Le gouvernement Harper a discrètement démantelé le puissant comité ministériel qui supervisait d'Ottawa la mission canadienne en Afghanistan.

La Presse Canadienne a appris que la décision de supprimer le comité a été officialisée mardi, alors que le premier ministre Stephen Harper procédait à un léger remaniement ministériel.

Le comité était présidé par le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, et comprenait le ministre de la Défense, Peter MacKay, le ministre des Anciens Combattants, Jean-Pierre Blackburn, et la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda. Ces ministres se réunissaient au moins une fois par semaine lorsque le Parlement siégeait.

Sa principale responsabilité était de coordonner la production d'un rapport trimestriel sur le progrès de la mission, à l'intention des parlementaires.

Un responsable gouvernemental a expliqué que la décision de supprimer le comité avait été prise en raison de la fin des opérations de combat des Canadiens en Afghanistan, prévue pour juillet prochain.

«Oui, le comité ministériel sur la mission en Afghanistan a conclu ses activités, puisqu'il a atteint ses objectifs», a expliqué Sara MacIntyre, une porte-parole du premier ministre Harper. Cette décision a été prise alors que le Canada réoriente sa mission vers un rôle de formation et d'entraînement, a-t-elle ajouté.

«Le comité ministériel des Affaires étrangères et de la Défense continuera à étudier les questions liées au rôle du Canada en Afghanistan.»

Mme MacIntyre a précisé que le démantèlement du comité entre en vigueur immédiatement.

Les rapports au Parlement tentaient de mesurer le progrès réalisé par le peuple afghan grâce aux Canadiens, notamment à travers des données relatives au nombre de policiers locaux formés, d'écoles construites et de cas de poliomyélite recensés.

Le retrait d'Afghanistan devrait commencer au printemps et se terminer au plus tard en juillet.

Le contingent de 3000 militaires sera remplacé par un groupe beaucoup plus restreint d'instructeurs (jusqu'à 950), concentrés dans la région de Kaboul.

Le premier ministre Harper avait accédé aux demandes de ses alliés internationaux en acceptant de laisser des militaires canadiens en Afghanistan, mais a refusé d'y prolonger la mission de combat.

La création de ce comité ministériel était une recommandation d'un groupe d'experts indépendant mené par l'ancien vice-premier ministre libéral John Manley. Ce groupe avait critiqué Ottawa pour ne pas avoir communiqué efficacement avec la population canadienne au sujet de la mission.