Ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de maringouins en Gaspésie. Qu'il ne pleut jamais à Cape Cod. Et qu'il fait toujours chaud à Cuba. Non, les enfants ne sont pas toujours souriants à Paris ni débordants d'enthousiasme devant les plages de Tahiti. Croyez-le ou non, mais tout le monde n'aime pas Marineland.

Il se peut, en vacances, que vos enfants s'ennuient, tombent malades, se chicanent. J'ai même une mauvaise nouvelle pour vous: il se peut aussi, très certainement d'ailleurs, qu'ils ne soient nullement reconnaissants.

Vous êtes devant un temple maya et ils vous réclament une glace? Dans un deux-pièces à Berlin qu'ils ne veulent pas quitter, trop occupés à jouer à la poupée? Oui, ça se peut. Et selon l'âge et le caractère de vos enfants, c'est même très probable. Mais avant de vous arracher les cheveux de la tête, lisez plutôt la suite.

Car est-ce vraiment si grave? Qu'importe, après tout, s'ils ne saisissent pas bien les 20 siècles qui les contemplent du haut de ces pyramides, ils en retiendront bien quelque chose. Et ne regarderont plus jamais Astérix du même oeil. Ce sera toujours ça de gagné.

Qu'on se le dise: on ne peut pas tout contrôler. Encore moins tout prévoir. Les vacances comportent leurs lots d'imprévus. Mais histoire d'éviter le pire, voici quelques trucs éprouvés, récoltés ici et là (et merci aux précieuses suggestions sur mon blogue à ce sujet!), le fruit, il va sans dire, de nos nombreuses erreurs à tous.

Leçon numéro 1

Ne voyagez pas léger

Oubliez le temps où vous voyagiez léger, sac au dos, libre et insouciant. Avec des enfants, si vous n'avez qu'une leçon à tirer de ce texte, c'est bien celle-ci: prévoyez le pire. Oui, il y a des mouches au Lac-Saint-Jean, même pendant le temps des bleuets. Une bouteille de chasse-moustiques et des manches longues ne seront pas un luxe. Non, il ne fait pas toujours chaud en Floride pendant les Fêtes. Parce que non, en vacances, la météo n'est pas toujours de notre côté. Alors prévoyez des petites laines, des jeux de société, pourquoi pas des cahiers à colorier, que vous bénirez peut-être si vous êtes coincés dans un deux-pièces, une semaine de déluge dans une île déserte.

Leçon numéro 2

Un voyage, ça se planifie

Et je parle ici de la route, du vol, bref, de ce qui vous attend entre les points A et B, qui peut être plus ou moins long, et du coup plus ou moins agréable. Alors de nouveau, prévoyez le pire. Bien sûr, les enfants grandissant, ils peuvent se préparer eux-mêmes un sac avec leurs BD préférées, iPod et autres divertissements. Pensez aussi aux collations, sans oublier les pauses pipi et, pourquoi pas, carrément, des arrêts intéressants pour se délier les jambes et défouler son monde. L'important, c'est de connaître votre monde, justement: les enfants voyagent mieux le matin? N'hésitez pas. En après-midi, ils s'assoupissent? Bingo!

Leçon numéro 3

Ne vous oubliez pas

Certes, le voyage familial se fait... en famille. Mais il n'est pas nécessaire non plus de vous taper des manèges et autres clowns toute la journée. L'idéal est plutôt de prévoir un moment pour les enfants et un autre pour les parents. Ils veulent traîner dans la chambre d'hôtel - un classique - et jouer dans les lits superposés toute la matinée? Grand bien leur fasse. Mais cet après-midi, on va au musée.

Leçon numéro 4

Laissez place à l'imprévu

Oui, il faut s'organiser. Prévoir des objectifs précis. Les enfants ne tireront pas le même plaisir que vous au fait de déambuler dans les rues de New York, s'il n'y a pas de but précis et prédéfini à atteindre (le zoo?). Mais ne vous organisez pas non plus totalement. Car vous risquez de passer à côté de ce petit parc craquant, où tout le monde pourra se reposer. Ou encore de ce bistro sympa, où vous pourrez enfin vous désaltérer.

Leçon numéro 5

Prenez les vacances pour ce qu'elles sont...

... des vacances! Un moment de repos. Point. Ne vous mettez pas trop de pression. Car tout peut arriver! Parlez-en à cette maman, dont l'ado s'est fracturé les deux bras (les deux bras!) avant de partir en Europe. Non, vous n'avez résolument aucun pouvoir sur le plaisir des autres, mais vous pouvez tout faire pour en profiter quand même au maximum. C'est d'ailleurs la grande leçon que j'ai tirée, une semaine dans le Sud en famille. Nous avions choisi un tout-inclus. Avec club enfants. La totale. Ma grande fille a été frappée d'une vraie grippe d'homme. Trente-neuf degrés toute la semaine. Jamais mis le pied dans la mer. Ni la piscine. Couchée toute la journée. J'étais découragée. Et puis mon amoureux a eu cet éclair de génie: "Chérie. Le tout-inclus, c'est pour nous, après tout. Nos enfants, ils vivent dans un tout-inclus toute l'année." Bien dit. Et comme on a fini par en profiter... sans (trop) culpabiliser!

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