Selon une enquête interne, l'imprudence de l'ex-ministre des Affaires étrangères Maxime Bernier a entaché la réputation du Canada au sein de l'Otan.

Selon les auteurs du rapport, l'oubli par M. Bernier de certains documents confidentiels chez son ancienne conjointe est perçu comme une gaffe personnelle et non comme un échec du système.

Le rapport, rendu public vendredi en fin d'après-midi, contient plusieurs recommandations visant à renforcer la sécurité dans la manipulation de documents par les ministres.

En mai dernier, M. Bernier avait démissionné de son poste de ministre des Affaires étrangères après avoir admis avoir oublié des documents confidentiels au domicile de son ex-conjointe, Julie Couillard. Celle-ci s'est retrouvée au coeur d'une tourmente politique en raison de ses liens passés avec des motards criminels.

Le rapport indique que les documents du sommet de l'Otan n'ont pas été protégés de manière adéquate, notant que certains dossiers confidentiels ont été laissés sans surveillance dans la valise déverrouillée du ministre, dans un hôtel de Bucarest et au Canada.

Le ministre des Affaires étrangères, David Emerson, qui a remplacé M. Bernier, a indiqué par voie de communiqué qu'il acceptait les recommandations du rapport.

Les enquêteurs laissent entendre que M. Bernier avait en sa possession les documents quand il est arrivé au domicile de Julie Couillard le soir du 4 avril, et qu'il ne s'est pas rendu compte que ceux-ci n'étaient plus dans sa valise quand il est parti le lendemain matin.

Il semble qu'au moment où M. Bernier a finalement été informé que Mme Couillard souhaitait remettre au gouvernement des documents, il n'avait plus aucune idée de quels documents il était question.

«Puisque les enquêteurs n'ont pas été en mesure d'interroger Mme Couillard, il n'a pas été possible de déterminer les circonstances dans lesquelles elle a pris possession de ces documents», a-t-on soutenu dans le rapport.

Les enquêteurs estiment que l'égarement de ces documents confidentiels ne causeront pas de torts significatifs aux intérêts du pays, mais que la réputation du pays a été entachée au sein de l'Otan.

Ottawa avait assuré en mai qu'un examen approfondi de la perte des documents allait être mené par le ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement conservateur avait toutefois ignoré les appels de l'opposition en faveur d'une enquête de la GRC et du Parlement.

Alors que le scandale prenait de l'ampleur, les conservateurs avaient soutenu que la vie privée de Maxime Bernier ne concernait pas le gouvernement et la population.