(Mont-Blanc) Frôler la cime des arbres et s’élever à 40 m au-dessus du sol sans trop d’effort pour admirer le panorama laurentien : c’est l’expérience que propose le Sentier des cimes, inauguré récemment, dans la petite municipalité de Mont-Blanc.

« Vous aussi, vous avez votre mont Blanc ? », demande une touriste française à une Québécoise au sommet de la tour d’observation duquel nous avons une vue directe sur la montagne et sa station de ski. Si le mont qui a donné son nom à cette municipalité voisine de Mont-Tremblant (autrefois Saint-Faustin–Lac-Carré) est plus modeste que son cousin français, la structure du Sentier des cimes a l’envergure de celles qu’on retrouve dans d’autres pays européens.

Après la France, la Slovaquie, la République tchèque et l’Allemagne notamment, ce concept de passerelle surélevée accompagnée d’une haute tour d’observation s’installe dans l’est de l’Amérique du Nord pour la première fois. On en compte une autre du genre au Canada, dans l’île de Vancouver, le Malahat SkyWalk.

  • La tour d’observation, haute de 40 m, est l’attrait principal du Sentier des cimes.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    La tour d’observation, haute de 40 m, est l’attrait principal du Sentier des cimes.

  • Une pente douce guide les visiteurs vers le sommet.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Une pente douce guide les visiteurs vers le sommet.

  • Pour s’y rendre, on emprunte une passerelle installée à la cime des arbres.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Pour s’y rendre, on emprunte une passerelle installée à la cime des arbres.

  • La station de ski Mont Blanc, vue du sommet de la tour

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    La station de ski Mont Blanc, vue du sommet de la tour

  • La passerelle mène à la tour.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    La passerelle mène à la tour.

  • Elle est d’une longueur de 630 m.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Elle est d’une longueur de 630 m.

  • Le soleil se couche sur le Sentier des cimes.

    PHOTO DANIEL DESMARAIS, FOURNIE PAR LE SENTIER DES CIMES

    Le soleil se couche sur le Sentier des cimes.

  • Vue de la tour panoramique, en été

    PHOTO DANIEL DESMARAIS, FOURNIE PAR LE SENTIER DES CIMES

    Vue de la tour panoramique, en été

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Celle-ci a été conçue par l’entreprise allemande EAK en collaboration avec la MRC des Laurentides, qui cherchait une façon de revitaliser le terrain d’une ancienne pisciculture, assis sur des terres publiques, un endroit bien connu des résidants de la région.

Ç’a été un des sites touristiques majeurs du siècle dernier avec jusqu’à 150 000 visiteurs par année.

Kathy Poulin, directrice des communications, du marketing et des ressources humaines du Sentier des cimes

C’est un magnifique travail de réaménagement qui a été réalisé sur ce terrain de façon à conserver l’héritage historique et naturel du lieu. Fermés depuis 1992, les bâtiments en pierre ont été restaurés, une jolie terrasse a été aménagée et, surtout, une grande structure de bois et d’acier y a été installée.

PHOTO DANIEL DESMARAIS, FOURNIE PAR LE SENTIER DES CIMES

La vue en automne est magnifique.

Long parcours

Le parcours, qui s’étend sur 1350 m, commence par une petite tour qu’on grimpe à pied ou en ascenseur. Puis, une longue passerelle qui traverse la forêt, à la hauteur de la cime des arbres, mène au clou du spectacle : une tour haute de 40 m de forme ennéagonale offrant une vue imprenable sur les environs. Cette tout est conçue pour être accessible aux personnes à mobilité réduite, en fauteuil roulant ou en poussette. On ne s’y hisse pas en gravissant une succession d’escaliers, mais une rampe plutôt douce dont l’inclinaison ne dépasse pas 6 %.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Pour les plus téméraires, un grand filet a été fixé en haut de la tour, à 40 m du sol.

Au sommet, un grand filet sur mesure posé au centre de la tour vole presque la vedette à la vue. Aurez-vous le courage d’y déposer le pied ou, mieux, de le traverser ? L’hésitation des uns et l’intrépidité des autres ont cet effet soudain d’encourager les conversations et les défis entre inconnus. Rapidement, la glace est rompue, mais pas le filet, heureusement.

Les contemplatifs pourront apprécier la vue sur les montagnes environnantes et leurs forêts de feuillus et de conifères qui sont au zénith de leur splendeur. Une visite spéciale, au lever du soleil, devrait d’ailleurs être organisée cet automne. On peut aussi y admirer le crépuscule, l’endroit étant en ce moment ouvert jusqu’à 19 h les fins de semaine (17 h du lundi au jeudi).

Outre la nature, il y a aussi à admirer le défi architectural que représente l’érection, en quelques mois, de cette structure faite de sapin Douglas de l’Ouest canadien et d’acier.

« Le sentier est intégré dans la nature avec le moins de déboisement possible », précise Kathy Poulin. Dans un souci d’éducation, des panneaux d’interprétation sur la forêt et la faune laurentienne parsèment le sentier. Un jeu-questionnaire sur la nature environnante et l’histoire de l’ancienne pisciculture est aussi remis aux visiteurs.

  • Des panneaux d’interprétation ponctuent le sentier.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Des panneaux d’interprétation ponctuent le sentier.

  • Les traces de l’ancienne pisciculture sont encore bien visibles sur le terrain.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Les traces de l’ancienne pisciculture sont encore bien visibles sur le terrain.

  • Le restaurant Chez Émile propose sandwichs, bols poké, salades et collations.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Le restaurant Chez Émile propose sandwichs, bols poké, salades et collations.

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22 millions investis

Une somme importante d’argent a été investie par la MRC des Laurentides, d’une part (4 millions de dollars), et par l’entreprise EAK, d’autre part (18 millions). C’est ce qui, selon Kathy Poulin, explique qu’il en coûte 29 $ par adulte et 19 $ par enfant pour accéder à l’endroit qui devrait être ouvert toute l’année. À cela s’ajoutent des frais de 5 $ pour le stationnement, un revenu utilisé par la MRC pour l’entretien.

C’est un prix élevé pour une visite qui dure environ une heure, et c’est d’ailleurs la principale critique faite par bon nombre de visiteurs qui ont rédigé un avis sur Google depuis l’ouverture du sentier, le 24 juillet dernier.

Précisons qu’une carte annuelle est offerte au coût de 46 $.

Il est possible de prolonger la visite en s’attablant à la terrasse du restaurant Chez Émile, qui sert un menu basique de style cafétéria, mais aussi quelque peu cher, ou en découvrant les étonnants produits de la forêt de Gourmet Sauvage, qui a sa boutique tout près. Ou encore en se promenant dans les sentiers de randonnée qui se trouvent sur le terrain. Ils ne sont pas entretenus pour l’instant, donc pas publicisés, mais la MRC des Laurentides prévoit le faire dans une prochaine phase.

Il faut préciser que le Sentier des cimes ne s’adresse pas aux randonneurs aguerris, habitués à accéder au sommet d’une montagne au prix d’un grand effort. La clientèle cible est justement celle qui n’a généralement pas accès à de tels points de vue. « On part du principe que quand les gens ont accès à la nature, qu’ils en découvrent la beauté, ils sont plus enclins à la protéger », souligne Kathy Poulin.

Ce concept pourrait faire d’autres petits, puisque EAK prévoit ériger d’autres sentiers du genre en Amérique du Nord.

Consultez le site du Sentier des cimes