Plus de la moitié des infirmiers et infirmières du Canada sont fatigués et risquent de mettre en danger la santé des patients, révèle un rapport de l'association de la profession publié cette semaine.

55 % des 7 239 personnes consultées par l'Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC), considèrent que leur état nuit à leur capacité à «prendre de bonnes décisions».

Marie Chantal Laroque et Josianne Soucy, deux infirmières du service de neurologie à l'hôpital Notre-Dame de Montréal abondent dans ce sens: «On est tout le temps fatiguées, surtout qu'en ce moment, on a deux collègues en congé maladie qui ne sont pas remplacés», ont-elles indiqué à l'AFP.

Le rapport pointe la pénurie de personnels de santé au Canada.

Marie-Chantal Laroque, a affirmé qu'à cause du manque d'infirmières, «on est toujours en train d'éteindre un feu, les médications se font en vitesse et il n'y a pas de suivi auprès des patients. La fatigue peut avoir des conséquences dramatiques».

Pour Gyslaine Desrosiers, présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), si la situation de la belle province est «moins pire qu'ailleurs au Canada», elle reste préoccupante.

Pour répondre aux besoins, l'ordre, en collaboration avec le ministère québécois de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) a planifié une politique dès l'an 2000 pour intégrer rapidement les nouveaux arrivants afin de combler les besoins en main d'oeuvre.

Les infirmières étrangères ne peuvent pourtant pas pratiquer dès leur arrivée au Québec et doivent faire valoir leurs compétences en participant à un programme d'intégration personnalisé et en passant un examen.

L'association fait quelques recommandations dans son rapport, demandant au gouvernement d'«assurer un financement suffisant» pour «prévenir les pratiques dangereuses causées par la (...) fatigue du personnel, aggravée par les charges de travail excessives, et «les pénuries d'effectifs».