« Signer mon nom et mettre mon visage en gros sur une bouteille, c’est tout le contraire de qui je suis », explique d’emblée Pierre Mantha. C’est précisément pour sortir de sa zone de confort que ce bourreau de travail et propriétaire de deux distilleries s’est prêté au jeu pour sa plus récente gamme de spiritueux, Collection Mantha. Voici l’histoire d’un homme au projet un peu fou… mais qui a osé y croire.
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La petite histoire d’un gars de Gatineau
Pierre Mantha a grandi en Outaouais dans un milieu modeste. Il a travaillé comme mécanicien aux côtés de son père avant de se découvrir un flair naturel pour l’immobilier. Au fil des ans, il a bâti son propre réseau de concessionnaires automobiles, jusqu’à ce qu’un conflit avec ses associés l’ébranle au plus haut point. Il a alors tout laissé derrière lui et s’est envolé pour la Colombie.
C’est là, lors d’un souper avec sa belle-famille, et sans connaître quoi que ce soit aux spiritueux, que Pierre a décidé sur un coup de tête d’investir ses économies dans la construction d’une distillerie à l’architecture moderne de 1 858 m2 (20 000 pi2). Dix ans plus tard, il en possédait deux — une à Gatineau, une autre à Hawkesbury — et commercialisait plus d’une soixantaine de produits.
Collection Mantha, c’est cette histoire-là : celle d’un Gatinois qui a convaincu sa famille, sa femme et son frère de bâtir ensemble une marque qui va durer dans le temps.
Pierre Mantha, entrepreneur
Au-delà du nom
Pour chaque Mantha au Québec, il y a 82 Tremblay1; ça illustre bien la rareté de ce nom de famille. En dehors de la francophonie, c’est même un mot vide de sens. Pourquoi donc l’avoir choisi pour commercialiser des spiritueux destinés aux marchés québécois, ontarien et américain malgré cet obstacle linguistique ?
Les marques portent souvent le nom des fondateurs, parce que c’est un langage universel. Mantha, ce n’est pas une vedette; c’est juste une personne, une famille d’ici.
Pierre Mantha, entrepreneur
Une bouteille qui sort du lot
Si l’entrepreneur apparaît en gros plan sur l’étiquette, caché derrière ses verres fumés et flottant au-dessus de sa griffe personnelle, c’est justement pour faire comprendre au reste du Canada et au peuple américain que Mantha est son nom de famille. La distinctive bouteille en verre bleu (« bleu comme le Québec », précise son créateur) présente une forme rectangulaire aux angles prononcés.
Une bouteille, il faut regarder ça à au moins 2,5 m de distance et entourée de 200 autres produits. Celle-là, celle du gars avec ses lunettes de soleil, elle est différente; on s’en souvient.
Pierre Mantha, entrepreneur
Des médailles et des prix
Le whisky régulier, le whisky aux pommes et la vodka aux mûres de Collection Mantha sont en vente depuis peu à la Société des alcools du Québec (SAQ), mais déjà, le whisky a fait une entrée remarquée après avoir raflé les honneurs à une multitude de concours. En effet, le produit a remporté le bronze à la MLSA Competition, l’argent à la World Spirits Competition de San Francisco et l’or à l’International Spirits Competition de l’American Distilling Institute, à la Denver International Spirits Competition et aux SIP Awards.
Voici le whisky Mantha CollectionOser rêver et redonner
Venant d’un milieu humble et ayant lui-même traversé maintes épreuves, Pierre Mantha a pourtant osé aller au bout de ses rêves. Il se montre reconnaissant des occasions que la vie lui a présentées et, pour redonner au suivant, il verse chaque année une part des recettes à une cause. Cette année, c’était la banque alimentaire régionale Moisson Outaouais et, l’an prochain, ce sera Autisme Québec.
La vie est trop courte; il faut oser. Le pire qui pourrait arriver, c’est que je n’aie plus un sou. Et là, je n’aurais qu’à recommencer.
Pierre Mantha, entrepreneur
1- https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/noms-de-famille-au-quebec-aspects-statistiques-distribution-spatiale.pdf