L'échec de la candidature du Canada au Conseil de sécurité de l'ONU s'explique en partie par la rebuffade des 57 Etats membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) ainsi que par l'Inde, sur qui Ottawa comptait beaucoup, rapporte jeudi la presse canadienne.

Durant la campagne pour obtenir un siège non permanent à l'instance suprême des Nations unies, le Canada avait reçu l'appui écrit de 135 pays, a déclaré une source gouvernementale au quotidien montréalais Le Devoir.

Pourtant, il n'a obtenu que 114 voix, derrière l'Allemagne et le Portugal qui ont tous deux été élus pour deux ans. C'est la première fois depuis la création des Nations unies qu'Ottawa subit l'humiliation d'être candidat et d'échouer.

L'élection de l'Allemagne étant quasi-assurée, le principal adversaire d'Ottawa était donc le Portugal.

Or, Lisbonne s'était assurée du vote des 57 pays composant l'OCI. Le secrétaire d'Etat portugais aux Affaires étrangères et à la Coopération, João Gomes Cravinho, s'était adressé à cette organisation «et puisque le Canada n'a pas fait de même, il a obtenu l'appui des membres», a déclaré au journal en ligne Ottawa Citizen un représentant diplomatique d'un pays musulman.

Autre défection de taille: celle de New Delhi.

Alors que le gouvernement de Stephen Harper a intensifié ces derniers mois les rencontres diplomatiques avec l'Inde, a signé un accord de coopération dans le nucléaire civil, et que l'ancien dominion est la deuxième source d'immigration au Canada, le sous-continent a voté pour le Portugal, écrit le Globe and Mail.

«La raison est simple: la plus importante priorité de l'Inde à l'ONU est de devenir membre permanent du Conseil de sécurité», un voeu appuyé par le Portugal, souligne le quotidien canadien de référence.

Au contraire, note le Globe, Ottawa s'oppose à une augmentation du nombre de ces sièges donnant un droit de veto, que seuls la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Russie détiennent.