Le gouvernement fédéral a envisagé la possibilité de se tourner vers le système fiscal pour aider les Canadiens à prendre congé de travail et s'occuper de parents âgés ou malades, mais le coût pourrait être trop élevé pour qu'une telle mesure soit mise de l'avant cette année.

Lors d'une interview de fin d'année accordée à La Presse Canadienne, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a confié que le problème lui avait été présenté lors de consultations prébudgétaires au cours des derniers mois. Le Parti libéral a aussi soulevé la question en maintes occasions.

M. Flaherty n'est pas allé jusqu'à dire qu'il proposerait des mesures en ce sens dans le prochain budget fédéral, mais il a confirmé avoir étudié un tel scénario et les coûts qui y seraient rattachés.

Le ministre conservateur a confié que certaines suggestions fiscales avaient été avancées, certaines ayant même fait l'objet d'estimations d'ordre financier, et que le gouvernement s'était penché pendant un certain temps sur ce dossier. De ce fait, M. Flaherty a admis que le gouvernement révisait l'ensemble du dossier des pourvoyeurs de soins aux personnes atteintes d'un handicap.

Mais le défi entourant le vieillissement de la population pourrait être encore plus difficile à relever au Canada, et ce, dès l'an prochain, alors que la première vague de «baby-boomers» franchira le seuil de l'âge de la retraite.

Le Parti libéral du Canada s'est déjà engagé à mettre de l'avant un programme de soins familiaux, qu'il évalue à 1 milliard $, s'il devait être appelé à former le prochain gouvernement.

La formation de Michael Ignatieff compte utiliser cette proposition pour clairement établir qu'elle pense d'abord aux familles, tout en tentant de vendre le fait que le Parti conservateur pense plutôt à une réduction des impôts des entreprises et à l'achat d'avions de combat à réaction.

Si une telle proposition serait la bienvenue dans le cadre de ce qui semble destiné à devenir un budget préélectoral, les coûts forment un obstacle majeur.

M. Flaherty a maintes fois rappelé qu'il comptait respecter son plan quinquennal pour éliminer le déficit, qui s'est élevé à 55,6 milliards $ l'an dernier - un niveau record - et qui ajoutera 45 milliards $ à la dette nationale cette année.

Le manque à gagner devrait diminuer considérablement après le 31 mars, une fois que la majeure partie des mesures du plan de relance de deux ans, d'une valeur de 47 milliards $, arriveront à terme. De plus, les revenus gouvernementaux ont repris du tonus au même rythme que l'économie.

«Le budget ne comportera pas d'imposants programmes de dépenses, mais il y aura une réaffectation de certaines dépenses, a fait savoir M. Flaherty. Les programmes gouvernementaux ne doivent pas durer éternellement.»

M. Flaherty a également confié qu'il envisageait d'intervenir, pour la troisième fois en trois ans, afin d'inciter les Canadiens à réduire leur niveau d'endettement.

Le fardeau de la dette des foyers canadiens - qui a grimpé à un niveau record de 148 pour cent du revenu disponible - a été identifié par les responsables du Fonds monétaire international, mercredi, comme l'un des obstacles à la reprise économique.

M. Flaherty et Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, ont plusieurs fois rappelé que certaines familles couraient de plus grands risques une fois que les taux d'intérêt auront recommencé à monter.

Le ministre des Finances affirme qu'il est préoccupé par les Canadiens qui achètent «trop d'immobilier» et qui se retrouvent pris à la gorge en raison des hypothèques élevées.

Mais après avoir resserré les critères dans ce domaine, M. Flaherty désire maintenant se concentrer sur une nouvelle problématique - les prêts hypothécaires de transformation de l'avoir propre foncier.