Au risque de gâcher le suspense, non, la voiture n’est pas amenée à disparaître dans les prochaines années. On observe néanmoins une tendance, notamment chez les jeunes adultes, à délaisser l’auto pour d’autres modes de transport, et ce, même en région.
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La fin de l’auto à tout prix ?
En Amérique du Nord, faire l’achat de sa première voiture est souvent considéré comme un rite de passage. Toutefois, cette habitude serait bien en train de s’effriter, selon Christian Savard, directeur général de l’organisme Vivre en Ville. « La jeune génération se détache du "tout-voiture", fait-il remarquer. Le nombre de permis de conduire a diminué de 11 % chez les jeunes de 20 à 24 ans au cours des dernières années au Québec1. » Plus habitués à optimiser leurs déplacements, ces jeunes se prêtent les voitures ou font du covoiturage. « Des solutions qui peuvent s’appliquer à tout le monde », ajoute-t-il.
Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville
C’est le cas de Marjolaine Arcand, jeune mère de Trois-Rivières qui, avec son conjoint, a décidé de se séparer de leur deuxième auto. La course, le vélo ou les transports en commun ont remplacé plusieurs de leurs trajets habituellement faits en voiture.
Ça devient un plaisir d'aller chercher à vélo les enfants.
Marjolaine Arcand
D’après Vélo Québec, le nombre de cyclistes ne cesse d’ailleurs d’augmenter2. En 2022, ils et elles étaient 4,5 millions dans la province, dont près de 65 % des 18-34 ans, soit presque 10 points de pourcentage de plus qu’en 2015. Les vélos électriques permettent de rallonger les distances, une option à considérer lorsqu’on habite loin des grands centres urbains.
Des options adaptées à toutes les réalités
Les mentalités changent, même s’il faut admettre que modifier ses habitudes n’est pas toujours facile. « La dépendance à la voiture, comme la dépendance à l’alcool ou à la cigarette, c’est en partie culturel », explique Christian Savard, d’où l’importance de choisir des solutions de rechange adaptées à sa réalité. Et les options ne manquent pas.
Outre le vélo déjà mentionné, le transport en commun et la marche ont aussi l’avantage non négligeable de vous garder en bonne santé physique et mentale. Qui n’a jamais entendu parler des bienfaits de faire 10 000 pas par jour ? Cependant, ces derniers sont difficiles à atteindre quand on a un emploi sédentaire et qu’on prend la voiture à tout bout de champ ! Pour les trajets où ces options ne sont pas réalistes, l’autopartage peut être une solution pratique. Si aucune de ces options ne fonctionne, choisir un véhicule plus petit s’avère efficace et, bien souvent, plus économique. « Après tout, souligne Christian Savard, contrairement à ce que nous donnent à rêver les publicités automobiles, quelle est la dernière fois qu’on a gravi une montagne avec son VUS? »
Dis-moi où tu vis, je te dirai comment tu te déplaces
Enfin, habiter « proche de tout » est certainement l’une des meilleures options pour limiter l’usage de la voiture en solo, et c’est possible hors des grands centres, comme le démontre Marjolaine à Trois-Rivières.
Pouvoir aller au travail, à l’école et à l’épicerie en transport en commun ou à vélo sera plus facile si vous habitez à proximité. Évidemment, on ne déménage pas comme on s’achète un vélo, mais opter pour une ville ou un quartier qui vous permet de varier les modes de transport est un bon réflexe qui profitera autant à votre santé qu’à votre portefeuille ou au climat.
Avec toutes ces options, lorsque vient le temps de réduire son utilisation de l’automobile en solo, tout commence par une simple question : « Ai-je vraiment besoin de prendre mon auto cette fois-ci ? »
Apprenez-en plus sur le mouvement Réduire notre empreinte2 https://www.velo.qc.ca/wp-content/uploads/2021/06/vq-edv2020-fr.pdf