Près du tiers des Canadiens croient que le gouvernement conservateur a raison de dire que les propos tenus par le chef libéral, Michael Ignatieff, ont coûté au pays le siège au Conseil de sécurité de l'ONU, selon ce que révèle un nouveau sondage.

Quelque 31 pour cent des répondants du sondage La Presse Canadienne-Harris Decima ont déclaré que les commentaires critiques de M. Ignatieff, à propos de la perfomance canadienne en politique étrangère, ont entraîné la perte du Canada dans la course à trois pays pour l'un des deux sièges vacants sur le plus puissant organe des Nations unies.

Cinquante pour cent des répondants ont quant à eux pointé «la récente performance du gouvernement Harper en matière de politique étrangère» pour expliquer cet échec.

En Alberta, où les conservateurs jouissent d'un fort appui, les opinions sont partagées. Trente-neuf pour cent des Albertains estiment que la perte est imputable au gouvernement alors que la même proportion croit que les commentaires de M. Ignatieff sont responsables.

Cinquante-cinq pour cent des Québécois pensent quant à eux que la perte est due au comportement du gouvernement conservateur, alors que 33 pour cent croient que ce sont les propos du chef libéral qui sont en cause. En Ontario, 50 pour cent penchent pour la première hypothèse et 31 pour cent pour la seconde.

Le Canada a connu un revers historique la semaine dernière, alors que le pays a perdu au détriment du Portugal un siège temporaire au conseil. Après six réussites, il s'agissait de la première fois, depuis la création de l'ONU au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, que le pays perdait un siège au Conseil de sécurité.

Dans les heures qui ont suivi cette déconvenue, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, et le porte-parole du premier ministre Stephen Harper, Dimitri Soudas, ont blâmé M. Ignatieff. Quelques semaines auparavant, le chef libéral s'était ouvertement demandé si le Canada «méritait» un siège, cette fois-ci.

Mais M. Harper s'est tenu à l'écart de ces attaques à l'endroit de M. Ignatieff. Il a plutôt mis en doute le déroulement du vote secret, précisant que le Canada avait accumulé suffisamment d'appuis écrits pour l'emporter.

Le sondage téléphonique a été mené entre les 14 et 17 octobre auprès de 1000 personnes. Sa marge d'erreur est de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.