Cirque du Soleil ECHO : réimaginer le monde sous le chapiteau

Sous la lumière des projecteurs et au rythme d’une musique fantaisiste, un être énigmatique bondit sur scène. Ses membres se recroquevillent et se nouent dans des angles improbables qui s’enchaînent dans une séquence hypnotique. Son sourire radieux nous invite dans un univers singulier : celui des animaux fouisseurs et des mystères tapis sous terre. Voici Fossorial, l’un des personnages de la nouvelle création du Cirque du Soleil qui vous attend dès le 20 avril sous le Grand Chapiteau du Vieux-Port de Montréal pour le spectacle ECHO.

Une 20^e création sous chapiteau

Mis en scène par Mukhtar Omar Sharif Mukhtar, ECHO explore l’équilibre précieux qui existe entre les humains, les animaux et le monde qu’ils partagent. On y raconte l’histoire de la protagoniste féminine Future et d’un ensemble de personnages colorés qui découvrent comment, par leurs actions, il est possible de façonner l’univers dans lequel nous vivons. Poésie, art de la scène et acrobaties de haute voltige nous plongent dans un environnement merveilleux célébrant l’inventivité, l’espoir de la jeunesse et l’empathie.

Fossorial : drôle d’animal !

Le personnage de Fossorial représente tous les animaux qui vivent sous la terre. Il tire son inspiration du pangolin — un fourmilier écailleux capable de se replier sur lui-même pour se protéger des prédateurs — et se déplace avec toute l’élégance et la déconcertante souplesse de son interprète contorsionniste. C’est un être charismatique et toujours souriant dont le message fait valoir la place des animaux sur terre.

Costume et maquillages aux défis particuliers

L’esthétisme de Fossorial met en valeur les talents exceptionnels de l’artiste, notamment en mettant l’accent sur les ondulations de ses muscles et sur les mouvements de ses articulations. Un pantalon au tissu extensible et des souliers souples permettent une liberté physique complète au moment de la prestation. Son couvre-chef rappelle les écailles du pangolin, l’animal ayant inspiré le personnage.

Le maquillage aux teintes de brun, d’or et de cuivre se démarque sur la peau de l’artiste et accentue les traits de son visage expressif. Il a fallu beaucoup d’essais et d’erreurs avant de trouver une combinaison de produits capable de résister aux mouvements improbables que requiert ce numéro !

L’émotion du corps humain, selon Strauss

Le personnage de Fossorial est interprété par le contorsionniste congolais Strauss Serpent, nom d’artiste de Joress Kenfack Mpandou. À l’âge de 8 ans, ce dernier a découvert sa souplesse, qu’il a ensuite développée en pratiquant le yoga. Il a défini son style distinctif en s’inspirant de son vécu et de la société d’où il vient, et en intégrant du théâtre et de l’émotion à son art. C’est en regardant une vidéo du Cirque du Soleil qu’il a trouvé sa vocation. C’est un heureux hasard que l’artiste ait à son tour été découvert et recruté par la grande organisation grâce au petit écran, après un passage remarqué à l’émission America’s Got Talent en 2020.

Faire pivoter sa tête à 180 degrés, modeler ses membres comme on façonne la pâte à modeler, courber l’échine dans des angles invraisemblables : tout ça vient aujourd’hui naturellement à l’artiste. C’est son quotidien ! Il considère que le véritable défi est plutôt d’insuffler la théâtralité recherchée à son personnage et de communiquer le message de Fossorial.

L’amour d’une mère

Avant même de lui donner naissance, la mère de Strauss savait que son fils parcourrait le monde. Elle l’imaginait réaliser son rêve au Canada, un lointain pays où, en dépit du froid, il trouverait des humains chaleureux et accueillants, capables d’apprécier tout son talent.

Strauss aurait bien voulu l’appeler le soir de la grande première à Montréal, comme il le faisait chaque fois qu’il montait sur scène.

À défaut de pouvoir assister elle-même au spectacle, parions que sa mère entendra l’ovation du généreux public d’ici jusque dans l’au-delà.