur mer que son père allait mettre en vente. Elle et son conjoint, Maxime Leclerc (un des cofondateurs de la marque de soins pour hommes Groom), ont d’abord fait des blagues : « Avoue que ce serait hot d’en faire un terrain de glamping ? »

Moins d’un an plus tard, à l’été 2021, la blague devenait réalité et [ÈST] Éco-cabines accueillait ses premiers glampeurs. La petite [thuya], produite en cinq « exemplaires » à la déco moderne et épurée, accueille deux personnes dans la forêt. Les deux plus spacieuses [ublo] sont faites pour quatre, avec grands lits superposés. Construites près de la falaise, elles offrent une vue sur la baie des Chaleurs.

À défaut d’avoir un accès direct à l’eau libre — mais les belles plages de Carleton-sur-Mer sont à moins de 20 minutes —, on peut profiter d’une station thermale de pointe. Petite mais impeccable, elle se loue en accès exclusif pour deux à six personnes. Un bloc de trois heures coûtera une soixantaine de dollars par personne, ce qui est tout à fait raisonnable vu la qualité des installations, qui comprennent bain chaud, bain froid, hammam et sauna sec, en plus de zones de détente intérieure et extérieure.

Afin d’éviter de dénaturer les lieux, Louise et Maxime ont dû faire des choix. Aussi faut-il se rendre au bloc sanitaire — le plus luxueux qu’on ait vu à ce jour ! — pour prendre sa douche, faire sa vaisselle et avoir accès à de « vraies » toilettes. Les cabines ont des toilettes sèches (à compost) qui ne laissent s’échapper aucune odeur désagréable. Éviter de raser la forêt pour installer une fosse septique ? On approuve !

Consultez le site d’ÈST

Une partie des frais de ce reportage ont été payés par Tourisme Gaspésie, qui n’a exercé aucun droit de regard sur le contenu de ce reportage.