Des centaines de militaires canadiens, américains et afghans ont effectué une poussée importante en territoire taliban, cette semaine, dans le cadre d'une opération visant à repousser les insurgés d'une zone de la province de Kandahar qu'ils utilisent pour lancer des attaques.

La coalition de l'OTAN a affirmé que ses soldats n'avaient fait face qu'à peu de résistance de la part des combattants ennemis pendant l'opération de trois jours, baptisée Khenkakak, du nom d'un village de la zone.

Pas un coup de feu n'a été tiré sur les militaires Canadiens et ceux-ci n'ont trouvé aucun engin explosif improvisé durant la mission, a expliqué le major Luc Aubin, officier supérieur des opérations. Il a ajouté que leurs collègues américains avaient décelé quelques bombes artisanales.

Le major Aubin a soutenu que cette opération avait été couronnée de succès malgré le peu d'affrontements, notamment parce qu'elle avait été principalement planifiée et mise en oeuvre par des militaires afghans.

Deux bataillons nationaux, appelés kandaks, se sont placés aux extrémités du village de Khenkakak, avec l'appui d'ingénieurs.

Ils se sont ensuite déplacés vers un autre village, Yaru Kalay, situé sur l'autre rive de la rivière Tarnak.

Les forces canadiennes et américaines ont fourni des renforts et des formateurs de l'armée canadienne ont accompagné les soldats afghans durant les opérations.

Le major Aubin a qualifié l'opération de «succès modéré». Plutôt que de voir les commandants donner l'ensemble des ordres, les troupes sur le terrain pouvaient prendre des initiatives, a expliqué Luc Aubin.

«C'est la première fois que le commandant d'une brigade accorde à ses subordonnés le droit de mettre en oeuvre leurs propres solutions tactiques aux situations qu'ils rencontrent», a-t-il expliqué.

«Il leur a offert le droit de régler des problèmes eux-mêmes, ce qui constitue un important changement dans la façon de penser de l'armée afghane.»

L'opération a eu lieu sur une zone d'environ neuf kilomètres carrés dans le dangereux district de Panjwaii, débarrassé des insurgés qui s'y abritaient à deux reprises depuis le printemps.

La région est un point de transit important pour les combattants en provenance et à destination du Pakistan, situé tout près.

Il s'agissait d'un château-fort taliban avant que des dizaines de milliers de soldats américains n'envahissent le sud de l'Afghanistan, plus tôt cette année.

S'attirer la confiance des résidants s'est révélé difficile pour la coalition de l'OTAN. Les Noorzaï forment le plus important clan de la région et sont probablement les plus pro-talibans.

L'appui des habitants afghans permettait aux insurgés de transporter de l'équipement et des armes à travers Khenkakak, vers les districts voisins.

Mais dans les derniers mois, l'OTAN s'est donné pour mission de rompre les voies d'approvisionnement des talibans, poussant les insurgés en-dehors des grandes artères de la région. Ceux-ci doivent se contenter de petits chemins ruraux, souvent aussi étroits qu'un sentier.