Devant la multiplication des drames familiaux, le gouvernement Charest voit d'un bon oeil la mise en place d'une commission parlementaire spéciale, sur le modèle de celle qui vient de se terminer sur le droit de mourir dans la dignité, a souligné jeudi le ministre de la Santé, Yves Bolduc.



«Je reçois d'une façon quand même favorable le fait qu'il puisse y avoir une discussion», a expliqué jeudi le ministre, qui répondait à la demande de la députée péquiste de Matapédia, Danièle Doyer.

«Qu'il s'agisse de cette mère qui s'est lancée dans la rivière des Prairies avec ses deux enfants de 3 mois et de 5 ans dans chaque bras; qu'il s'agisse des enfants retrouvés brûlés dans la voiture d'un père de famille; qu'il s'agisse d'un père de famille qui entraîne ses deux enfants dans la mort à la suite de problèmes conjugaux, le gouvernement doit reconnaître aujourd'hui que la multiplication de ces drames, fortement médiatisés au cours des derniers mois, nécessite qu'un débat se tienne, qu'on cesse de les ignorer et qu'on se préoccupe de trouver des solutions adéquates», a soutenu Mme Doyer, à l'Assemblée nationale.

«Compte tenu des drames qu'il y a actuellement, c'est quelque chose qui doit être regardé, pourvu que ça se fasse de façon apolitique. Il convient de chercher des solutions à des problématiques de société», a soutenu de son côté le ministre Bolduc en point de presse.

Ex-coroner, M. Bolduc souligne que, «de tout temps, il y a eu des drames très médiatisés», une allusion au procès du cardiologue Guy Turcotte accusé d'avoir prémédité le meurtre de ses enfants. Cette hypermédiatisation peut être examinée, a-t-il fait valoir.

Faudrait-il démontrer plus de réserve dans l'étalage public de ces drames humains? «C'est pour ça d'ailleurs que les suicides sont très peu annoncés dans les médias. Donc, c'est pour ça qu'il y a des discussions peut-être à faire», a dit le ministre Bolduc.

Trouver des réponses

«Je ne veux pas tirer de conclusion, on nous a juste posé la question dans le contexte qu'on vit depuis quelques jours. Comme société, y a-t-il quelque chose de plus à faire? À partir de ça, je pense que la commission pourra tirer ses conclusions, mais j'insiste, l'objectif n'est pas de chercher des coupables. Je pense que, de tout temps, il y a eu des cas comme ça et il va y en avoir encore. Mais qu'est-ce qui peut être fait pour qu'il y en ait moins?»

La députée Danièle Doyer estime qu'une telle commission «permettrait de consulter différents intervenants concernés par cette question, d'évaluer les services de prévention disponibles, et de dégager des consensus sur les mesures pourdiminuer significativement ces drames familiaux».

«Il y a lieu d'être dévastés par les drames familiaux qui secouent le Québec en ce moment. La détresse de plusieurs familles est palpable et ne peut laisser les Québécois indifférents», a plaidé Mme Doyer à l'Assemblée nationale.