Le projet du maire Tremblay pour le réaménagement de l'échangeur Turcot coûterait jusqu'à 6 milliards de dollars en plus de repousser la fin des travaux en 2022, selon l'évaluation réalisée par le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Une source bien branchée a révélé à La Presse, hier, les conclusions de cette évaluation. La facture du projet, d'abord évaluée entre 1,5 et 2 milliards de dollars, triplerait surtout en raison de la nécessité de construire des voies de déviation pour maintenir la circulation routière. Environ 280 000 véhicules circulent chaque jour sur l'échangeur Turcot.

 

Selon l'évaluation du MTQ, après avoir aménagé ces routes, il faudrait détruire les structures actuelles, construire les nouvelles - l'échangeur circulaire - pour enfin démolir les voies de déviation.

Le projet du MTQ permettait de conserver la structure actuelle le temps de construire un nouvel échangeur sur des remblais, donc plus près du sol. Les structures surélevées et les piliers de béton étaient démantelés à la fin des travaux seulement.

Modifications substantielles

Or, en novembre dernier, le BAPE a renvoyé le MTQ à sa table à dessin, exigeant des modifications substantielles. Québec cherche depuis à «bonifier» son projet, qui coûtera plus cher que le milliard et demi prévu lors de l'annonce en 2007.

Les ouvrages surélevés de l'actuel échangeur Turcot représentent une superficie d'un peu plus de 160 000 m2. Ils seraient de 241 000 m2 dans le projet du maire, ce qui fait encore grimper la facture, selon l'évaluation du MTQ. Avec une construction sur remblais, le Ministère prévoyait des structures surélevées de 62 000 m2.

Le réaménagement de l'échangeur Turcot devait se terminer en 2016. Comme le rapport du BAPE a forcé à revoir le projet, la ministre Julie Boulet parle maintenant de 2017. Selon l'évaluation du MTQ, le projet du maire nécessiterait cinq ans de plus. La mise en service du nouvel échangeur se ferait donc en 2022.

Si des routes de déviation de la circulation n'étaient pas construites, le projet du maire coûterait 4 milliards et serait terminé pour 2019. Mais ce scénario serait difficilement réalisable, selon l'évaluation du MTQ, puisque des milliers de véhicules se retrouveraient à circuler ailleurs dans la métropole faute d'échangeur.