Pauline Marois promet de libérer le Québec de sa dépendance au pétrole en 10 ans si un gouvernement péquiste est élu. C'est l'ambitieux engagement qu'a pris hier la chef du Parti québécois, de passage au camp d'orientation du Comité national des jeunes péquistes, qui se tenait ce week-end à Val-Morin.

Dans un discours à saveur électorale, devant une centaine de militants de 16 à 30 ans, Mme Marois a fait de la promotion des énergies renouvelables une de ses priorités pour les années à venir. «Sous le leadership du Parti québécois, dans les prochains 10 ans, le Québec se libérera de sa dépendance au pétrole, a-t-elle promis. C'est une orientation fondamentale du Parti québécois et c'est ce que nous réaliserons quand nous serons au pouvoir.» Bien qu'elle concède qu'il soit impossible «d'éliminer complètement» l'usage du pétrole, l'usage de véhicules électriques, autant par les particuliers que dans les transports en commun, permettrait selon elle de réduire «de façon significative» les besoins en or noir.

À la mi-juin, le PQ s'était engagé à investir, s'il était élu, 3 milliards en 10 ans pour stimuler la construction de véhicules électriques au Québec. «Le Québec est le pays des énergies renouvelables. Il y a un potentiel énorme, et le Québec a ce qu'il faut pour réussir», a dit Mme Marois. «Je crois que c'est faisable et réaliste en 10 ans», a-t-elle ajouté, promettant de détailler prochainement les moyens qu'elle compte prendre pour arriver à cet objectif.

Chez les jeunes péquistes, réunis au Camp Edphy, dans les Laurentides, pour des ateliers de formation sur la mobilisation, la communication et l'organisation, l'idée a été très bien reçue. «Ça a un impact direct sur la vie des gens, leur situation économique. Ça rejoint les préoccupations environnementalistes des jeunes», a souligné Isabelle Fontaine, présidente du Comité national des jeunes du PQ.

Critiquant «l'immobilisme» du gouvernement de Jean Charest, qui «ne dirige pas le Québec», selon Mme Marois, mais qui plutôt «le regarde se débrouiller en évitant toute controverse», la chef péquiste estime qu'il ne faut pas «penser les choses pour quatre ans, mais pour 40 ans».

Ridiculisant les propositions «hallucinantes» adoptées la semaine dernière par la Commission-Jeunesse du Parti libéral, Mme Marois s'est montrée inquiète de les voir réapparaître dans les projets du gouvernement. Selon elle, le Parti libéral se sert souvent du congrès des jeunes pour tester des idées dans l'opinion publique. Les jeunes libéraux ont notamment proposé de tripler les droits de scolarité en instaurant un impôt postuniversitaire pour leur remboursement.

Devant ses militants, Mme Marois s'est encore dite prête à l'éventualité d'élections générales. Le Parti aura éliminé la majeure partie de sa dette d'ici à la fin 2008, dit-elle, et quelque 3 millions ont déjà été amassés en prévision de la prochaine campagne électorale. Le statut minoritaire du gouvernement rend imprévisible la date du prochain scrutin.

L'automne 2008 marquera le 40e anniversaire du Parti québécois, fondé en octobre 1968 par René Lévesque. Mme Marois a profité de l'occasion pour faire la liste des réalisations des gouvernements péquistes, de la loi 101 aux centres de la petite enfance en passant par la créationde laSAAQ. Cinq députés étaient venus entendre leur chef prononcer le discours de clôture du camp d'orientation des jeunes: Claude Cousineau (Bertrand), Nicole Léger (Pointe-aux-Trembles), Nicolas Girard (Gouin), Alexis Wawanoloath (Abitibi-Est) et Bernard Drainville (Marie-Victorin).

FLEURDELISÉ À PÉKIN: MAROIS PERSISTE ET SIGNELa chef du Parti québécois, Pauline Marois, a profité de son passage au camp d'orientation des jeunes péquistes, à Val-Morin, pour en rajouter sur la question de l'interdiction d'afficher le fleurdelisé aux Jeux olympiques de Pékin. «Le drapeau, c'est une partie de nous-mêmes, un symbole important dans la vie d'un peuple. Qu'on puisse l'arborer fièrement, sans contrainte, ça m'apparaît aller de soi. « Mme Marois a qualifié d'« aplatventriste» la réaction de Jean Charest, qui a refusé de faire pression sur les organisateurs des Jeux pour faire casser cette interdiction. « S'il fallait qu'on ne puisse pas à Vancouver (aux Jeux de 2010), ce serait gênant, a ajouté Mme Marois. Surtout que M. Harper prétend qu'on est une nation.» La chef péquiste invite les athlètes québécois mécontents à se plaindre aux autorités olympiques.