Les partis de l'opposition ont entamé un filibuster (obstruction systématique) au comité parlementaire de la justice, à Ottawa, après qu'un député du gouvernement eut tenté de limiter les débats sur l'étude du projet de loi omnibus sur la justice criminelle.

Le député conservateur Robert Goguen a présenté jeudi une motion de clôture pour restreindre le nombre d'heures passées à l'étude article par article le projet de loi C-10. Il s'agit généralement de la dernière étape avant le renvoi à la Chambre des communes pour l'adoption.

C'est la deuxième fois que les débats sont limités sur ce projet de loi: le gouvernement en avait aussi réduit la durée en deuxième lecture.

En multipliant les interventions (filibuster), les députés de l'opposition tentent ainsi d'empêcher la tenue d'un vote sur cette motion, qui passerait autrement comme une lettre à la poste étant donné la position majoritaire du Parti conservateur.

On ignore combien de temps cette technique d'obstruction, qui a lieu à l'heure actuelle, durera. «Irwin Cotler a plus de 50 amendements dont ceux revendiqués par le gouvernement du Québec. On va faire le filibuster jusqu'à ce que le gouvernement décide de faire des concessions ou de retourner au travail», a déclaré Daniel Lauzon, porte-parole du Parti libéral.

«Il n'y a pas de fin en vue», a tranché l'attaché de presse du NOD, Marc-André Viau.

Le projet de loi C-10 vise à rendre la justice criminelle plus sévère face à divers types de contrevenants, dont les jeunes et les trafiquants de drogue. Plusieurs s'y opposent, disant qu'il s'agit de mesures strictement populistes et sans fondement scientifique. Le Québec affirme qu'il ne paiera pas la note de plusieurs centaines de millions de dollars qui sera refilée aux provinces si les changements sont adoptés.

Malgré les nombreuses demandes faites en ce sens, par les partis de l'opposition entre autres, le gouvernement Harper a toujours refusé de dire en détail quelles en seraient les implications financières.